2015 fut une année chargée. Plus que jamais encore, Internet nous a innondé de ce torrent de culture à domicile dont nous avons parfois bien du mal à gérer l'afflux démentiel et pourtant si délicieux. Un tweet favorisé par ci, un poste sur Facebook sauvegardé par là, mon courriel sur le bord de l'explosion, et ma vie qui déborde. Saturé, 2015. Des groupes qui ne surprennent plus, moins de temps, voire pas le temps, de se permettre de tout écouter et pourtant, on peut le dire, de grands albums ont marqué 2015. Comme chaque année pas ceux que l'on aurait cru, comme chaque année impossible de prévoir ce que l'on va se surprendre à aimer, et c'est ça qui est beau avec la musique et finalement avec la vie. S'ouvrir, se laisser surprendre par l'inconnu et se laisser retourner la croupe comme une crêpe (avec une petite touche de sirop d'érable). En tout cas c'est, je l'espère, l'effet que vous fera le top albums 2015 de la rédaction et sa mixtape. Merci à vous de nous lire, merci de venir nous taper sur l'épaule en show ou sur Internet, car dans ce dément projet de tenir un zine en 2015, parfois nous fatiguons, parfois nous doutons, et sans vos retours, nous ne serions plus là. MERCI. Aimez-vous, gâtez-vous, et nous on se retrouve en 2016. Bonne écoute!
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Prurient
Une ambiance particulière régnait au centre-ville de la métropole, le festival Pop Montréal avait concocté une soirée parfaitement saturée. Cannibal Ox prenait d’assaut le Club Soda, pendant que Tim Hecker dévastait le Centre Phi, sans oublier Motörhead qui comblait ses nombreux admirateurs avec un concert entier à l’Olympia. C’est à quelques coins de rues de là que j’avais décidé d’investir mon temps et mon argent, puisque Godflesh nous rendait visite pour la première fois de leur longue carrière.
Partout, des airs de fin d’été, de fin de tout. Les vacanciers continuent leur combat perpétuel d’Instagram, mais le cœur n’y est plus. Août n’a pas vraiment commencé, qu’il paraît déjà presque terminé. Oh, bien sûr il fait chaud, et nous ne sommes pas encore prêts à arrêter les apéros, les joyeuses soirées qui sentent le sable chaud et le béton brûlant. Non. Mais lorsque le soleil se couche un peu plus tôt, notre vue s’embrume pour on ne sait quelle raison mystérieuse. La dernière mixtape de notre série « Électricité statique, violence électronique », soit le meilleur du dark ambient, de l’ambient et de la techno indus de l’année 2014, s’offre donc à vous comme une réponse. Comme une invitation à la danse, au lâcher-prise total, sans compromis. C’est l’amour à la plage avec Rrose, la haine dans les geôles avec Headless Horseman, et le delirium tremens dans les gares désaffectées avec Prurient.
Ma passion pour le XIXe siècle ne s’arrête pas à la littérature. Et comme mon inconscient aime les anachronismes tumultueux, je me suis dit qu’il était temps pour la musique contemporaine — celle des machines et des usines — de rencontrer le monde pictural de William Blake. À l’instar des textes bibliques, les peintures du Grand Dragon rouge, destinées à illustrer un extrait de l’Apocalypse, sont empreintes d’un grandiose et d’un sublime terrifiants. Pour la première mixtape electro d’une longue série, quatre en tout, les sons telluriques de Kerridge et Eomac viendront accompagner Le Grand Dragon rouge et la Femme vêtue de Soleil (dragon qui veut la bouffer alors qu’elle a un mioche dans le bide). Les mixtapes mélangeront le meilleur du dark ambient, de l’ambient et de la techno indus de 2014. On ouvre le bal des horreurs aux premières lueurs du jour, avec Ensemble Economique, Andy Stott et S.Maharba. At my signal, unleash hell.
Neuvième édition pour cette Villette Sonique. La ligne musicale change, mais l’idée reste la même : sortir des sentiers battus. Parmi tous les concerts au programme, petite sélection parmi ceux que nous couvrirons.