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Zu - Cortar Todo (2015)
Le peuple français partage avec ses voisins italiens le même mal, assez proche de la constipation chronique : un amour crasseux pour l’eurodance et la chanson populaire mercantile. C’est moche, très moche, quand, à l’instar de notre pays, on s’enorgueillit d’une culture séculaire et d’une renommée artistique dans maints domaines. Dieu merci, il reste de braves gens.
Ainsi le trio de Zu nous gratifie depuis 1999 de son savoir-faire en matière de grand défouloir musical. Quasiment impossible à caractériser (Jazz punk ? Rock noise ? Math rock expérimental ? Grind core ?), Zu s’évertue à faire ce qui lui passe par la tête, à l’instar des Melvins, de Mike Patton ou encore de Sonic Youth avec lesquels il a d’ailleurs partagé de nombreuses scènes.
Cortar Todo ? Un grand cru qui se bonifiera (j’espère) tout comme Carboniferous (2009). Vous y retrouvez la même section rythmique brillante et virtuose (mention spéciale à Gabe Serbian, batteur de génie) et les envolées folles de saxophone. Impossible d’avoir un horizon d’attente. Le groupe s’ingénie à surprendre d’un morceau à l’autre. Citons ici le très joyeux dadaïste Vantablack Vomitorium dont les accords me font encore buller le liquide encéphalique, plusieurs heures après écoute. Nul autisme chez ce groupe à l’ambition folle. Refusant de se confire dans la maestria, Zu dégage une puissance impressionnante à se faire pâmer. De quoi donner de sérieux complexes aux groupes de petits merdeux qui s’imaginent faire du son et qui seraient pourtant bien infoutus de réveiller les oies du Capitole.
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain. |
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