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Noothgrush - Live for Nothing (2011)

Portrait de Adrien
Noothgrush - Live for Nothing (2011)

J'ai connu Noothgrush sur le tard, sous l'impulsion des deux disques récemment sortis par Southern Lord, dont ce double LP qui a vu le jour en 2011. Qui peut prétendre connaître tous les groupes sludge de la Terre ces derniers temps ? Pas moi en tous cas. Je les ai vus aussi l'année dernière au Roadburn, lors d'un set aussi jouissif qu'improbable.

J'y ai vu une batteuse chinoise aux gros mollets tankés comme un camionneur marteler sa batterie comme une mule en pleine période de moisson estivale, un guitariste haineux prêt à te faire ravaler ta merde par tous les moyens, et un chanteur qui tenait son micro comme Mike Patton (ou un chanteur de Linkin Park, selon le point de vue qui t'arrange...) qui a growlé de façon bestiale et monolithique, puis qui a dû aller tranquillement à la machine à café s'en jeter un après, avant la réunion marketing qui verra aboutir un brainstorming sur décision finale du nom de produit cognitif à adopter (en gros, il vivait son metal casual-relax). Moi, j'en suis ressorti mi-rigolard, mi-conquis tellement j'ai trouvé ça bête, puis je me suis procuré ce disque, histoire de garder un souvenir, mais je ne suis pas sûr de forcément vouloir chopper les autres...

Ironie du sort, on a droit à un disque live, avec une pochette "glow in ze dark" à souhait, mais finalement 100 % raccord avec le contexte. Il s'agit en fait de deux sessions radio enregistrées en 1996 et 1999 en Californie sur deux radios différentes. Ça me troue toujours le cul de voir qu'aux États-Unis, les mecs sont suffisamment ouverts pour diffuser un truc pareil en direct. Ok, ce ne sont que des "college-radio" à la diffusion limitée, mais putain, en France ou au Québec, on a plus de chances de se taper Gilbert Becaud sur Nostalgie qu'un set complet de doom ! Évidemment, le son est raccord avec son époque, traduire, assez dégueulasse, aussi boueux qu'un vieux champs de Royan-sur-Saône en plein mois d'automne. Mais on percute assez bien sur qu'il s'y trame, à savoir se faire latter la gueule plus d'une heure durant.

Leeeeennntt, Loooouuuurrrddd, Méchaaaaannnt. Comme ton beau-frère ou ton pire ennemi de lycée en fait.

Leeeeennntt, Loooouuuurrrddd, Méchaaaaannnt. Comme ton beau-frère ou ton pire ennemi de lycée en fait. Sauf que là, le quatuor y mettra encore moins les formes à priori. Un disque résolument jusqu'au boutiste, mais qui a le mérite d'être aussi jouissif qu'un film gore italien des 80's : proposer de la surenchère dans le cradoc et livrer une œuvre totalement décomplexée. Bonne pioche dans ce cas-là.

On saluera l'effort de réédition de Southern Lord qui propose cette grande œuvre pour une poignée de dollars : il s'agit à la base de cassettes démo faites par le groupe que des petits malins s'amusent à vendre 100 $ sur Discogs. Avec de tels prix farfelus (où les gonz' ont dû se prendre un malin plaisir à dupliquer les K7, car je vous le rappelle les djeun's, oui oui, c'était le but voulu à l'époque...), on ne s'étonnera pas de la chute du rouble et que tout se casse la gueule, avec comme coupable tout désigné Internet, et le doom abusif...

Noothgrush - Live for Nothing (2011)
Noothgrush
Live for Nothing
Sith
Gage
Jundland Wastes
Evazan
Erode The Person
Derrell's Porno Song
Dianoga
Procreation Of The Wicked
Oil Removed
Made Uncomfortable By Others Pain
Flee From Hunger And Disease
Starvation
Useless
A People Defeated
Derrell's Porno Song
Stagnance
Hatred For The Species
Friends Of Mine
I exist.

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