Tyler, the Creator a d’abord excellé dans le rôle de leader du groupe Odd Future pour déterminer l’identité bigarrée des rappeurs et musiciens. Prone a provoqué des controverses sur son homophobie et misogynie présumées, l’adolescent a su faire de ses critiques des réponses créatives plus ou moins convaincantes (voir le clip de Tamale) mais aptes à construire son identité d’artiste en le distinguant de toute la masse de musicien dédaigneux d’adresser ces interrogations.
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Chronique
High on Fire, Balzac, même combat ? L'amalgame peut sembler violent. De la littérature balzacienne au métal post-Sleep, nous chercherions en vain quelques passerelles, exception faite des trous de ver produits par un bong. Matt Pike, lui, y croit suffisamment pour citer le grand écrivain au seuil de sa profession de foi. Cela peut se tenir. Oubliez les genres, les domaines, les cloisons. Épousez le point de vue de l'artiste. Et de quoi ce dernier a-t-il besoin pour asseoir son œuvre, sinon de constance ?
Le phénomène Odd Future n’est plus qu’un souvenir désormais tant chacun de ces membres a trouvé sa voix loin des débuts qualifiés d’horror-core par certains. Dès la sortie de Goblin de Tyler the creator, la classification d'horror rap avait pris du plomb dans l'aile. Chaque album suivant produit par le crew avait ensuite jeté une nouvelle pelletée de terre, en tête les sorties de Frank Ocean et The Internet mais ce fut le premier album d'Earl qui referma le caveau.
Après s’être fait connaitre dans le monde du rap grâce à des reprises de titre de Tyler, the Creator interprété ensuite avec ledit rappeur, le trio canadien a infiltré doucement cet univers pour aboutir aujourd’hui à une collaboration avec Ghostface Killah.
Un des intérêts majeurs de la musique, c'est de vous apporter une certaine dose d'humilité. Enfin, ça devrait tout du moins toujours être le cas. Comprendre que même après des décennies, des milliers d'albums écoutés, vous n'avez même pas commencé à faire le tour de la question. Et que vous n'y arriverez jamais. Il y aura toujours des groupes fantastiques, des albums qui touchent au génie à côté desquels vous êtes complètement passé.
Quand nous lisons la profession de foi de Chaos Echoes, nous ne pouvons pas vraiment nous attendre à du Black ordinaire. Non que le groupe le méprise, loin de là, mais il semble en avoir absorbé tous les codes pour les transcender. Cela devrait vous aider à vous familiariser avec le concept de leur dernier album Transient. Transe ? Ambient ?
Voici un disque de bonne foi, peut-être le plus moderne écouté depuis longtemps. Chimère ? Du tout. Goatsnake sait très bien d’où il vient (le blues) et sait parfaitement où aller en insufflant ce je-ne-sais-quoi de contemporain. Il suffit d’écouter le premier morceau pour s’en convaincre. Another River to Cross est une subtile passation d’armes, destinée non à révolutionner le genre mais à rappeler ce qui sous-tend cet album, ce qui constitue son identité profonde.
Certains albums mettent du temps avant de capter l’attention de l’auditeur, ce qui n’est certainement pas le cas avec Corrado Zeller. La première minute de ce doom accablant propose des notes sortant directement de l’âge de pierre, cela pourrait bien être la trame sonore du moment où l’être humain découvrit le feu. Cette sonorité préhistorique prend forme grâce à quatre musiciens originaires d’Avignon, une petite ville au sud-est de la France. Issu de cette nouvelle génération d’excellents groupes français comme Verdun, Cult Of Occult, Regarde Les Hommes Tomber ou encore Huata, le quatuor Mudbath arrive à se distinguer par une production oppressante et une lourdeur excessive.
Retour en 2012. Depuis quelques temps, le petit monde du Hard (suisse, évidemment) n’a plus qu’un seul nom à la bouche : Zatokrev. Pas une seule conversation sans qu’il apparaisse, généralement accompagné de termes dithyrambiques. Face à une telle pression sociale et musicale, je n’ai pas d’autre choix que de me plonger dans ce fameux "The Bat, The Wheel And A Long Road To Nowhere". S’en suivent des jours, que dis-je ! Des semaines d’écoutes frénétiques, à tel point que je finis par connaître ses neuf titres dans leurs moindres recoins obscurs.
Dans le monde des musiciens plus préoccupés par la création d’instrumentaux que dans la collaboration exclusive avec des rappeurs, l’influence de Flying Lotus, Madlib et J Dilla est omniprésente au point de devenir une référence un peu lassante malgré le talent de certains (Dibiase ou Mndsgn en particulier).