J'ai connu Noothgrush sur le tard, sous l'impulsion des deux disques récemment sortis par Southern Lord, dont ce double LP qui a vu le jour en 2011. Qui peut prétendre connaître tous les groupes sludge de la Terre ces derniers temps ? Pas moi en tous cas. Je les ai vus aussi l'année dernière au Roadburn, lors d'un set aussi jouissif qu'improbable.
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2011
L'émergence du dark punk/deathrock de ces derniers temps est une chose remarquable. Une nouvelle génération de punks s'approprie et renforce les vieux riffs gothiques d'antan avec une solide infusion de rythmes frénétiques et d'influence crust/d-beat palpable.
Church of Misery, nos Nippons préférés dans la catégorie riffs gras du slip et allégeance sushi-made à Black sabbath. De nos jours, on les connaît bien, grâce à leurs prestations scéniques dantesques (que des bons souvenirs à chaque fois), leur passion pour les serial killers, leurs incessantes venues au Roadburn, etc...Mais en 1997, à leur début, c'était une autre paire de manches si tu ne traînais pas dans les caveaux poussiéreux du pays du soleil levant.
Depuis plus d'un an, cet album se trémousse à travers mes listes de lecture, il n'arrive pas à quitter mon attention. Ce n'est pas le genre d'album qui nous rend addictifs au premier instant et que l'on oublie quelques semaines plus tard, je dirais plutôt que The Aftermath Of Your Bright Beings est un disque qui revient à la charge de façon sournoise. Le cocktail post-hardcore/screamo de Battle Of Britain Memorial est magnifique et surprenant. La qualité de cette première parution est presque dérangeante, ce quatuor toulousain a plus d'un tour dans leur sac.
Morne fait partie de cette seconde vague de groupe « crust-punk » vivement influencée par les immortels Amebix et Neurosis ainsi que la vague des groupes anglais des années 80 (Doom, Rudimentary Peni...). Il n'y a cependant pas d'effervescence au goût du jour digne de certains jeunots contemporains qui finit souvent par devenir bien plat et sans énergie. « Asylum » nous propose des titres soignés avec une signature distincte comportant claviers (bien que subtils) ainsi qu'orchestration occasionnelle (gracieuseté de Kris Force d'Amber Asylum) qui offrent une touche cinématique. Même s'il est plus basé « mid-tempo » que leur précédent album, « Untold Wait », l'efficacité réside toujours dans les riffs mémorables placés au bons endroits. « I will See You », titre durant 10:40 minutes, se permet un hochement de tête agréable à sa troisième minute et la suite s'en permet d'autres tout aussi mémorables. Il y a cette dynamique qui est agréablement bien contrôlée, les bouts lents ne sont pas trop longs et la répétition des riffs est restreinte, ce qui permet une écoute fort agréable sans se lasser.
En pleine soirée avec des comparses mélomanes à la maison il y a quelques semaines, avec, évidemment, de la bonne musique en arrière-plan, nous étions en train de rire bêtement devant les 10 premières minutes de "Kung-Pow" où un nourrisson chute dans un ravin... jusqu'au moment où Orchid a décidé de résonner en fond. Aussitôt, que dis-je, instantanément, un ami est sorti de son fou rire pour hurler "AURAIS-JE OUBLIÉ D'ÉCOUTER UN ALBUM DE BLACK SABBATH ???".
Œuvre sonique en perpétuel mouvement, le duo montréalais AUN a certainement signé en 2011 avec Phantom Ghost son album qui collerait le plus avec tous les synonymes possibles du mot "captivant". L'exercice habituel d'étiquetage musical que nous adorons pratiquer, bien souvent par facilité d'expression, est d'une certaine difficulté avec AUN et c'est en ça que l'on reconnait les excellents plasticiens du son que sont les membres du groupe.
Quand j'ai écouté les premières minutes de "Held to Answer", puis l'enchainement avec "When the Walls...", titre will havenien monstrueux avec Grady qui hurle, oui, je l'avoue, j'ai eu une petite larme à l'oeil. J'ai surtout réalisé à quel point j'avais laché injustement l'affaire avec Will Haven, pourtant l'un de mes groupes favoris entre 1997 et 2002. Puis leur split, leur disque sans âme avec un autre chanteur avait eu raison de mon engouement : avant d'avoir enclenché "voir dire" dans le lecteur, ça devait faire au moins 6 années que je n'avais pas écouté le combo de Sacramento, et là, ça y est, ILS étaient de retour. Donc séquence émotion...
Small Stone est un des meilleurs labels quand il s'agit de signer des groupes de stoner/southern/desert rock et Dixie Witch en est une preuve de plus. D'ailleurs, le groupe est à la croisée des trois chemins. Le trio – oui, encore le nombre trois ; un signe ? - texan démontre que la formule magique guitare/basse/batterie fonctionne, et fonctionnera, toujours.
Montréal renferme une grande quantité de secrets bien gardés, autant en musique que dans les arts en général. Heureusement, la chance nous guide parfois au bon endroit, au bon moment. C'est ce qui est arrivé lors d'une sombre soirée passée à la Death House, recroquevillé en observant Monarch! qui déconstruisait les atomes crasseux de cette petite salle avec leur Doom extrêmement violent. Sans entrer dans les détails, c'est durant cette nuit que j'ai fait la rencontre de l'un des deux membres du nouveau projet S/V\R (acronyme ayant pour signification Sévère).