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Naam 07/07/13 @ Il Motore, Montréal
C'est malheureusement en juillet que les excentriques rockeurs de Naam ont décidé de passer par notre jolie ville. L'organisation d'un concert en pleine saison estivale est très ardue à Montréal. La panoplie de festivals et de divertissements qui se chevauchent refroidit les ardeurs des mélomanes québécois. Ces cowboys new-yorkais, provenant de l'écurie Tee Pee Records, avaient pourtant un excellent album à livrer au public. Cette impressionnante galette de rock psychédélique, intitulé Vow, fraîchement sortie s'affiche déjà parmi les incontournables de 2013 en matière de stoner. Cela n'a malheureusement pas suffit pour attirer quelques curieux, voici le récit d'une triste soirée.
Évidemment, le concert était un dimanche soir et il pleuvait à pleine puissance. Laissez-moi vous dire que mère Nature n'aime pas le rock, elle n'est jamais charitable avec les groupes merveilleux qui passent dans notre ville. Même avec de fortes températures, je ne crois pas que cette soirée aurait été d'un plus grand succès. Le nouveau groupe local Hitch Hike Rats faisait office de première partie et avait été ajouté quelques jours avant le concert. Pour en rajouter, les affiches avaient été distribuées dans les disquaires à peine 48 heures avant l'événement. C'est ce qu'on appelle faire les choses à moitié, j'aurais adoré aider un groupe comme Naam à se produire à Montréal. Comme dit le proverbe, meilleure chance la prochaine fois… s'il y en a une.
Soyons francs, il n'y avait pas un chat dans la salle : à peine une vingtaine d'humains peuplaient le grand parterre. Ce chiffre inclut les membres des groupes, le personnel du bar et les organisateurs. Le Il Motore peut accueillir quelques centaines de spectateurs, vous voyez le genre de soirée à laquelle Naam faisait face. Mon emploi du temps ne m'a pas permis de capter le groupe d'ouverture, je leur présente toutes mes excuses. Ce n'est que partie remise puisque Hitch Hike Rats ouvrira pour Howl vers la fin juillet. J'ai bien hâte de voir ce que cette nouvelle formation a dans le ventre, d'ailleurs ne ratez pas cette soirée qui promet une excellente dose de lourdeur.
Malgré cette organisation décevante, voire absente, Naam devait monter sur scène. Peu importe le nombre de têtes dans l'assistance, le devoir d'un musicien ne change pas, il faut jouer comme s'il n'y avait pas de lendemain. Ce fut en partie la philosophie des musiciens de Naam. Le claviériste et le chanteur affichaient des mines très basses, disons simplement que la motivation ne semblait pas être très présente chez eux. Par contre, la force de Naam se situe définitivement dans la frénésie du bassiste et le look fantastique du batteur. Sans blague, il possède le style le plus cool de toute la scène stoner. Il est comme Obélix, il est tombé dans la potion magique quand il était petit, sauf qu'il ne s'agissait simplement pas de la même potion si vous voyez ce que je veux dire. La recette est simple, des lunettes de motard, des cheveux extrêmement longs et de nombreux tatouages inspirants.
Outre l'aspect vestimentaire, n'oublions surtout pas que ce quatuor américain possède un talent incroyable. Les compositions étaient planantes à souhait, le chant de Ryan Lee Lugar n'est pas sans rappeler celui de The Black Angels, la redondance en moins. L'ajout permanent de Johnny Weingarten au synthétiseur était très positif, les ayant vus par le passé en tant que trio, ce musicien ajoute une saveur particulière à cette dose de rock cosmique. L'énergie débordante du bassiste nous emportait parfois vers des envolées à la Al Cisneros. J'ai toujours perçu Naam comme la rencontre entre Pink Floyd et Om. Ce genre de référence risque de vous mettre l'eau à la bouche si vous ne les connaissiez pas avant de lire la chronique. Croyez-moi, le temps que vous mettrez à les découvrir sera totalement rentabilisé. La générosité du groupe m'a grandement surpris, malgré le faible achalandage ils ont joué pendant plus d'une heure. Ils enchaînaient des succès de leurs deux albums studio et de leur excellent EP The Ballad Of Starchild. Pour notre plus grand plaisir, ils conclurent la soirée avec la désormais célèbre pièce Kingdom. À mon avis, il s'agit du meilleur morceau de stoner rock sorti ces dernières années. C'est au rythme de cette ballade intemporelle que les quatre compagnons nous remercièrent avec une légere envie de faire un rappel. Toutefois, l'un des musiciens décida que c’en était assez et quitta la scène. J'étais tout à fait d'accord avec lui, disons simplement que la générosité a ses limites. Il nous suffit de prier que Naam saura revenir nous voir dans de meilleures conditions, espérons qu'ils n'auront pas la flemme de revenir à Montréal après cet échec total au niveau organisationnel.
Crédits photos : Ludovic Beillard
Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio. |
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