A l'occasion de son passage à Paris le 9 août dernier, Dylan Carlson, guitariste et compositeur des antédiluviens Earth, a reçu Pelecanus au Point Ephémère afin d'évoquer son actualité, en groupe et en solo. Rencontre avec une légende. Crédits photos : Andrey Kalinovsky / CSAOH.com
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Rien n’est plus déplaisant qu’une veille de rentrée. Pour peu que vous soyez du côté « verre d’eau à moitié vide », vous êtes déjà en pleine sinistrose, remâchant à rebours toutes les tâches que vous avez à accomplir le lendemain. Ah oui, au fait l’été est fini. Double peine. Allez, séchez ces grosses larmes, et relativisez tout ça : ce soir, 31 août, M. Buzz Osborne se produit en solo pour son album This Machine Kills Artist. Le type qui vous a accompagné une bonne partie de votre adolescence est là pour que vous preniez conscience que la jeunesse est éternelle. Pelecanus.net vous fait la piqûre de rappel avec ce photo-report du concert. Enjoy ! Crédits photos : Patrick Baleydier
Toujours surprenant, mais de plus en plus courant : voir une salle parisienne pleine à craquer à l’occasion d’un concert instrumental et contemplatif en plein mois des grandes chaleurs. Le Point Ephémère fut à nouveau victime de la popularité toujours grandissante du groupe de Seattle, accompagnant le vaste mouvement du stoner et des musiques expérimentales.
Dur, on imagine, pour n’importe quel groupe de passer avant (pire encore : après) Converge. Depuis 20 ans, le groupe a sa petite réputation scénique. Aussi, on verra peu de OKKULTOKRATI mais on a sincèrement cru à une parodie. Visiblement non, il s’agit d’un vrai groupe. Martyrdöd, à l’inverse, est de ces groupe dont on a vu le nom passer un nombre incalculable de fois mais auquel nous n’avions, jusque là, prêter aucune attention. Et ce n’est pas avec ce concert qu’on va combler le manque. Si on doit jouer aux étiquettes, on parlera de crust, mais je ne retrouve ni la puissance mélodique d’un From Ashes Rise ni la brutalité d’un His Hero Is Gone. Martyrdöd fait du punk comme on fait du stoner : en mode autoroute. Chiant.
Game of Thrones s’enorgueillit de sa terrible prophétie : « Winter is coming », mais Paris n’est pas en reste : l’été est de retour. De manière générale, cela se traduit par une famine généralisée (impossible de trouver une boulangerie ou un tabac d’ouvert), et des odeurs de charniers épouvantables (les marcheurs blancs ont pissé partout dans les rues et empuanti le métro). Plus alarmant encore, les Anciens Dieux ont étendu leur empire, et les Stoned Gatherings se sont faits leurs prophètes. Alarmant, vraiment ? En fait non, nous nous sommes ralliés à leur cause depuis bien longtemps ; de fait nous n’avons rien à craindre. L’été, La saison des plateaux d’anthologie au Glazart. L’année dernière nous avions été régalés par Eyehategod, Orange Goblin et Pentagram. Cette année, le menu « non, sérieusement, vous êtes parvenus à les faire venir ? » sera composé de Conan, Church of Misery et High on Fire.
Étonnamment, je mets un temps record à traverser une partie de l’île de France pour me retrouver au milieu de la capitale, pas trop encombrée de bouchons en ce début de week-end printanier. J’imagine que mon prochain périple similaire sera une vengeance du destin et que je mettrai probablement une plombe à m’extraire d’une circulation bien trop dense. Petit bonus : je ne tourne même pas autour de la rue Boyer, je trouve de quoi parker mon automobile en un temps, lui aussi, record. Je fais une croix dans l’agenda. Lecteur, tu te dis que tu te fous royalement de mon histoire. Tu auras raison. Mais il faut bien introduire un article qui raconte un concert et à part t’expliquer que l’audience est massivement composée de jeunes gens habillés en noir –pas un scoop- je n’aurais pas grand chose d’autre à écrire. Sur place je retrouve rapidement mon co-équipier du pélican, Andrey, votre fournisseur iconographique mesdames et messieurs, et je constate qu’il a encore grandi depuis notre dernière rencontre. Il me soutient que non, je suis persuadé que c’est une ruse.
Lundi 17 mars 2014. Encore une soirée de schisme dans la communauté post-anything de Paris. D'un côté Corrosion of Conformity, qui ne sont pas passé dans le coin depuis whatmille ans, d'un autre côté Grails. S'il s'agissait d'un autre groupe, j'aurais peut-être hésité à rejoindre tout le reste de la rédac' pour une bonne dose de gras, mais on parle là de Grails, collectif que j'avais hâte de voir depuis au moins 4 ans. Et je n'ai pas regretté mon choix un seul instant, tant le show (et celui de la première partie) fut magistral. Bref, je m'en doutais déjà, je le confirme maintenant dans un calembour initialement involontaire: Grails, c'est sacré.
Au vu du plateau offert par la Maroquinerie se dessinait une soirée aux allures de gala de boxe, une rencontre au sommet entre un champion en titre (Kylesa) et son challenger (RLHT). Manque de bol certain, le match n'a pas eu lieu...
Tandis que je cheminais vers La Flèche d’Or, féérie de Noël oblige, entre sequins de lumière et cloches tintinnabulantes, je croisai Métro Simplon de sympathiques gentlemen en train de se fumer une bonne pipe de crack devant une foule de voyageurs pas très impavides. Quand l’un des ces lords s’agenouilla en poussant des cris de banshees pour recueillir compulsivement les miettes qui avaient pu lui échapper, je me fis la réflexion qu’il était grand temps de prendre mon train, pouvant encore sursoir à la fréquentation d’un camé en pleine crise de manque. Moyennant quoi, j’avais trouvé la métaphore de la soirée : la chimie.
Ou pourquoi il faut lire la presse metal. Je n’ai jamais beaucoup aimé vous parler de moi. J’ai toujours pensé, et je le pense encore, qu’un reportage, quand bien même de la part d’un journaliste metal, se doit d’être raconté à la première personne du pluriel et non du singulier. Écrire “Je” le moins possible. Parce qu’une publication, c’est une équipe. Que l’engagement est collectif (ligne éditoriale, ton, angles…). Et que le journalisme gonzo n’est plus que l’ombre de ce qu’il était, une mode d’écriture branchouille pour rédacteur plus rompu à l’ego-trip puant qu’au journalisme.