Au vu du plateau offert par la Maroquinerie se dessinait une soirée aux allures de gala de boxe, une rencontre au sommet entre un champion en titre (Kylesa) et son challenger (RLHT). Manque de bol certain, le match n'a pas eu lieu...
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Phillip Cope
Mes attentes étaient très hautes concernant le passage de Kylesa à Montréal. Premièrement parce que je suis un admirateur, mais aussi parce qu'ayant réalisé un documentaire photographique sur le groupe en 2010, j’étais plus que curieux de les revoir. Ayant obtenu une entrevue auprès du booker pour Pelecanus, je m’adressai à Laura Pleasants à l'endroit même où j’avais conduit une entrevue pour ma démarche documentaire, il y a de cela près de 3 ans. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Pendant le temps séparant leurs passages montréalais, plusieurs événements ont eu lieu, tels le départ et l’arrivée de différents membres et un nouvel album. Un peu fébrile, j’arrive au Il Motore, le même endroit où j’ai vu le groupe pour la dernière fois.
Les raideurs se font encore sentir sur ma nuque au moment où je vous écris ces lignes, pourtant le concert a eu lieu il y a déjà quelques jours. Je ne suis certainement pas le seul spectateur ayant eu des effets secondaires reliés à cette fantastique soirée de métal psychédélique proposée par l'extravagant festival Suoni Per Il Popolo. Affecté par quelques bières magiques, je dois avouer avoir vécu un moment particulièrement nostalgique lors du passage de Kylesa. L'ingurgitation de celles-ci me fit malheureusement rater la première partie de cette tournée, le trio expérimental Lazer/Wulf. L'heure hâtive à laquelle commença cette soirée contrecarra mon plan initial. Je consacre beaucoup d'importance à l'état d'esprit dans lequel je vais voir un concert, alors celui-ci requérait préalablement l'ingurgitation de quelques boissons fraîches.
En ce début d'année nos coupains de Kongfuzi (qui devraient sérieusement songer à faire des pass à l'année) attaquent fort avec le groupe savannien (ça se dit, ça ?) Kylesa, accompagné des deux autres autres très bons collectifs que sont Circle Takes the Square et Ken Mode. N'ayant pas encore vu Kylesa depuis la sortie de Spiral Shadow, et ayant entendu un grand nombre de "c'était mieux avant", c'était donc une excellente occasion pour enfin pouvoir juger par moi-même.
Dans la vie il y a une première fois à toute chose. Bien évidemment, certains événements restent beaucoup plus marquants que d'autres. C'est exactement ce qui s'est passé lundi dernier au Il Motore, puisque c'était le premier passage de Rosetta à Montréal et aussi ma première fois avec Kylesa en guise de tête d'affiche. J'avais eu la chance de capter la sublime tournée avec Intronaut et Mastodon il y a deux ans, dans le cadre de la promotion de Static Tensions, mais j'étais plutôt curieux de les voir en petite salle...
Je vais faire plaisir à mon pote Manu en le disant haut et fort, mais c'est vrai que ce LP bute sur place. Kylesa prouve avec ce disque qu'on peut compter sur eux dans une scène rock américaine dont la suprématie n'est pas encore à remettre en cause.