Un froid sibérien envahissait Montréal à l’occasion de cette merveilleuse soirée de musique enivrante. L’endroit le plus chaud de la ville était vraisemblablement celui où je venais tout juste d’entrer. Le trop peu exploité Cabaret du Mile-End se préparait à subir une incontrôlable invasion d’alcooliques adulateurs de bruitage bien gras et viril. C’était l’événement de prédilection pour ma dernière chronique de l’année 2013, voyons voir si j’ai réussi à terminer la soirée sur mes deux pieds.
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Live-reports
Quoi de mieux qu'un événement organisé par l'équipe montréalaise de Pelecanus.net pour briser les 2 ans d'absence en ville ? Retrouver ses amis, remettre les pieds dans une salle dont on connait le moindre cadre pendu au mur, mais avec une fracture temporelle de 2 ans. Étrange sentiment vite balayé après quelques bières et lorsque la salle se remplie puis laisse place aux premiers grondements d'une soirée fortement sous le signe du drone et de l'ambient.
Tandis que je cheminais vers La Flèche d’Or, féérie de Noël oblige, entre sequins de lumière et cloches tintinnabulantes, je croisai Métro Simplon de sympathiques gentlemen en train de se fumer une bonne pipe de crack devant une foule de voyageurs pas très impavides. Quand l’un des ces lords s’agenouilla en poussant des cris de banshees pour recueillir compulsivement les miettes qui avaient pu lui échapper, je me fis la réflexion qu’il était grand temps de prendre mon train, pouvant encore sursoir à la fréquentation d’un camé en pleine crise de manque. Moyennant quoi, j’avais trouvé la métaphore de la soirée : la chimie.
Atmosphère cosmique aux Stoned Gatherings avec les représentants français et suisses du rock progressif. Domadora proposait la cover de Sonic Prayer, le premier album d'Earthless, autant dire que la performance était attendue. Monkey3 a suggéré un set à rallonge, pour pallier à l'annulation de The Grand Astoria. Au final, ils ont joué pendant 1h45. Épique.
La moitié de l’Île de France traversée en un temps pas du tout record - tu l’ignores peut-être, toi lecteur, mais récupérer ou tourner autour de la capitale française un dimanche soir est toujours une épreuve de feu qui éreinte autant qu’elle forge le moral - et me voici dans les rues de Boulogne à la recherche d’une place pour parker mon bolide. Opérations finies, je me pointe vers la salle où s’organise pour la je-sais-pas-combientième-fois le festival BBMIX qui propose pour les courageux (ie. ceux qui dépasseront le périph) une programmation de qualité supérieure.
Juin 2013. L’achat de place pour le concert de Queens of the Stone Age au Trianon mobilise mon énergie et joue sur mes nerfs. L’attribution est hasardeuse, les serveurs plantent et la déception est au rendez-vous. J’écoute Like Clockwork d’une oreille sévère (mon camarade DMDFC en faisant une très lumineuse chronique sur ce site), je veux y croire mais je me montre très critique. Néanmoins quelques morceaux m’énergisent fort, et la chaleur de l’été faisant, je m’en repasse en boucle. J’ai toujours associé Queens of the Stone Age à un été brûlant.
Ou pourquoi il faut lire la presse metal. Je n’ai jamais beaucoup aimé vous parler de moi. J’ai toujours pensé, et je le pense encore, qu’un reportage, quand bien même de la part d’un journaliste metal, se doit d’être raconté à la première personne du pluriel et non du singulier. Écrire “Je” le moins possible. Parce qu’une publication, c’est une équipe. Que l’engagement est collectif (ligne éditoriale, ton, angles…). Et que le journalisme gonzo n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, une mode d’écriture branchouille pour rédacteur plus rompu à l’ego-trip puant qu’au journalisme.
Rares sont les occasions de se rencontrer aux mythiques Foufounes Électriques pour un événement aussi important. Il s'agissait vraisemblablement de l'endroit de prédilection pour le premier passage des Britanniques de Orange Goblin dans la métropole québécoise. Cette absence injustifiée de près de dix-huit ans était désormais chose du passé puisque la troupe de Ben Ward était bel et bien en ville pour une soirée où le heavy metal allait être à l'honneur.
Toi là, le petit jeune nerveux avec ta casquette vissée sur le crâne, ton petit short stylé à la Axl Rose, tes Vans de rigueur et ton duvet naissant sur ton torse que laisse déborder généreusement ton débardeur qui n’est pas à ta taille; sache que je ne te hais point. J’admire tes prouesses acrobatiques d’air Karaté-Kid et ta capacité à créer le vide autour de toi lorsque tu nous montres la sophistication rare de tes pas de danse les plus endiablés. Ce que j’apprécie moins c’est le fait d’être en compagnie de toi et tes clones sur un parterre de concert lorsque je dois faire des photos. Mais, même pour ça, je ne t’en veux point car j’ai moi aussi cru à un moment de ma vie que le Mosh-Pit était un UFC dansant.
Les promoteurs d'Extensive Enterprise nous ont rapatrié une superbe tournée proposant une violence inégalée. Les vétérans canadiens de KEN Mode se sont alliés avec les jeunes Américains de Full Of Hell pour un périple de 19 dates à travers le Canada. Les deux groupes étaient armés d'une nouvelle parution ayant vu le jour plus tôt cette année, Entrench pour le trio manitobain et Rudiments Of Mutilation pour le quatuor originaire de l'est des États-Unis.