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Terror + Counterparts + Power Trip + Code Orange Kids + Vehement Serrenade 21/10/2013 @ La Tulipe, Montréal

Portrait de Duff
Terror + Counterparts + Power Trip + Code Orange Kids + Vehement Serrenade 21/10/2013 @ La Tulipe, Montréal

Toi là, le petit jeune nerveux avec ta casquette vissée sur le crâne, ton petit short stylé à la Axl Rose, tes Vans de rigueur et ton duvet naissant sur ton torse que laisse déborder généreusement ton débardeur qui n’est pas à ta taille; sache que je ne te hais point. J’admire tes prouesses acrobatiques d’air Karaté-Kid et ta capacité à créer le vide autour de toi lorsque tu nous montres la sophistication rare de tes pas de danse les plus endiablés. Ce que j’apprécie moins c’est le fait d’être en compagnie de toi et tes clones sur un parterre de concert lorsque je dois faire des photos. Mais, même pour ça, je ne t’en veux point car j’ai moi aussi cru à un moment de ma vie que le Mosh-Pit était un UFC dansant.

Non je ne suis pas masochiste, ni suicidaire. J’aurais dû le savoir que j’allais en prendre plein la gueule surtout lorsque l’affiche met en avant l’un des patrons incontestable du Hardcore US. Dieu que c’était bon tout de même !

La soirée a commencé tranquillement par l’annulation du premier groupe Vehement Serenade. Cela n’a pas eu l’air d’attrister de trop la salle et c’est avec une vue magnifique sur un gros fond de scène rouge disant : « LIVE BY THE CODE » et ce à grand renfort de Hip-Hop diffusé en abondance ce soir-là en entractes dans l’enceinte de la Tulipe, que surgit dans mes mains le Pastis de bienvenue. L’anis me fait un peu oublier le temps et je regarde au loin la scène où s’affairent des techniciens qui installent le set.

Code Orange Kids arrivent enfin et nous dégueulent leur son dans un grand fracas énergique qui vous prend à vif. J’ai une affection particulière pour ce groupe que je trouve vraiment frais, créatif et séduisant, autant en album qu’en live. Ai-je le béguin pour Reba Meyers, chanteuse et guitariste rousse aux cris suavement écorchés et remplacera-t-elle Candace Kucsulain dans mon cœur ? Seul le temps nous le dira. C’est avec un set très bien servi qu’ils réussissent à capter l’attention des gens dans la salle, qui ont doucement commencé à s’amasser et s’avancer sur le dancefloor de la Tulipe. Au bout d’une vingtaine de minutes, ayant fini de jouer presque l’intégralité de leurs morceaux, ils quittent la scène avec brio sous de chauds applaudissements. J’espère qu’ils reviendront bientôt sur Montréal, mais dans une configuration de salle un peu plus intimiste, similaire au concert qu’ils avaient donné l’an passé avec Gaza aux Katakombes. Histoire que ce soit vraiment la guerre.

S’en suit l’entrée en lice de Power Trip. Ayant pas mal entendu parler d’eux, j’avais prêté ces dernier temps une oreille à leur discographie et je dois avouer le live fut la bonne surprise de la soirée. Grosse déferlante de Trash Metal teintée de Hardcore sur laquelle les kids de la salle ont enfin commencé à vraiment se dévergonder. Ça envoie sec, ils n’inventent rien mais savent utiliser à bon escient ces bonnes vieilles recettes de papy Slayer, en variant passages très speed et mosh-parts lourdes et lentes comme il se doit. Le groupe ne chôme pas sur scène et enchaine les morceaux sans reprendre son souffle. Une trentaine de minutes plus tard et deux point d’audition en moins, tu te retrouves à parler en bord de scène au frontman du groupe. Il est totalement vidé, transpirant et essoufflé; mais il a l’air content, pendant que derrière lui le reste du groupe range le matos. La vie est belle…

Je perçois un petit tas de fan-boys se précipiter sur le devant de la scène et beugler comme des sauvages « Counterparts , Counterparts, Counterparts…». Les Ontariens d’Hamilton, démarrent bien, nous rentrant dans le lard comme il se doit et la réaction du public se fait rapidement sentir. Les Ninjas du pit rentrent en action et nous donnent enfin à voir les figures imposées de la discipline. Le public, assez jeune, s’époumone à scander les paroles des chansons et l’on sent que Counterparts est très proche d’eux. Une belle énergie se dégage tout au long du set et c’est vraiment plaisant à voir cette osmose entre le public et le groupe. Mais comme je ne suis pas ultra fan de Hardcore Mélodique, je commence à m’ennuyer face à la répétition incongrue de leurs morceaux. Le set se finit dans le bordel avec pas mal de gens qui s’amassent les uns sur les autres et essayent en vain de monter sur scène pour essayer de crier dans le micro du frontman. Fougueuse jeunesse …

L’atmosphère se charge d’impatience. Le public tape du pied, prêt à en découdre avec Terror et tout à coup la moyenne d’âge augmente étrangement. Un autre petit jaune est vite commandé pour se donner du courage et je cours sur le devant de la scène. Le parterre, enfin bondé, voit Scott Vogel débarquer en criant au public de se rapprocher. C’est le sternum broyé sur le bord de scène que les premiers accords se font entendre. Terror, en 2 minutes, mettent tout le monde d’accord : THIS IS HARDCORE. Le défilé obligatoire de stage-diving et de crowd -surfing commence. Ça vole comme une mitraille au-dessus de nos têtes et l’on sent sur nos nuques le souffle disparate des gars qui moulinent dans le pit. Les morceaux s’enchainent, Vogel encourage ses troupes, la rage monte et Terror ne déçoit pas. Dans la sueur et les coups, au bord de ce précipice mouvant que forment les circle-pit, je m’efforce de prendre des clichés sans arriver à vraiment noter toutes les chansons qui se jouent (la honte, je n’ai pas la set list). Il fait chaud, mon objectif est totalement embué, Scott Vogel vient gentiment se poser juste au-dessus de ce dernier et perle de sueur sur nous. Quelques guest défilent sur scène et le public, galvanisé, se lâche encore plus sur ce que je crois reconnaitre être des morceaux de « Always the Hard Way » et « Keeper of the Faith ». Coups de pieds sautés et air boxing déferlent sur l’annonce des deux derniers morceaux. Nous sommes dans une version géante de Mario Smash Brawl. tout le monde se tape, crie, saute et a l’air super content. C’est dans un brouhaha intense, entre deux remerciements que le groupe quitte la scène et fait honneur à son public. La foule crie au rappel, mais apparemment le temps manque pour ce faire.

Les lumières s’allument et la populace hagarde se disperse pour retrouver la fraîcheur cinglante de Montréal en cette fin de mois d’Octobre. Quelques personnes trainent sur le parterre à la recherche de je ne sais quelles casquettes, lunettes ou chaussures perdues. Pour ma part je trouve 10$ et je reste 5 minutes le billet en l’air à demander si personne n’a perdu de l’argent autour de moi. Non, tant pis, cela me paye le Pastis d’adieux.

Duff

Post-Ginger

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