10 ans de silence studio. Durée suffisante pour que nombre de groupes voient tarir leur source créatrice. Certes on peut battre monnaie et refaire un album en calquant le projet sur les succès antérieurs, mais le risque est grand de se faire étriller par le noyau dur des fans de toujours. Quel est le mode d’emploi alors ? Il n’y en a pas. Tout dépend de l’âme du groupe. Et ce très attendu album d’Acid King marque le principe de conservation de la masse que de nombreux groupes doivent envier. Energie intacte. « We never played this music for popularity. » assure très calmement la frontwoman, chanteuse et guitariste Lori S. Nous ne demandons qu’à la croire. Après plus de vingt ans à bourlinguer dans l’incurable, il est temps de se faire une raison. Succès d’estime largement gagné. Monnaie sonnante et trébuchante, nada. On continue pour l’art, point final.
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Chronique
Il y a un moment dans la bande dessinée Obelix et compagnie où le débonnaire gaulois s’habille avec un pantalon rayé multi-colore et se présente tout fier à Asterix avec sa nouvelle coupe de cheveux. A cet instant, on peut apercevoir à travers ce personnage obèse, sympathique, obsédé par la bouffe et pris dans la prise de conscience de son absence de style la naissance d'Action Bronson.
Comment présenter Halshug (que nous pourrions traduire simplement par « décapiter ») ? Le groupe partage avec leur compatriote danois, Nicholas Winding Refn (réalisateur des très grands films Drive et Only God Forgives) une idée forte : aucune œuvre n'est aboutie si une tête au moins n'a pas été écrasée – culturellement, les Hollandais s'imposent de manière identitaire avec du vomi (cf Verhoeven).
Heirs est le 4e album studio de And So I Watch You From Afar. 2 ans après All Hail Bright Futures, le groupe irlandais continue de développer un son moderne sur la sphère post/math-rock. Quittant de plus en plus la veine purement instrumentale, ils ajoutent d’avantage de chants et paroles à leurs compositions, laissant sur ce dix titres un seul morceau sans voix. Une prise de risque qui confirme donc le changement d’intention du groupe depuis quelques années, et se révèle déroutant pour les fans de la première heure en quête des sons destructeurs qu’ASIWYFA a proposé à ses débuts.
Si sa musique n’était pas suffisante pour la placer dans le milieu des esprits indépendants, Dasha Rush a aussi fait le choix d’éditer sa musique sur son propre label, Fullpanda Records. Le propre de l’artiste indépendant est de ne pas supporter qu’on lui dise quoi faire, la Russe exilée a choisi de se lier seulement avec des esprits qui ne choisiraient pas de la domestiquer. Sleepstep n’est toutefois pas édité par ses soins mais par ceux du label Raster-Noton associé de pas très loin au nom d’un des membres des regretTés Pan Sonic. Tout s’explique.
Il est des titres d’albums plus sibyllins que d’autres… Neutralité parfaite ? Vaste blague. Intituler, c’est teaser.
Bibliothécaire de profession, je me sens une affinité avec Madlib tant son travail me semble s’apparenter au mien. Le chercheur et le bibliothécaire ont leur rôle dans le monde de la connaissance. L’un crée et découvre tandis que l’autre organise et éclaire.
La lumineuse réédition du Warhorse nous avait offert l’occasion de nous entretenir de cavalerie moyenâgeuse ; le nouveau UfoMammut, Ecate (sans H) devrait sans difficulté compléter la charge antique.
"My mother said : "you sucked my pussy when you came out" / "Well what got now was friction, she tells me intimacy and friendship she ain’t mixing. The F word". Ces quelques lignes, et bien d’autres, ont capturé l’imagination des fans de rap indépendant au début des années 2000 quand le label Def Jux inondait le marché de disques de qualité. The Cold Vein n’a pas tardé à gagner le cœur des fans de rap par le jeu de ses deux rappeurs, Vordul Mega et Vast Aire, accompagné de la production glaciale d’un El-P illustrant avec brio les récits autobiographiques de deux rappeurs démoralisés par leur environnement Nnew yorkais.
Malgré les louanges récoltées par son dernier album solo, The Earn, Yu était encore à mes yeux un rappeur de Washington courant derrière le sillon tracé par la production du prodigieux Oddisee, mixeur et arrangeur dudit disque. La diversité de producteur ne sied peut-être pas au rappeur car dans the 1978ers il trouve en Slimkat un acolyte capable de produire des beats sur lesquels il rebondit avec tout le groove nécessaire.