Ne tournons pas autour du pot : avec Villette Sonique, Paris a enfin un festival digne de ce nom et de qualité. Comprendre : pas une réunion de bobos accros à Pitchfork ou MTV qui viennent montrer leur nouvelle paire de basket avant la rentrée (non, je n'ai pas écrit Rock En Seine. Ah, si, à l'instant...). Retours plus ou moins clairs et éclairés sur trois concerts qui donnaient des coups de pelle.
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Live-reports
Oreilles meurtries, mais joyeuses, des deux précédentes journées, j'arrive assez tôt au Cabaret Sauvage, aka le chapiteau de cirque, au fin fond du parc de la Villette. La vision d'une population dansante sur des rythmes latino-cubains sur une péniche à quelques mètres seulement vaut son pesant de cacahuètes. Ce soir, ouais, ça va swinguer, mais ce sera avec Godflesh.
La dernière journée du festival était déjà à nos portes. Le temps file beaucoup trop vite lorsque nous sommes à Tilburg, les groupes passent sous nos yeux à la vitesse de l'éclair et nous nous retrouvons à L'Afterburner de ce festival avec une nostalgie déjà palpable. Le concept de cette quatrième journée de festivités est différent, les billets sont vendus séparément et il y a beaucoup moins de groupes. Seulement deux salles sur quatre sont utilisées et la marchandise est déplacée à l'intérieur du complexe 013. Cela n'empêche pas la possibilité d'avoir du plaisir et parfois même plus, puisque les groupes se superposent beaucoup moins fréquemment et nous avons le temps de voir chacun d'eux si l'énergie et la volonté sont encore présentes.
14 avril: cette troisième journée avait des allures similaires aux deux premières : nous avions droit à quelques concerts acoustiques et aux listening party du nouvel album de Saint-Vitus. C'était evil à souhait! Malgré tout, je préférai me diriger vers la petite salle où Mike Scheidt, le guitariste et chanteur de Yob, présentait sont matériel solo.
13 avril: le jour 2 de ce Roadburn était le jour le plus excitant du festival selon mes préférences, pas nécessairement pour la popularité ou la qualité des artistes présents, mais plutôt en fonction de la rareté de ceux-ci. De plus, c'était le fameux jour où les trois artistes québécois avaient la chance de jouer. J'étais très fier de la présence de Dopethrone et Aun, j'avais bien hâte de voir comment ils allaient se tirer d'affaire. Ce vendredi roadburnien proposait également deux artistes français que je mourais d'envie d'expérimenter, soit Celeste et Huata. Décidément, j'allais en avoir pour mon argent avec tout cela au programme!
10 avril : Ça y est, le moment de faire mes valises était arrivé. Le temps passe à une vitesse incroyable, déjà un an s'était écoulé depuis le premier Roadburn auquel j'avais assisté. J'avais terriblement hâte de revoir tous les gens incroyables que j'y ai rencontré l'an dernier, mais surtout de revoir mes deux confrères et meilleurs amis de Pelecanus récemment exilés de Montréal et du Québec. Leur absence commençait à se faire ressentir dans ma vie et je savais que les revoir allait me faire le plus grand bien. Alors, c'est avec un grand sourire que je suis parti de Montréal pour une nouvelle expérience en Europe.
Pour la première fois, j'ai eu la chance de mettre les pieds à Paris. Évidemment, c'était dans le cadre de mon séjour pour le festival de Roadburn, qui lui, prenait place aux Pays-Bas. Quoi de mieux qu'une bonne dose de rock pour se familiariser avec une ville que l'on ne connaît pratiquement pas? C'est ce que j'ai fait en compagnie d'Andrey, qui est également chroniqueur pour Pelecanus. Deux concerts s'offraient à nous lors de ce lundi 16 avril 2012, le premier était la prestation de l'excellent groupe A Winged Victory For The Sullen et le second celui du groupe de rock psyché Ancestors.
Un jour, en concert on m'a demandé si je travaillais pour un média, et si oui, lequel. "Pelecanus.net" ai-je repondu. "Pele-quoi ?" "Pelecanus." "Ah, un peu comme un anus de pélican, en fait ?" "Ouais, en gros". Ceci dit, en vrai j'en sais rien. Je suis allé au zoo aujourd'hui, mais n'y ai pas vu de pélicans. J'ai vu des pandas roux par contre. Vraiment adorable comme animal.
Il est 19 h 30, je suis devant les Combustibles, et en attendant l'ouverture des portes (qui prend du retard), je bavarde avec des amis. "Oh non, je pense pas que ça sera violent", leur déclare-je alors. Si je pouvais remonter le temps, je jetterais un regard condescendant au moi du passé, lancerais un "oh qu'il est mignon", sur ce ton qu'on emploie face à un enfant extrêmement naïf, et lui enverrais une bonne baffe en pleine tronche, histoire de le préparer à ce qui l'attend ce soir.
Si pour certains Scott Weinrich mérite l’appellation de Maître, pour moi c'est plutôt Michael Gira, leader du groupe Swans qui mériterait ce titre. Mais s'il est bien connu que Swans est Michael Gira, l'inverse n'est pas forcement vrai, puisque l'homme, loin de prendre sa retraite, officie aussi dans un nombre de side-projects plutôt considérable. Et c'est donc en solo que je vais le voir ce soir, au Point Ephémère.