Apollo Brown et Ras Kas n’auraient pas pu trouver une meilleure introduction que l’extrait du prêtre du ghetto, une vidéo bien connue des nerds de l’internet, qui figure au début de Blasphemy tant le rappeur associé au producteur de Detroit nous livre un sermon tout aussi chargé en swagger accusatrice.
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Chronique
Même s'il n’est pas aisé pour moi de parler ici d’Inter Arma, étant passé complètement à côté de « Sky Burial », leur premier LP publié chez Relapse en 2013, la tentation de vous partager mon coup de coeur pour leur dernier EP publié en 2014 « The Cavern » est grande tant le pari de me captiver avec ce genre de musique est devenu difficile au fil des années.
Mais qu’est-ce qui m’a pris ? Encore dans le brouillard d’un lundi matin de janvier, je lance sur mon Ipod Destination Qualité, le tout dernier album de Pneu chez Head Records. Cette première écoute… Dire que je me souviens encore de ce matin qui m’a fait oublier mon jus d’orange pressé serait un euphémisme !
Si le nom de Ben Frost ne voulait encore rien dire pour personne dans la presse rock début 2009, en 2010 il était sur les lèvres d’un grand nombre de curieux attirés par les expérimentations électroniques. Par un savant mélange de distorsion et d’instruments à cordes, l’Australien avait plongé des milliers de paires d’oreilles vierges de ce type d’expérimentation dans un bain sonore fascinant et angoissant appelé By the throat.
Depuis 2012, le trio originaire de Melbourne sème son heavy/blues rétro directement inspiré des atmosphères musicales progressives des années 1970. Ils signent là leur tout premier album, un cinq titres éponyme qui présente parfaitement le genre qu'ils développent. Sur une base résolument blues, tant dans la thématique que dans la mise en place du rythme, Child incorpore quelques éléments « novateurs », comme la grosse ligne de fuzz en arrière-plan.
Depuis Odd Future, le futur du rap semble être entre les mains de MC encore loin d’être autorisé à boire de l’alcool. On argumentera bien que les origines de la culture Hip hop ont toujours placé les jeunes aux commandes, il n’en reste pas moins que seize ans est un âge bien précoce pour ouvrir pour MF DOOM et le Wu-Tang Clan ! A l’instar de Joey Bada$$, Bishop Nehru, né Markel Scott, fait partie de ces jeunes encore en couche culotte durant la Golden Era mais adeptes des préceptes des Native Tongues (De La Soul, A Tribe Called Quest, Jungle Brothers…) autant intellectuellement que musicalement.
Avec To The Highest Gods We Know, les maîtres du Stoner Rock proposent d'explorer un peu plus les possibilités de la pédale fuzz. Adepte des ambiances psychédéliques et rétros, Colour Haze s'attarde cette fois-ci dans de plus profondes contrées, à la lisière du jazz fusion et de la musique traditionnelle indienne. Si beaucoup de motifs se rattachent à l'époque des sixties et à ses atmosphères enfumées de substances délirantes, cet opus dégage aussi un côté spirituel, une envie de chercher toujours plus loin, une sorte de quête d'absolu. Colour Haze prend ainsi la route de l'Orient pour un énième voyage cosmique. C'est un véritable plaisir que de l'accompagner.
Plumage noir. Cri rauque. Le mois de décembre s’est ouvert avec un oiseau de mauvais augure : Corbeaux signant un très bon album intitulé Hit The Dead. Réussir à ne pas passer inaperçu à l’heure où tout le monde est préoccupé par ses achats de Noël ou ses tops de fin d’année, cela en dit long sur la qualité du groupe.
Si le nom de The Bug, aka Kevin Martin, n’évoque rien chez la plupart des fans de rock, celui de Techno Animal réveille généralement les esprits. Fondé en 1990, ce duo formé de Kevin Martin et de Justin Broadrick (Godflesh, Jesu, j’en passe et des meilleurs) a permis aux deux musiciens de sortir des disques de techno industrielle novateurs où l’on retrouve les racines du son de Dälek sur leur dernier album, Brotherhood of the bomb (le MC est d’ailleurs en guest sur le dernier morceau du disque). Plus populaire en Europe qu’aux Etats-Unis, les deux musiciens sont restés amis mais ont mis fin à leur collaboration pour explorer d’autres horizons. De ce projet il reste des traces dans le son de The Bug mais les racines dans lesquelles Martin puise ses lignes de basses viennent surtout de Jamaïque.
Si The Wire, « la meilleure série jamais réalisée » selon certains, a eu un impact certain dans le monde de la musique en inspirant de nombreuses rimes chez les rappeurs du monde entier, ses créateurs se sont toujours refusés à inclure une bande son autre que celle écoutée par leurs personnages. Cette attitude à part dans le monde des séries et de la fiction s’inspire de l’un des architectes du succès de cette série culte, George Pelecanos, auteur de polar humaniste où les personnages sont autant définis par leurs actions que par leurs goûts musicaux. Du Wu-Tang Clan à Aretha Franklin, les références musicales dispersées par l’auteur dans les rues de Washington animent tant le rythme de ses romans qu’il a même inclus une BO avec l’une de ses histoires.