Certains groupes de musique semblent adorer Montréal et le Canada en général, et c'est sans aucun doute le cas pour Tombs. La troupe de Mike Hill revenait encore une fois nous livrer son étrange black metal. Étrangement, ils venaient détruire Montréal sans acolyte, comme de grands garçons capables de se défendre tout seuls. Cela ne me dérangeait pas du tout, puisque la dernière fois leur compagnon de tournée, A Storm Of Light, avait grandement éclipsé la prestation de Tombs. Leur retour, sans groupes les accompagnant, présageait une plus longue prestation et avec l'ajout d'un tout nouveau guitariste, il fallait s'attendre à un résultat beaucoup plus puissant que lors de leurs dernières visites.
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Au lieu de vous parler une énième fois de ces groupes-qu'ils-sont-corrects-mais-sans-plus-en-studio-mais-qui-ont-l'air-pas-mal-en-live, je vais faire bref (du moins aussi bref que c'est possible au vu du début de cette phrase): pour moi, This Will Destroy You en fait partie. J'ai beau avoir écouté les deux opus du groupe, je n'ai jamais accroché plus que ça. Même une dernière écoute de Tunnel Blanket juste avant le show n'a pas réussi à me soutirer autre chose qu'un "oui, mais encore ?". Et cependant, après avoir vu quelques vidéos de leurs concerts, je n'ai pas hésité longuement en voyant cette date apparaître dans les méandres d'Internet. Le nom du groupe prendrait-il alors tout son sens en live ?
Après une brève réflexion sur "comment présenter cet article", j'ai décidé d'opter pour le système "heure: description", histoire d'oublier le moins de détails possible (et des détails, il y en a eu !). Et aussi parce que comme ça j'ai pas à me casser la tête avec des transitions à deux balles, et en plus c'est "in", ça ajoute du dynamisme, tu vois.
Il y a des concerts qu'on ne prévoit pas, auxquels on va juste parce que "hey, y a machin chose qui passe ce soir, c'est pas mal, tu viens ?". Alors on se fait une grosse séance de rattrapage sur l'artiste en question, dont on a maintes fois entendu parler, sans pour autant avoir pris le temps d'y jeter une oreille attentive, et on fonce. C'était le cas de cette soirée.
C'est encore une fois à travers les somptueux artworks ethnico-mystiques de Stacy Rozich que Earth nous propose le deuxième et dernier volet d'Angels of Darkness, Demons of Light. Est-il encore nécessaire de présenter la carrière étonnante de ce groupe devenu mythique tout au long de leurs parutions ? Je me surprenais même à découvrir il y a quelques temps (sur le site de la violoncelliste du groupe Lorie Goldston) que des chroniques d'album du groupe étaient présentes sur des sites comme le New-York Times, le Guardian ou BBC Music, je me demande donc au passage où sont les journaux français qui auront l'audace et le goût de nous faire un jour ce cadeau.
"L'histoire raconte que Jésus Christ avait un frère jumeau (nommé Liao) qui est mort pour que Jésus Christ puisse vivre. Mais ce jumeau est instantanément devenu un voyageur dans le temps. Seulement il ne peut voyager que dans le futur, mais il découvre un parchemin dérobé en Ancienne Stygia, et c'est là que je suis tombé sur Robert E. Howard. Stygia était un territoire de magie noire et de sorcellerie. Les Vanirs, une race de guerriers, sont arrivés et ont tué tous les Stygians et ont brûlé tous les parchemins, mais quelques-uns sont sortis clandestinement."
