Inutile de me prétendre plus sensible que je ne suis, il m’aura fallu plus d’une écoute pour entrer dans ce disque, plus exigeant qu’il n’y paraît. Les deux premières fois, j’avais l’impression de voir la Terre vue de l’espace. Sa beauté est indéniable, mais formelle, intangible, pas encore palpable. A la troisième, je commençais à prendre conscience de la matière, des multiples textures : cet univers se révélait peu à peu. Et il ne cesse dès lors de m’étonner, écoute après écoute.
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Chronique
Si vous reveniez au début des années 2000, vous n’auriez pas pu explorer un campus américain sans manquer de voir au moins un adolescent trop occupé à écrire sur un carnet pour aller en cours. Sac à dos, baggy et lunettes, tel était le profil du rappeur back pack, un courant affilié à des labels tels que Definitive Jux, le label de El-P (Company Flow, Run the Jewels) ou Anticon, label de DoseOne (Subtle, CloudDead) et compagnie, et parfois appelé aussi Abstract hip hop.
Pelecanus.net entretient une vieille relation avec Pelican, si jamais vous vous demandiez. Maintenant, même si nous sommes très attachés aux symboles, ne comptez pas trop sur nous en terme de sacrifice. Le grand oiseau est très attaché à l’idée de communauté, ça oui ; moins à l’idée de se couper en morceaux pour nourrir ses petits, ça non, il y a des limites…
Avec seulement 3 albums publiés depuis 2007, Revok n'est pas ce que l'on pourrait appeler un groupe particulièrement productif. Mais tout vient à point comme disait ma grand-mère, et les Parisiens savent se faire pardonner ces longues absences par la qualité de leurs disques.
Le peuple français partage avec ses voisins italiens le même mal, assez proche de la constipation chronique : un amour crasseux pour l’eurodance et la chanson populaire mercantile. C’est moche, très moche, quand, à l’instar de notre pays, on s’enorgueillit d’une culture séculaire et d’une renommée artistique dans maints domaines. Dieu merci, il reste de braves gens.
Le stakhanoviste Ian Dominick Fernow (Prurient, Rainforest Spiritual Enslavement, Ash Pool, Cold Cave…) ne cesse de sortir des disques mais la qualité est constamment au rendez-vous. Pourquoi donc s’en priver. Durant l’année 2014, il a sorti six EP, dont celui-ci, et un album en collaboration avec Function. Bien que ce projet se soit fait connaitre pour ses nappes de clavier angoissantes et ses rythmiques froides propres aux ambiances des thrillers, Fireball impose une atmosphère plus proche du disque avec Function et donc pas si loin de l’isolationism (une sorte de compromis entre le dub et le dark ambiant).
J'ai connu Noothgrush sur le tard, sous l'impulsion des deux disques récemment sortis par Southern Lord, dont ce double LP qui a vu le jour en 2011. Qui peut prétendre connaître tous les groupes sludge de la Terre ces derniers temps ? Pas moi en tous cas. Je les ai vus aussi l'année dernière au Roadburn, lors d'un set aussi jouissif qu'improbable.
Ce qu’on attend d’un bon destrier, plus communément appelé cheval de guerre ? D’être la pire ordure sur sabots jamais enfantée. Non content de devoir charroyer un quintal et demi de chevalier et d’armures de plates, la bête devait pourvoir charger sans coup férir au milieu du fracas épouvantable des combats, et filer un coup de papatte bienvenu à son cavalier en tuant d’une ruade ou d’un coup de dent l’inconscient qui s’était approché un peu trop près de l’équipage. Mon petit poney ? Recalé, va donc faire de la garniture pour Findus. La littérature de l’époque n’abondant pas, nous nous ferons une bonne idée de l’effroi que pouvait inspirer une charge de destrier en consultant le tableau de Brueghel l’Ancien, Le triomphe de la Mort (le cheval monté par un squelette armé d’une faux) ou celui d’Albrecht Dürer, Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.
A vingt-ans, le jeune rappeur de New York a déjà atteint un tel niveau de popularité qu’il peut se permettre de démarrer son premier album avec un sample enregistré lors d’un concert à Paris. Joey Bada$$ a le flow, les samples et le talent pour faire revivre la golden era mais a-t-il les capacités de se construire une carrière ?
Tu t'attends à entrer lentement dans le désert. Tu t'installes, tu t'ouvres une cannette de bière bien froide, tu mets le disque dans le lecteur et tu appuies sur PLAY et ça part. Tu crois t'être trompé, tu prends la pochette qui repose sur la table du salon. Pas de doute, c'est bien Brant Bjork. L'addition des Low Desert Punk aura-t-elle modifié à ce point l'univers sonore du légendaire batteur ? Car dès les premières notes, tu croirais entendre une pièce oubliée de l'enregistrement de Master of Reality de Sabbath. Puis, une pause. La basse sonne la charge timidement. Suit la guitare, beaucoup plus distortionnée que ce à quoi nous a habitué le Bjork. Puis, la voix, la voix empâtée, un peu traîneuse, la voix que tu reconnais. C'est bien lui. Ça se replace. Tu prends une première gorgée de bière, tu te cales dans ton fauteuil. Ça va bien.