Pour un groupe Black-metal, migrer vers un univers Shoegaze, puis Post-rock ambiant peut s’avérer un pari risqué. Bien sûr, parce que les amateurs du genre son parmi les plus fidèles, mais aussi puisque bien qu’underground, les scènes de ces sous-catégories ne sont pas connexes.
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Jean-Simon
Pelican est revenu sur disque en octobre après avoir saupoudré sur soundcloud de nombreux extraits de ce Forever Becoming plusieurs mois avant sa sortie. Comme si le quatuor avait quelque chose à se faire pardonner et qu’il voulait « tâter » le proverbial terrain avant d’officialiser la sortie de son cinquième titre.
Si George Lucas avait des couilles, ce n’est pas à John Williams qu’il confierait la direction musicale de Star Wars, c’est Mutoid Man qui choperait le contrat. Même si, simplement en raison de la bande originale, le film passerait du convivial G pour général au M pour mature. Vous l’aurez lu ici en primeur.
Russian Circles, pour des raisons que j’ignore, est un groupe que l’on découvre assez tôt lorsque l’on explore les courants post contemporains. C’est une bonne chose : le trio de Chicago offre une musique intense d’une fascinante noirceur. À l’instar de Pelican par exemple, Russian Circles navigue dans les eaux troubles, goudronnées par des pionniers depuis près de trois décennies de math-rock apocalyptique, de shoegaze noir et de décibels oppressants.
Palms a déployé en juin son premier album non pas sans une attente vigilante. L’annonce en avril que trois ex-membres d’ISIS s’alliaient au toujours pertinent Chino Moreno de Deftones a causé une frénésie certaine sur la planète alt et post. Aaron Harris (batterie), Jeff Caxide (basse), Clifford Meyer (guitare/synthé) et Moreno, arrivé sur le tard alors que les trois autres bricolaient de leur côté, livrent donc avec Palms un album de dream-metal cohérent, techniquement solide tant dans l’exécution que la production, mais un tantinet trop linéaire. L’opus, qui s’étend sur 48 minutes en six pièces, aligne certes des moments intéressants, mais sa précision chirurgicale ne convainc pas. Dissection de cet album pluriforme et nuancé.