Morne fait partie de cette seconde vague de groupe « crust-punk » vivement influencée par les immortels Amebix et Neurosis ainsi que la vague des groupes anglais des années 80 (Doom, Rudimentary Peni...). Il n'y a cependant pas d'effervescence au goût du jour digne de certains jeunots contemporains qui finit souvent par devenir bien plat et sans énergie. « Asylum » nous propose des titres soignés avec une signature distincte comportant claviers (bien que subtils) ainsi qu'orchestration occasionnelle (gracieuseté de Kris Force d'Amber Asylum) qui offrent une touche cinématique. Même s'il est plus basé « mid-tempo » que leur précédent album, « Untold Wait », l'efficacité réside toujours dans les riffs mémorables placés au bons endroits. « I will See You », titre durant 10:40 minutes, se permet un hochement de tête agréable à sa troisième minute et la suite s'en permet d'autres tout aussi mémorables. Il y a cette dynamique qui est agréablement bien contrôlée, les bouts lents ne sont pas trop longs et la répétition des riffs est restreinte, ce qui permet une écoute fort agréable sans se lasser.
Ah, Earth. Mélodies très simples, mais rendues étonnement profondes par un subterfuge des plus obscurs, notes distillées au compte-gouttes comme les rations d'eau dans un désert aride, une ambiance unique qui sent bon le sable chaud et la chaleur étouffante ... Voici les images qui me viennent en tête lorsqu'on évoque ce groupe. Mais c'est aussi exactement le genre de groupes dont la musique est tellement personnelle qu'il devient très dur de juger de sa qualité en live, j'ai ainsi eu des avis très partagés de la part des personnes les ayant déjà vu. Alors, ça passe ou ça casse ?
"Tu décrisses d'icitte tout de suite avec ton Arcade Fire de maaaarde et la prochaine fois que tu viens me parler de rock, si tu cites pas The Great Sabatini, t'es mort."
La France est mon pays de prédilection pour la musique lourde, et je vais en remettre avec l'excellent EP du groupe Crown. Je vous promets que ce duo Colmarien livre la marchandise, vous comprendrez rapidement que la rigolade n'est pas au rendez-vous. Les premiers rugissements apparaissent avant même que le morceau soit entamé, votre doigt est encore sur le bouton "play" et vous avez déjà droit à des martèlements déconstructeurs.
Curation. Ouh quel vilain mot ! Mais après tout, c'est ce que nous faisons au quotidien, quand nous "blippons" ou "last.fmons" les morceaux que nous écoutons, quand nous partageons ou "likons" nos dernières découvertes sur forums et réseaux sociaux à ceux qui eux-mêmes nous avaient partagé cette énorme perle il y a quelques mois. Il y a aussi ceux qui tiennent des blogues ou des webzines, qui ont envie de partager de manière plus engagée ou construite leurs coups de coeur. Et puis il y a ceux qui décident d'agir de manière tout à fait originale, avec un concept plus vieux que la plus vieille des plateformes de l'Interweb : la compilation. Yann et Thibault sont les 2 ombres s'agitant du haut de leur montagne derrière ces immenses coffrets remplis d'inédits et de nouveaux groupes à découvrir. Dans le cadre de la sortie de leur prochaine compilation Falling Down IIV (réunissant des morceaux de The Winchester Club, Year of No Light/Mars Red Sky, Syndrome, Aidan Baker, Monarch et bien d'autres) déclinée dans plusieurs éditions très très classes et disponible en pré-commande par ici, je leur ai proposé notre classique interview fleuve qu'ils ont décidé d'affronter en binome à la suite.
Vous vous souvenez de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble ? Je vous avais parlé d'eux à l'occasion de la sortie d'un live via le label allemand Denovali Records en décembre dernier. Et bien sachez qu'ils ont un autre line-up, un autre projet, avec un nom tout aussi génial, pour une musique toujours aussi sombre et folle : The Mount Fuji Doomjazz Corporation, qui lui, s'affiche plus comme un projet "live" que le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, avec un nombre d'intervenants différents. Au programme toujours un univers brumeux expérimental, sinueux et onirique. Envie de découvrir ce que ça donne ? Joie et allégresse ! Ils sortent actuellement Egor, leur quatrième et nouvel album toujours via les Allemands de Denovali et c'est disponible en streaming intégral via leur page Bandcamp. Bon voyage !