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The Great Sabatini - Matterhorn (2012)

Portrait de Vincent Duke
The Great Sabatini - Matterhorn (2012)

"Tu décrisses d'icitte tout de suite avec ton Arcade Fire de maaaarde et la prochaine fois que tu viens me parler de rock, si tu cites pas The Great Sabatini, t'es mort."

Montréal a une histoire forte dans le monde de la musique. De Voivod à Godspeed You Black Emperor (et, bien entendu, le label Constellation) en passant par l'électro de Tim Hecker ou de Amon Tobin, le rap halluciné de Bran Van 3000, etc… force est de constater que, bizarrement et tristement, la population est plus prête à s'émerveiller devant un Éric Lapointe, une Coeur de Pirate que de reconnaître - parfois même simplement connaître… - les bijoux de sa culture.

Pour parler local : "tsé, quand t'as l'estie de chance de vivre à Montréal, au lieu de tripper sur des groupes locaux sans le moindre intérêt (ou originalité, ou qualité d'ailleurs), de jaser sur défendre ta culture à longueur de temps, tu ferais peut-être mieux de t'y intéresser vraiment".

Voivod est la tête d'affiche du prochain Roadburn Festival et je parie que The Great Sabatini suivra le même chemin bientôt. Pourquoi? Parce que MATTERHORN, leur nouvel album, est tout simplement un des plus beaux, des plus "gros", disques que j'ai eu la chance d'écouter depuis un sacré moment. L'intelligence dont font preuve les Canadiens dans la construction de leurs morceaux et le talent de l'exécution sont bien au-delà de nombreux autres groupes pourtant dits "confirmés". MATTERHORN est un album fantastique. Un disque que vous pourrez écouter dans dix, vingt, trente ans et toujours prendre la même claque dans la gueule. Putain de pute, c'est sur-gras, velu au possible et les six morceaux sont tous aussi Grands les uns que les autres. Il y a ce petit côté sludge à l'anglaise, comme chez les disparus et regrettés Taint et Capricorns, avec bien entendu, une touche personnelle, des riffs bien evil, un morceau "pivot" (le troisième) monté comme un interlude, une petite pause pour reprendre son souffle avant que ça ne reparte de plus belle. Écouter MATTERHORN revient à se retrouver trop proche de l'explosion d'une forte charge de C4 : la déflagration vous envoie valdinguer à des dizaines de mètres, souffle coupé, complètement désorienté. Oui, ce nouveau The Great Sabatini confirme tous les espoirs fondés sur leurs précédents opus et les prestations scéniques du groupe.

Imparable, incontournable, magistral.

The Great Sabatini - Matterhorn (2012)
The Great Sabatini
Matterhorn
City Limits
Zakios
Hidden Door
Null And Void
Wagons
Sad Parade Of Yesterdays
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai...

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