C'est étrangement deux ans après la sortie de son plus récent album, Deep Politics, que Grails participe enfin à une tournée visant à le promouvoir. Chacune de leur visite se déguste jusqu'au dernier instant, les chanceux qui auront eu l’opportunité de les voir à Montréal dans le passé ne voulaient certainement pas rater ce retour pratiquement inespéré. Les circonstances actuelles semblaient toutefois moins magiques, le Il Motore allait vraisemblablement être trop vaste pour la popularité de Grails et ce n'est jamais plaisant de sortir un lundi soir. Malgré tout, voyons ce que cette soirée nous réservait.
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Montréal
Un rendez-vous totalement français nous attendait le mercredi 4 septembre au chaleureux Divan Orange. Il était étonnant de voir un concert prendre part à Montréal sans l'apport d'une formation locale dans la programmation. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas ce détail qui allait stopper les Montréalais de remplir la salle. Soyons honnête, la plupart des spectateurs étaient également originaires de la France, encore une preuve que nous sommes en pleine invasion.
En cette douce soirée d'août, la communauté stoner montréalaise était invitée dans l'antre du Il Motore pour se faire frapper par les décibels des groupes The Sword et Castle. Et décibels, il y a eu. Retour photographique sur cette soirée mémorable. In Brown We Trust !!
Un mardi bien gras nous attendait cette semaine au Il Motore. C'est à la suite de quelques bières bien savoureuses et d'une pointe de pizza dégoulinante de sauce aux tomates que j'ai pris le chemin de Jean-Talon. Mon estomac n'affichait pas la parfaite forme, mais il fallait bien faire un effort pour assister à ce rendez-vous intime avec les deux groupes signés sur Relapse Records. Le premier passage de Lord Dying à Montréal se voulait l'une des sorties les plus surprenantes de l'année. Je ne croyais pas avoir la chance d'expérimenter leur musique infernale aussi rapidement après la sortie de leur premier album.
C'est malheureusement en juillet que les excentriques rockeurs de Naam ont décidé de passer par notre jolie ville. L'organisation d'un concert en pleine saison estivale est très ardue à Montréal. La panoplie de festivals et de divertissements qui se chevauchent refroidit les ardeurs des mélomanes québécois. Ces cowboys new-yorkais, provenant de l'écurie Tee Pee Records, avaient pourtant un excellent album à livrer au public. Cette impressionnante galette de rock psychédélique, intitulé Vow, fraîchement sortie s'affiche déjà parmi les incontournables de 2013 en matière de stoner. Cela n'a malheureusement pas suffit pour attirer quelques curieux, voici le récit d'une triste soirée.
L'expression « Tous les chemins mènent à Rome » est bien connue, mais dans le jargon musical montréalais nous devrions plutôt dire « Tous les chemins mènent au Il Motore ». Dernièrement, j'ai l'impression qu'un concert sur deux y prend place. Cette fois-ci, ce sont les prog-metalleux de Intronaut qui nous donnaient rendez-vous dans le cadre de la tournée promotionnelle du nouvel album Habitual Levitations. Étant fanatique du groupe depuis les premières heures, je me régalais à l'avance de les voir enfin en tête d'affiche dans une salle montréalaise. Pour un maigre 18$, nous avions droit en prime à la surprenante présence du groupe américain de post-metal Mouth Of The Architect et des virtuoses de Scale The Summit.
Les raideurs se font encore sentir sur ma nuque au moment où je vous écris ces lignes, pourtant le concert a eu lieu il y a déjà quelques jours. Je ne suis certainement pas le seul spectateur ayant eu des effets secondaires reliés à cette fantastique soirée de métal psychédélique proposée par l'extravagant festival Suoni Per Il Popolo. Affecté par quelques bières magiques, je dois avouer avoir vécu un moment particulièrement nostalgique lors du passage de Kylesa. L'ingurgitation de celles-ci me fit malheureusement rater la première partie de cette tournée, le trio expérimental Lazer/Wulf. L'heure hâtive à laquelle commença cette soirée contrecarra mon plan initial. Je consacre beaucoup d'importance à l'état d'esprit dans lequel je vais voir un concert, alors celui-ci requérait préalablement l'ingurgitation de quelques boissons fraîches.
Après une édition du tonnerre l'an dernier avec la présence de Brian Lustmord, Tim Hecker, Stephen O'Malley et Nicolas Jaar, le MUTEK revenait en grand cet été avec une autre programmation éclatante. N'ayant pas les moyens de me permettre un laisser passer complet pour le festival, j'ai dû me limiter à seulement deux événements. Le talentueux pianiste allemand Nils Frahm et la convoitée Nocturne 3 (Jon Hopkins, Emptyset, Ryoichi Kurokawa et Robert Hood) furent mes sélections. Alors que quelques milliers de curieux d'un peu partout à travers le globe venaient faire le plein d'électo, l'ambiance du centre-ville prenait une tout autre allure. La proximité et la qualité des salles ajoutaient beaucoup à l'expérience particulière que nous offre le MUTEK. Encore une fois pour cette 14e édition, le succès était totalement au rendez-vous.
Il est 20h00 et nous sommes le mardi 21 mai, le ciel est gris et les ruelles sombres. La brume donne une allure sinistre au décor montréalais, les immeubles de la rue Ontario semblent trempés de la cave jusqu'au grenier. En temps normal, je ne serais pas sorti du confort de ma demeure par une soirée semblable. Évidemment, une raison se camoufle derrière mon parcours, une motivation des plus évidentes aux yeux des mélomanes locaux. Une lueur se dégage du coin des rues Ontario et Saint-Laurent, une lueur qui reflète ma détermination. La sinistre salle de spectacles, méticuleusement baptisée Les Katacombes, est l'hôte d'une soirée tout à fait particulière. Pour la modique somme de quinze dollars, nous avons droit à un rassemblement musical formidable. Les abords du bâtiment regorgent de camarades qui sont, tout comme moi, fervents de lourdeur sonore. Ce rendez-vous familial propose un festin de décibels des plus attrayants, le parfum d'une salle comble se propage lentement dans l'air. Avant même le début des hostilités, l'objectif des forcenés norvégiens de Kvelertak est atteint. Inévitablement, l'approbation de cette popularité devra être traduite sur scène plus tard en soirée.
Pardonne-moi Seigneur, car j'ai péché… Encore une fois, je n'ai pu résister à l'appel du Malin. J'ai tenté si ardemment de ne pas vous décevoir à nouveau. En mes veines s'écoule un poison qui ne semble pas vouloir se dissiper. Le mal est en moi, je le sens. La tentation était trop forte, je n'aurais jamais dû me retrouver à l'intérieur de ce rituel funeste. Le récit que je m'apprête à Vous raconter ne mérite pas Votre miséricorde. Malgré cela, je Vous supplie de m'écouter jusqu'à la toute fin.