La musique des Ecossais de Mogwai a toujours eu cet aspect cinématographique, et ce, même sans images pour si prêter. C'est le cas de la plupart des groupes issus du mouvement post-rock, dans sa genèse, le style est une musique d'introspection, qui invite à se perdre dans ses pensées, et de s'imaginer son propre film dans sa tête. Mogwai, eux sont des vétérans des trames sonores, puisque Atomic est leur quatrième sur cinq collaborations avec le 7ieme art (la cinquième étant la récente Beyond The Flood) suivant leurs collaborations sur la série française "Les Revenants ", le film de science-fiction " The Fountain" avec Clint Mansell et Kronos Quartet, et le documentaire sportif " Zidane : A 21 century portrait ".
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Montréal
Dimanche soir, moins vingt-cinq à l'extérieur. Neige, vent frontal qui pince comme une claque au visage. Foufounes Électriques (qui sont heureusement à 15 minutes de marche de chez moi), Dillinger Escape Plan. Leur spectacle d'adieu, dernière tournée nord-américaine - et dernière date de celle-ci. Le tour d'honneur du vainqueur, une célébration de chaos plutôt que des funérailles d'un simple orchestre musical. Parce que Dillinger Escape Plan n'est pas qu'un simple orchestre, on parle ici d'un groupe qui a changé la face de la musique extrême à l'aube des années 2000, et a continué jusqu'à ce jour à redéfinir le métal. C'était bien évidemment plein à craquer aux Foufs, pratiquement tous les amateurs du groupe s'étant donné rendez-vous à cette soirée que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
J'ai tenté de me faufiler le plus rapidement possible entre les humains-zombies qui faisaient leurs achats Black Friday sur la rue St-Hubert, mais j'ai manqué les prestations des trois premiers groupes, incluant la première prestation de Moonreich en Amérique du Nord. Note à moi-même: prendre congé le vendredi de la Messe des Morts les prochaines années. Heureusement, je suis arrivée à temps pour Monarque, un de mes groupes de black métal québécois préférés. J'ai également eu la chance de voir Blaze of Perdition, Morrigan, l'impressionnant Cult of Fire et l'énigmatique Mgla.
La journée dans le bruit et la poussière de l'atelier a été dure. J'ai peu de temps. Je prends ma douche et m'habille en vitesse avant de sauter dans l'autobus qui me mènera à Montréal. J'ai rendez-vous dans un pub, question de me mettre dans l'ambiance. Je sors de la station de métro. Il fait plus froid que je croyais. Le vent me fouette, je suis perdu. Je vais à gauche ou à droite? Où est la rue Sherbrooke?
La tournée Return to Roots s'arrêtait à Montréal le 12 octobre, aux mythiques Foufounes électriques, avec au programme l'album Roots, joué en intégralité par les deux frères Cavalera flanqués de leurs comparses de Cavalera Conspiracy, le guitariste Marc Rizzo et le bassiste Johny Chow.
L'académie Redbull, qui se promène un peu partout dans le monde, avec son budget quasi Infini, et sa myriade d'artistes tous plus différents et éclectiques les uns que les autres, est venue s'installer à Montréal pour une partie des mois de septembre et d'octobre. Avec des têtes d'affiche comme Iggy Pop et un set D.J de Björk, différentes facettes de la musique moderne y sont très bien représentées. Dans le cas qui nous intéresse : la soirée drone/ ambiante et metal "drone in progress" avec un contingent d'artistes canadiens tous réunis dans une usine désaffectée de Griffintown, dans le sud-ouest de la métropole. Une soirée unique et toute en basse fréquence avec des artistes de renom tels que Tim Hecker, Venetian Snares, Stephen O'Malley, thisquietarmy et plusieurs autres.
À peine rétablis de nos acouphènes causés par Full of Hell et Nails la semaine dernière, nos visages ont fondu au son de Primitive Man, Cult Leader, Of Feather and Bone et Apes au Turbo Haus lundi soir. Ce fut un concert lourd et dissonant dans un contexte intime.
Il y a des concerts pour lesquels on s’arrache un dernier souffle d’énergie dans la semaine pour s’y pointer. Le plateau présentant Alaskan mais aussi Hopeless Youth, Greber et The Discord of a Forgotten Sketch en était un, et pour cause, Alaskan venait nous hurler son chant du cygne.
Le buzz grandissant autour de Mutoid Man et Baroness a culminé en une très belle soirée au Théâtre Corona dimanche dernier. La foule a d'abord été séduite par la puissante performance de Mutoid Man, puis conquise par l'interprétation épique du dernier album de Baroness. Un retour sur le concert des deux groupes à l'enjouement contagieux.
Il y a quelques années, un ami qui n'avait pas une grande compréhension de l'univers du métal m'a questionné au sujet du style musical que j'écoutais alors avec assiduité, le Stoner rock. Il croyait que le nom de ce style musclé se rapportait à son côté primitif, le stoner rappelant l'«âge de pierre». Je songeai immédiatement au film La guerre du feu, je nous resservis du vin et lui annonçai que, malheureusement, il était bien loin de la véritable définition du genre qui a plus à voir avec la consommation d'une certaine épice qu'avec l'Homme de Néandertal.