2015 fut une année chargée. Plus que jamais encore, Internet nous a innondé de ce torrent de culture à domicile dont nous avons parfois bien du mal à gérer l'afflux démentiel et pourtant si délicieux. Un tweet favorisé par ci, un poste sur Facebook sauvegardé par là, mon courriel sur le bord de l'explosion, et ma vie qui déborde. Saturé, 2015. Des groupes qui ne surprennent plus, moins de temps, voire pas le temps, de se permettre de tout écouter et pourtant, on peut le dire, de grands albums ont marqué 2015. Comme chaque année pas ceux que l'on aurait cru, comme chaque année impossible de prévoir ce que l'on va se surprendre à aimer, et c'est ça qui est beau avec la musique et finalement avec la vie. S'ouvrir, se laisser surprendre par l'inconnu et se laisser retourner la croupe comme une crêpe (avec une petite touche de sirop d'érable). En tout cas c'est, je l'espère, l'effet que vous fera le top albums 2015 de la rédaction et sa mixtape. Merci à vous de nous lire, merci de venir nous taper sur l'épaule en show ou sur Internet, car dans ce dément projet de tenir un zine en 2015, parfois nous fatiguons, parfois nous doutons, et sans vos retours, nous ne serions plus là. MERCI. Aimez-vous, gâtez-vous, et nous on se retrouve en 2016. Bonne écoute!
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Acid King
Troisième et dernier jour de fête du désert… Alors que certains s'attardent encore dans le vaste Camden Market, d'autres cherchent un foie. Cette journée est particulièrement riche en émotions puisque pour la première fois dans l'histoire du Desertfest, le théâtre du Koko nous ouvre ses portes. Je pourrais décrire ce superbe endroit des pages et des pages durant, mais j'en perdrais plus d'un. Pour faire court, la salle est un ancien théâtre réhabilité, avec des balcons accessibles, une magnifique moquette rouge que le Festival de Cannes lui envie avec ferveur, une acoustique frôlant la perfection, une petite terrasse, et un service d'ordre VIP qui ose offrir une carte de visite mettant en garde le spectateur contre d'éventuels pickpockets. C'est donc totalement ébahie par tant de volupté que je me place, une bonne heure avant le début des concerts, à mon « spot », lequel aura été longuement étudié auparavant.
10 ans de silence studio. Durée suffisante pour que nombre de groupes voient tarir leur source créatrice. Certes on peut battre monnaie et refaire un album en calquant le projet sur les succès antérieurs, mais le risque est grand de se faire étriller par le noyau dur des fans de toujours. Quel est le mode d’emploi alors ? Il n’y en a pas. Tout dépend de l’âme du groupe. Et ce très attendu album d’Acid King marque le principe de conservation de la masse que de nombreux groupes doivent envier. Energie intacte. « We never played this music for popularity. » assure très calmement la frontwoman, chanteuse et guitariste Lori S. Nous ne demandons qu’à la croire. Après plus de vingt ans à bourlinguer dans l’incurable, il est temps de se faire une raison. Succès d’estime largement gagné. Monnaie sonnante et trébuchante, nada. On continue pour l’art, point final.
Le printemps est là, les concerts fleurissent ! Difficile d'établir une sélection pertinente avec tout ce choix. Ce mois-ci, le pélican sort peu de la ville lumière. Un petit écart par l'Empreinte pour applaudir Prong et Hark suffira. La date phare du mois reste Wovenhand avec Marriages, au Trabendo. La venue du frontman d'Orange Goblin le 18, pour le Doom Gatherings, affole également les plumes du volatile avisé…
Les tops 2014 à peine passés, il est temps de regarder ce que nous réserve 2015 en terme de sorties. Et évidemment, il va y en avoir un paquet que l'on attend fermement, que ce soit de la part de certains piliers tels que Deftones, Neurosis, Björk ou Faith No More, que de la part de projets plus discrets comme Lilacs & Champagne, Pneu ou Glowsun. Dans tout cela réside déjà nos favoris de l'année sans compter ceux qui créeront la surprise et que nous ne connaissons même pas encore. La seule des règles pour le mélomane étant qu'il n'y en a pas, car c'est bien connu, il n'existe que 2 types de musique : la bonne et la mauvaise.
