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Pelican + OM + Barn Owl 15/04/12 @ La Maroquinerie, Paris
Un jour, en concert on m'a demandé si je travaillais pour un média, et si oui, lequel. "Pelecanus.net" ai-je repondu. "Pele-quoi ?" "Pelecanus." "Ah, un peu comme un anus de pélican, en fait ?" "Ouais, en gros". Ceci dit, en vrai j'en sais rien. Je suis allé au zoo aujourd'hui, mais n'y ai pas vu de pélicans. J'ai vu des pandas roux par contre. Vraiment adorable comme animal.
Comme vous avez pu le comprendre d'après cette ô combien inutile intro (ou si vous savez lire un titre, tout simplement), je parlerai aujourd'hui de Pelican. Et en soi c'est plutôt naturel, vu le titre du webzine, il était pour le moins prévisible que l’évènement serait couvert (même si je ne cacherai pas que j'étais partagé entre pas moins de trois concerts ayant lieu ce soir-là). Enfin bref, trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses.
Mais avant d'attaquer le plat de résistance, laissez-moi vous parler de l'entrée, qui sera ce soir Barn Owl. Les ayant déjà vu il y a quelques mois, je savais à quoi m'attendre, et pourtant ce duo américain a su me surprendre. Est-ce l'effet d'une nouvelle setlist (si l'on peut parler de setlist dans ce contexte), ou est-ce simplement une plus grande proximité avec le public offerte par la salle ? Je n'en sais rien, mais en tout cas, si en novembre j'avais trouvé le groupe plutôt sympa, ici on monte d'un niveau, passant donc dans l’envoûtant. Loin des groupes de drone basant tout sur le volume, les deux musiciens ponctuent leurs sons éthérés par des petites notes subtiles formant d'abstraites mélodies, qui s'assemblent et s’enchaînent gracieusement. A certains moments, une boîte a rythmes très simple mais tout autant efficace viendra s’ajouter aux deux guitares, ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer un instant. Le set durera une petite demi-heure en tout, et se présentera donc sous forme d'un long morceau, nous prenant par la main dès le début et nous emmenant dans un court voyage.
Le deuxième groupe à envahir la scène de la Maroquinerie est le seul intrus dans cette soirée ornithologique, Om. Et je dois avouer que je n'ai jamais pris le temps d'écouter ce groupe, même si je connais sa renommée et aime beaucoup Sleep. Oui, honte à moi. Je démarre donc ce set avec aucun a priori, et... encore une bonne surprise. Je suis en effet tout de suite conquis par cette basse vrombissante (bien que manquant un peu d'aigus à mon gout), par la voix familière d'Al Cisneros et par cette atmosphère mystique, presque religieuse. Les autres musiciens ne sont pas en reste, le batteur se déchaîne donc sur son instrument avec énergie, et un troisième membre (apparemment présent uniquement en live) ajoute sa touche en alternant percussions, guitare, et de nombreux effets à base de synthétiseur et de voix. Le tout sonne vraiment à mes oreilles comme une rencontre entre Sleep et Grails, avec le côté hypnotique et lourd du premier, et les sonorités plus subtiles et légèrement orientales du second. Je ne vois donc pas passer l'heure, et prends la ferme décision de revoir ce groupe lorsque le leader annonce timidement qu'ils seront de retour en septembre.
Vient enfin le tour de Pelican de prendre place sur scène, et on peut dire que ça attaque plutôt fort par un morceau tiré du dernier EP, Lathe Biosas. Rien à redire, les musiciens ont la pêche, le son est nickel, et, même si j'ai toujours regretté que Pelican soit un groupe instrumental, je ne peux nier que ça envoie grave. Certains morceaux sonnent même à mon goût plus précis et propre que sur album, c'est le cas par exemple de The Creeper qui suit l'étourdissante Ephemeral avec ses riffs survitaminés; sans toutefois être le concert du siècle, j'assiste clairement à une performance vraiment solide. Les morceaux suivent et s'enchaînent, on voit ainsi passer des perles tirées de l'excellent What We All Come to Need (avec des morceaux tels que Dead Between the Walls, Strung Up From the Sky et autres One Inch Above the Sand), intercoupées par des titres tirés d'autres sorties du groupe, tels que Parasite Colony, et mon seul regret reste la distance par rapport au public. On est quand même loin de This Will Destroy You, l'un des guitaristes ayant même un micro qu'il utilise quelques fois entre les morceaux, mais on ne peut non plus dire que le groupe soit très communicatif, loin de là. En revanche, si pour d'autres groupes de post-machin c'est moins évident, ces gars-là ont l'air de bien s’éclater sur scène et bougent quasiment autant qu'un bon groupe de hardcore, ce qui ajoute donc une bonne dynamique à cette prestation. Un des moments forts sera pour moi l'un des derniers morceaux, où le bassiste échangera d'instrument avec l'un des guitaristes, ce qui ne les empêchera guère de continuer leurs sauts et chorégraphies de plus belle, les deux artistes maîtrisant visiblement les deux instruments.
Le show finira sur un rappel lors duquel sera joué un ancien morceau, Mammoth, qui mettra un point final à cette excellente soirée au cours de laquelle deux groupes auront amplement dépassé mes attentes, et le troisième nous aura delivré un set tout en puissance et sans aucune accroche. Bref, que du bon.
J'aime les ours, le whisky et les internets. |
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