Je ne pense pas trop m'avancer en disant que pour tout le coté français de la rédac, le plus gros moins du mois aura été la météo. Mais ici, on parle de musique, qui fort heureusement est toujours là, peu importe qu'il fasse moche comme pas possible. Au programme ce mois-ci : des groupes suisses, des groupes d'un autre temps, et une petite dose de déception de la part de ces groupes-qu'on-aime-bien-mais-on-aimerait-qu'ils-arrêtent-de-faire-de-la-merde-quand-même-merci.
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Deftones
Qui mieux que Deftones aura su traverser les décennies sans perdre de grandeur ? Malgré une première écoute mitigée de leur nouvel album Gore, véritable étape pour Deftones suite à la disparition de Chi Cheng (ndlr : qui était le bassiste du groupe depuis 1988, décédé suite à un accident en 2013), c'est toujours avec un léger hochement de tête bienheureux et nostalgique que j'accueille les gros riffs et déraillements de voix de Chino. Ci-dessous un récent passage du groupe au Jimmy Kimmel Live!
Les tops 2014 à peine passés, il est temps de regarder ce que nous réserve 2015 en terme de sorties. Et évidemment, il va y en avoir un paquet que l'on attend fermement, que ce soit de la part de certains piliers tels que Deftones, Neurosis, Björk ou Faith No More, que de la part de projets plus discrets comme Lilacs & Champagne, Pneu ou Glowsun. Dans tout cela réside déjà nos favoris de l'année sans compter ceux qui créeront la surprise et que nous ne connaissons même pas encore. La seule des règles pour le mélomane étant qu'il n'y en a pas, car c'est bien connu, il n'existe que 2 types de musique : la bonne et la mauvaise.
Pour celui qui n'est pas spécialiste de la géographie helvète, savoir où se trouve Le Locle en Suisse peut sembler un peu ardu. Petite ville nichée à la frontière franco-suisse, Le Locle de par sa taille plutôt restreinte peut surprendre par le fait d'abriter ce festival. En effet, qui peut se targuer d'avoir fait jouer Meshuggah, Neurosis, Mogwai ou encore Gojira dans une ville de moins de 50 000 habitants ?
Pour moi, c'est clair : Deftones est un groupe unique. Non seulement parce qu'il a grandement contribué à la création de tout un genre ayant fait le bonheur des ados des années 90, mais aussi parce qu'il a réussi à faire ce que peu de groupes ont réussi : remonter la pente après un passage à vide. Non pas que l'album éponyme et Saturday Night Wrist étaient mauvais, loin de là, mais s'il y a cinq ans j'aurais hésité à aller les voir en live, aujourd'hui, en 2013, j'y suis allé les yeux fermés. Deux soirs d'affilée.
Premièrement, regardez cette photo, je suis le gars à gauche de Chino Moreno : très souriant; heureux. Le genre de sourire qu’un billet VIP à 125$ pour un spectacle de Deftones au Métropolis de Montréal lors de la tournée en support de l’album Diamond Eyes (2010) vous procure. Certains pourront remettre en question l’utilité de payer pour ce genre de service VIP, c’est-à-dire une rencontre de 10 secondes pour une photo et quelques poignées de main avec ces hommes. Ce à quoi je réponds simplement : « dude, c’est the fucking Deftones! ». Car oui, depuis que j’ai découvert la musique à tendance lourde à travers le nu-metal lors de mon adolescence, je suis fan assidu de Deftones. Contrairement à leurs pairs nu-métalleux, ils ont réussi à se démarquer de cette étiquette affreuse et chacun de leurs albums est plus que solide. Diamond Eyes m’avait surpris, par la façon dont le groupe a réussi, en se forgeant un son unique qui leur appartient et qu’il maitrise à merveille, à être légitimement actuel. Par contre, si Deftones m’a déçu par le passé c’était par leur prestation live. Je me souviens les avoir vus dans un gymnase avec un son pourri et j’éprouvais réellement de la difficulté à différencier les titres tellement leur interprétation était bâclée. Mais surprise! Voilà qu’à la suite de Diamond Eyes, malgré le malheureux accident de voiture qui mettra le bassiste Chi Cheng dans un long coma depuis 2009, le groupe est au sommet de sa forme. Les querelles d’égo mises de côté et une perte de poids plus tard, Deftones a su me surprendre, cette fois sur scène. Alors tout cela dit, étant plus fan que jamais, j’écoute le tout nouveau Koi No Yokan. Je le réécoute, et le réécoute, et le réécoute, et le réécoute… Cette consommation un peu abusive est-elle un bon signe ?