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Domadora + Monkey 3 05/12/2013 @ Glazart, Paris

Portrait de Floriane
Domadora + Monkey 3 05/12/2013 @ Glazart, Paris

Atmosphère cosmique aux Stoned Gatherings avec les représentants français et suisses du rock progressif. Domadora proposait la cover de Sonic Prayer, le premier album d'Earthless, autant dire que la performance était attendue. Monkey3 a suggéré un set à rallonge, pour pallier à l'annulation de The Grand Astoria. Au final, ils ont joué pendant 1h45. Épique.

The Domadora Experience

Ce sont les Parisiens de Domadora qui ouvrent le bal : ambiance voodoo, rock sous acide et Cry Baby. Le combo s'est lancé le défi de jouer le premier album d'Earthless, Sonic, qui explore les confins du psychédélisme. La galette, entièrement instrumentale, est une référence du genre en termes de technique et de composition. La barre est donc fixée très haut pour ce troisième passage du groupe aux Stoned Gatherings. Dans la pénombre violette du Glazart, le trio se prend le temps d'un morceau pour trouver ses marques. C'est tranquillement, laissant monter en intensité les titres et la concentration de chacun, qu'ils démarrent la machine à riff. L'absence de chant pousse inévitablement le public à être plus critique quant aux musiciens. Lesquels ne le décevront pas. Domadora livre une véritable prouesse scénique, ne s'accordant aucun répit entre les morceaux. Le live est une petite pépite musicale dont l'interprétation et la qualité du jeu sont à couper le souffle. Les jammeurs laissent le Glazart dans un état de transe, d'extase et d'admiration.

 

Un voyage sensoriel

Les portes de la perception s'ouvrent en grand pour recevoir des vibrations venues d'ailleurs.

Leur dernier album, The 5th Sun est la principale raison pour laquelle il était impossible de manquer les Monkey3 jeudi dernier à Glazart. Bien installé dans l'ambiance grâce à Domadora, la suite s'enchaîne facilement. Monkey3 entraîne la salle dans une sorte de trip cosmique, à la fois sensuel et enivrant. Le quatuor helvète euphorise littéralement le lieu avec sa mythologie musicale. Leur son est si nuancé qu'il évoque une très large palette de sensations. Les portes de la perception s'ouvrent en grand pour recevoir des vibrations venues d'ailleurs. On perd totalement pied et on se laisse flotter par des notes tantôt chaudes et cristallines, tantôt lourdes et sombres. Éblouis par le cinquième soleil, il est très difficile de ne pas succomber à « Icarus », pour ne citer que lui... Outre les sonorités spatiales tout droit sorties d'un bon Pink Floyd, Monkey3 a pensé au visuel en projetant durant tout le concert des images surréalistes sur le mur du fond de la scène. Le plaisir était visiblement partagé sur scène comme dans le public, qui n'a eu de cesse de se tordre le cou sur les riffs jouissifs des Suisses. Le périple hypnotique a duré presque 2h. On se sent tout bizarre en quittant de la salle, comme l'été à la plage, lorsqu'on sort de l'eau et que l'on découvre avec stupéfaction que le sol demeure à une hauteur scandaleusement basse. L'expérience Monkey3 est à tenter à la première occasion qui se pointe !

Crédits photos : Patrick Baleydier

Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs...

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