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Hellfest 2012 - Jour 03 : la journée de la Faucheuse

Portrait de Vincent Duke
Hellfest 2012 - Jour 03 : la journée de la Faucheuse

Le troisième et dernier jour d'un festival... Quiconque a déjà pratiqué cet "exercice" sait qu'il est le plus dur à encaisser. Vous avez déjà dans les pattes pas mal de bornes et il vous aura aussi fallu bouffer du riffs et d'autres choses qui ont tendance à entamer la résistance du plus vaillant des hommes. Loués soient mes hôtes, j'ai dormi dans un vrai lit et pris un vrai petit-déjeuner dans un cadre sublime. Andrey et moi arrivons donc frais - ok, tout est relatif - et dispos sur le site en fin de matinée pour Year Of No Light. Presque envie de dire "comme d'habitude", les Français vont sortir un gros set entre anciens et nouveaux morceaux. Et me réveiller complètement. "Humm, peut-être prendre une petite bière...". Et voilà, c'est reparti pour un tour. Le temps d'un repas à base de Saint Nectaire avec un estimable camarade néerlandais, nous discutons déjà du déroulement de cette édition 2012 du Hellfest. Les plus, les moins, le fait que la Valley aurait pu s'appeler Roadburn

Saucisson et fromage terminés, je me dirige vers Monkey3. Rien de mieux que du stoner suisse pour la digestion. Une bonne grosse dose de gras, de gros riffs et une batterie bien folle. PARFAIT. Ce dimanche, je le vis en dilettante... Le nombre de groupes qui me font envie est peu élevé. Heureusement, c'est compensé par le fait que les quelques qui restent sur ma liste sont vraiment dans mes tops. Je ne ferai qu'un rapide passage devant Acid King. Pas les oreilles concentrées pour le moment. Les deux morceaux auxquels j'assiste sont comme dans chacun de mes souvenirs de concert du groupe : lourd.

Deux heures de pause. Trop de riffs tue le riff. Et il ne faut pas être hypocrite : un des intérêts de ce genre de manifestation est de croiser des vieilles têtes et de papoter avec. J'avoue aussi que les conversations tournent un peu toutes autour d'une descendance proche ou déjà arrivée. Bref. Direction l'espace légende avec Blue Oyster Cult. N'en déplaise à certains, les quatre à cinq premiers albums du groupe sont des pépites et je suis tout joyeux à l'idée d'écouter "Don't Fear The Ripper" joué live. Pas de surprise. Le groupe est une bonne grosse machine à tubes, ça joue et c'est fait dans une bonne ambiance. Comme quoi, on peut prendre des années et ne pas devenir une pauvre loque; n'est-ce pas Monsieur Axl Rose... Ce qui suit va encore enterrer un peu plus le guignol que je viens de citer : Pentagram. La vie de Bobby Liebsig récemment illustrée par un documentaire n'a rien eu de rose. Bien au contraire. N'empêche que, sur scène, Pentagram met encore le feu comme pas possible. Je ne sais pas si c'est ce putain de pute de soleil qui me chauffe le crâne, les bières, la fatigue, le reste ou la combinaison de tout cela, mais ce concert restera un des meilleurs de mon Hellfest. Légende à tous les niveaux : sur scène, dans le choix des titres et l'ambiance devant. Douceur pour doomster. A l'heure qu'il est, je pourrais aller voir Slash. Oui, je pourrais. Mais non. Vraiment, merci, c'est gentil. Direction la seconde apparition de Wino de cette édition avec The Obsessed pour une vraie grosse leçon de heavy et de rock. WINO IS ONE OF THE TRUE GODS !!! Le concert se termine vers 22h30.

La nuit est tombée, comme la température, et le temps semble de moins en moins clément. Et maintenant ? Ozzy ou Sunn O))) ? La légende décatie ou celle des branleurs hipsters ? Personnellement, le vieux con que je suis ne se pose pas la question. Ce sera Ozzy. Juste pour le plaisir de voir live certains titres de Black Sabbath. Je ne vais pas être déçu... Décati, oui, Ozzy l'est, sans aucun doute, mais pépé a encore la patate, ses mucisiens sont tout sauf des bons à rien et, comme par hasard, une averse apocalyptique commence avec le concert. Je vais être comme un gamin à hurler « Iron Man » et c'est tant mieux.

Il commence à se faire tard, je suis une loque et j'en rajoute en allant dire au revoir aux camarades, ce qui – je le sais – est une mauvaise idée. Je vais donc me retrouver sous une pluie battante, mon cellulaire déchargé, sans argent liquide, complètement perdu à trois ou quatre heures du matin dans Clisson sans aucun moyen de contacter les gens avec qui je suis sensé rentrer à plus de 700 km de là. Une fin de Hellfest « classique », non ?

En bref, cette édition du Hellfest aura été une réussite. Je ne vais pas mentir : je ne suis pas fan du tout de ce genre d'évènement. Jamais je ne comprendrais la nécessité de se déguiser pour écouter de la musique, ni celle d'engager des pots de gelée vivante pour se trémousser contre des barres de pole dance à deux heures de l'après-midi ou, encore, de se jeter dans une marre de boue complètement bourré dans la même tranche horaire... Mais après, je n'ai jamais été un « metalhead », ces subtilités m'échappent sans doute. Ce qui est certain, c'est que le Hellfest est devenu une grande kermesse du métal et affiliés au niveau mondial et a su faire ses preuves. Cela mérite une dose de respect et un engagement pour le défendre face à tous les abrutis orthodoxes et autres extrémistes religieux qui, chaque année, tentent de le faire interdire ou de le censurer.

 

Crédits photos : Andrey Kalinovsky / CSAOH.com

Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai...

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