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High on Fire + Church of Misery + Conan 01/08/2014 @ Le Glazart, Paris

Portrait de Julien
High on Fire + Church of Misery + Conan 01/08/2014 @ Le Glazart, Paris

Game of Thrones s’enorgueillit de sa terrible prophétie : « Winter is coming », mais Paris n’est pas en reste : l’été est de retour. De manière générale, cela se traduit par une famine généralisée (impossible de trouver une boulangerie ou un tabac d’ouvert), et des odeurs de charniers épouvantables (les marcheurs blancs ont pissé partout dans les rues et empuanti le métro). Plus alarmant encore, les Anciens Dieux ont étendu leur empire, et les Stoned Gatherings se sont faits leurs prophètes. Alarmant, vraiment ? En fait non, nous nous sommes ralliés à leur cause depuis bien longtemps ; de fait nous n’avons rien à craindre. <--break->L’été, La saison des plateaux d’anthologie au Glazart. L’année dernière nous avions été régalés par Eyehategod, Orange Goblin et Pentagram. Cette année, le menu « non, sérieusement, vous êtes parvenus à les faire venir ? » sera composé de Conan, Church of Misery et High on Fire.

Jon Davis chante comme s’il poussait un cri de ralliement, et son charisme est tel que le public suit comme un seul homme

Conan… Que dire ? Sur scène, c’est hoodie de rigueur pour tout le monde. Enfouis dans leurs capuchons, les musiciens n’en montre qu’une plus grande concentration. Merveille de lourdeur, prodige de pesanteur…  Accoudé à une rampe, à gauche de la console de l’ingé-son, je tremble sous les hammers conjugués du bassiste et du guitariste. Plus démonstrative, ma bêcheuse de pinte de bière se pique de rejouer la scène du verre d’eau lors de l’apparition du T-Rex dans Jurassic Park. Admirable… Jon Davis chante comme s’il poussait un cri de ralliement, et son charisme est tel que le public suit comme un seul homme, exprimant sa ferveur avec force démonstrations. Pas en reste, Chris Fielding donne l’impression en brandissant sa bière d’être un bon copain avec qui on passe une soirée tranquille en éclusant des mousses. C’est avec regret que nous les quittons car Conan s’impose comme l’apothéose d’un plateau monstrueux qui ne fait pourtant que commencer. Nous pourrions tout aussi bien nous quitter là-dessus, nous en serions pleinement satisfaits.

Church of Misery ? Un carnaval à la pédale fuzz, agrémenté d’effets funk. Les 70s dans toute leur splendeur, sans toutes ces conneries hippies.

Puis, alors que la température monte jusqu’à atteindre une touffeur difficilement supportable et que nous nous rendons tels des grands fauves nous abreuver au bar (oui, j’en fait des tonnes), un vent mauvais se met à souffler sur le Glazart : les Dieux Anciens se montrent cruels, tarissant TOUTES les pompes à bières, mais bordel, pourquoi Vous nous faîtes ça en cette journée de la bière ?! En bons Septons, quoiqu’un peu dépassés par les événements, les barmans sortent donc des Despérados… Décidemment, les Dieux Anciens ont un sens de l’humour bien particulier. Passons. C’est l’heure de Church of Misery.

Les Tokyoïtes introduisent leur set par un long jam (l’Eglise de la Miséricorde vaut autant pour le doom que pour le psyche). Et c’est parti pour une heure d’hommage aux plus célèbres égorgilleurs de notre temps.… Musicalement, c’est absolument parfait. Le son est maîtrisé de bout en bout, performance suffisamment rare pour ne pas remercier le boulot de l’ingé-son qui officiait. Sur scène, tout le monde assure le spectacle. Hideki Fukasawa fait passer ses murder ballads à l’instar d’une chanson de geste, et toute cette expressivité ne va sans rappeler Bobby Liebling. Church of Misery ? Un carnaval à la pédale fuzz, agrémenté d’effets funk. Les 70s dans toute leur splendeur, sans toutes ces conneries hippies. La set-list est aux petits oignons (nouveaux, assortie de fèves fraîches.) Le final se fait en mode « Non, vous êtes fous, fallait pas ! Enfin bon, merci beaucoup ! » puisque Monsieur Ben Ward vient faire une reprise de Saint-Vitus avec le reste du groupe. L’homme déborde toujours autant de générosité. Le cadeau est inestimable. Tout le monde en ressort comblé. 

Honnêtement, la Despé, ça passe… Aussi obscurs soient les desseins des Anciens Dieux, ils savent ce que nous pouvons boire sans risque pour notre santé.

Qu’avez-vous pensé du dernier morceau de Sleep ? Loin de moi l’idée de lancer une quelconque polémique. Mettons qu’avec High on Fire, tout le monde sera d’accord. Ne vous méprenez pourtant sur ce que je vais dire, j’aime beaucoup Matt Pike. L’homme se montre d’une bienveillance infini à l’égard de son public, et ces égards sont trop rares pour ne pas être loués. Hélas, il est bien difficile de profiter d’High on Fire ce soir, faute aux réglages sonores. Ce qui s’annonçait comme un fracas parfait s’est rapidement mué en un vacarme douloureux. Il paraît vain d’identifier clairement un morceau. Je n’en ai guère envie non plus. Dommage, vraiment dommage… Faudrait voir à faire des choix plus judicieux pour les réglages d’ampli.

A très bientôt les Stoned-Gatherings. Puissent les Anciens Dieux être un peu plus indulgents la prochaine fois. Boire de la bière de cagole, ça va deux secondes.

 

Crédits photos : Andrey Kalinovsky / CSAOH

J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain.

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