Audacieux plateau concocté par la Villette cette année, puisque comme l’an dernier, le festival se paye une soirée rock agressif, metal, post machin, bref, ce que tu veux, mais qui, de fait, fait du bruit à base de guitares. L’audace se trouve dans l’affiche puisque 2013 voit la scène être partagée par Neurosis d’une part, groupe cultissime et essentiel, référence incontournable pour tous les manchots incapables de dépasser le 100 bpm sans se luxer un doigt, moult fois plagié et rarement égalé ; et Swans de l’autre côté, groupe cultissime et essentiel, référence incontournable pour bien des formations à travers le globe, y compris… Neurosis ! Le truc est d’autant plus curieux que Michael Gira ne cache que difficilement son manque d’amour total pour le metal, et qu’avec Neurosis il a de quoi être servi avec du rab et encore un doggy bag derrière. Enfin, Jarboe, ex-madame Swans a jadis enregistré un album avec Neurosis que Gira s’est toujours fait une joie de ne pas commenter. Tout le monde devait être décontracté en coulisse.
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La Grande Halle de la Vilette
The Flaming Lips + Unknown Mortal Orchestra + Crâne Angels 24/05/2013 @ Villette Sonique 2013, Paris
Sans déconner, lorsque j'ai appris, après avoir surveillé toutes leurs dates de concert pendant un an, que The Flaming Lips passaient à la Villette Sonique, j'ai poussé un cri de joie dans le bureau. On m'a regardé bizarrement, par ailleurs. Et l'explication "c'est un concert trop cool, le chanteur a une boule de hamster géante et y a des confettis partout" n'a pas arrangé les choses.
Deuxième jour de la Villette Sonique. Après m'être pris une grosse claque par MF Doom et Flying Lotus la veille, et avoir passé la journée à courir dans tous les sens (je tiens à signaler que j'ai vu Matt Pike jouer de la guitare avec un t-shirt, moment suffisamment unique pour être noté), la fatigue commence un peu à se sentir. Pas grave, car ce soir c'est rendez-vous avec pas moins de deux groupes de légende, j'ai nommé Sleep et Melvins.
Ne tournons pas autour du pot : avec Villette Sonique, Paris a enfin un festival digne de ce nom et de qualité. Comprendre : pas une réunion de bobos accros à Pitchfork ou MTV qui viennent montrer leur nouvelle paire de basket avant la rentrée (non, je n'ai pas écrit Rock En Seine. Ah, si, à l'instant...). Retours plus ou moins clairs et éclairés sur trois concerts qui donnaient des coups de pelle.
Oreilles meurtries, mais joyeuses, des deux précédentes journées, j'arrive assez tôt au Cabaret Sauvage, aka le chapiteau de cirque, au fin fond du parc de la Villette. La vision d'une population dansante sur des rythmes latino-cubains sur une péniche à quelques mètres seulement vaut son pesant de cacahuètes. Ce soir, ouais, ça va swinguer, mais ce sera avec Godflesh.