Ce ne sera finalement pas en février mais en avril, le 14 plus précisément, que le trio Acid King brisera une décennie de silence. Comme annoncé précedemment ici en juin dernier, l'album sera supervisé en studio par Billy Anderson (ayant travaillé sur des albums de Sleep, Eyehategod, Weedeater, Fantômas...) et sortira en éditions physiques (CD/vinyle) chez Svart Records. Le groupe a été annoncé au Desertfest Londres 2015 (ce qui augure d'autres passages en Europe) et ne devrait pas tarder à annoncer des dates pour l'Amérique du Nord. On attend toujours vivement des artworks et évidemment, du son !
- Lori S. (guitariste / chanteuse)
Après 10 ans de silence, les tauliers d'Acid King reviendront chez Svart Records en février 2015. Le groupe originaire de San Francisco et pierre angulaire du mouvement stoner reviendra donc pour un cinquième album qui prévoit d'être supervisé en studio par Billy Anderson. Il vous reste donc exactement 8 mois pour vous taper leur discographie si ce n'est pas déjà fait, et remplir au passage ce qui serait indéniablement un joli petit manque dans toute culture rock digne de ce nom.
Il faut l'avouer, l'année 2014 a débuté sur les chapeaux de roues. Plusieurs grosses formations vont ou ont sorti du matériel qui, je ne sais pas pour vous, m'accapare déjà pas mal de temps à digérer ici, et ce dans un style comme dans un autre. Ce qui ne changera pas cette année ? Il y a toujours des pionniers pour revenir, des inconnus pour nous surprendre, et des choses qui ne fleuriront que sur le fil des années. Toujours est-il qu'il faut bien se faire des listes, histoire de s'y retrouver, ce que je propose dans la suite avec un article "mémo" de tout ce qui va pointer le museau prochainement. Une liste qu'il est d'ailleurs fortement recommandé de compléter dans les commentaires.
Vous pouvez demander à n’importe quel Parisien féru de concerts : l’avantage principal d’habiter la capitale – ou du moins sa proche banlieue –, c’est la pléthore de concerts auxquels il est possible d’assister. Le secret d’un pays aussi tourné vers son propre nombril se cache dans le fait de loger dans ce nombril. Le Parisien peut tout voir : petits groupes qui font leurs dents, légendes cultes, stoner suédois, folk islandaise, electro corse, black metal québécois, zouk de Barbès, new-wave disco pour hipster… Oui, j’en passe - et des bien pires.
Le troisième et dernier jour d'un festival... Quiconque a déjà pratiqué cet "exercice" sait qu'il est le plus dur à encaisser. Vous avez déjà dans les pattes pas mal de bornes et il vous aura aussi fallu bouffer du riffs et d'autres choses qui ont tendance à entamer la résistance du plus vaillant des hommes. Loués soient mes hôtes, j'ai dormi dans un vrai lit et pris un vrai petit-déjeuner dans un cadre sublime. Andrey et moi arrivons donc frais - ok, tout est relatif - et dispos sur le site en fin de matinée pour Year Of No Light. Presque envie de dire "comme d'habitude", les Français vont sortir un gros set entre anciens et nouveaux morceaux. Et me réveiller complètement. "Humm, peut-être prendre une petite bière...". Et voilà, c'est reparti pour un tour. Le temps d'un repas à base de Saint Nectaire avec un estimable camarade néerlandais, nous discutons déjà du déroulement de cette édition 2012 du Hellfest. Les plus, les moins, le fait que la Valley aurait pu s'appeler Roadburn…