Dimanche de novembre. Paris sous la brume, l'air humide, pas de doute, c'est l'édition automnale des Doomed Gatherings qui s'ouvre à Glazart. Après nous avoir régalé de trois jours d'ode au lourd et au gras au mois d'avril dernier, les Stoned Gatherings remettent ça, le tout concentré en une seule soirée. L'affiche qui nous attend ce soir promet quatre grosses bûches de celles qui vous font tenir tout un hiver au chaud.
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Stoned Gatherings
Par un mois de juillet pluvieux, alors que la dépression post Hellfest plane encore sur les esprits, rien de tel qu'une bonne soirée sludge pour positiver. C'est dans la moiteur familière du Glaz'Art que les Stoned Gatherings remontent le moral des troupes. Même si l'effet met un moment avant de se faire sentir, le résultat est là.
L'été bat son plein et les stonerheads désertent tour à tour les salles de la capitale pour faire voler la poussière des festivals. Le timing est donc idéal pour s'offrir une belle soirée Stoned Gatherings, au frais et au calme (si j'ose dire). Pour la dernière de la saison, le Glazart affiche un menu hautement cosmique : Brain Pyramid et The Atomic Bitchwax.
Game of Thrones s’enorgueillit de sa terrible prophétie : « Winter is coming », mais Paris n’est pas en reste : l’été est de retour. De manière générale, cela se traduit par une famine généralisée (impossible de trouver une boulangerie ou un tabac d’ouvert), et des odeurs de charniers épouvantables (les marcheurs blancs ont pissé partout dans les rues et empuanti le métro). Plus alarmant encore, les Anciens Dieux ont étendu leur empire, et les Stoned Gatherings se sont faits leurs prophètes. Alarmant, vraiment ? En fait non, nous nous sommes ralliés à leur cause depuis bien longtemps ; de fait nous n’avons rien à craindre. L’été, La saison des plateaux d’anthologie au Glazart. L’année dernière nous avions été régalés par Eyehategod, Orange Goblin et Pentagram. Cette année, le menu « non, sérieusement, vous êtes parvenus à les faire venir ? » sera composé de Conan, Church of Misery et High on Fire.
Atmosphère cosmique aux Stoned Gatherings avec les représentants français et suisses du rock progressif. Domadora proposait la cover de Sonic Prayer, le premier album d'Earthless, autant dire que la performance était attendue. Monkey3 a suggéré un set à rallonge, pour pallier à l'annulation de The Grand Astoria. Au final, ils ont joué pendant 1h45. Épique.
Furieux lundi au Glazart, où comment bien commencer la semaine en se prenant du gros son dans les écoutilles. Les Stoned Gatherings ne déçoivent généralement pas, et ils nous le prouvent une fois de plus par une soirée bien ficelée. Entre le stand merch, où l’on trouve toujours de jolies sérigraphies sur lesquelles s’attarder, et les nouveaux murs en noir et blanc du Glazart (décorés par les artistes Kylam & Kermit Dee) les conditions sont idéales ! Bref, le sol se met à trembler. C’est l’heure de se rapprocher de la scène !
D’un avis partagé par beaucoup, c’était la soirée grand écart organisée par Stoned Gatherings. Doom traditionnel d’abord avec Surtr. Metal extrême futé avec Regarde les Hommes Tomber. Puis sludge lourdissime avec Jucifer. Pas de doute, le public devait en voir de toutes les couleurs. Enfin, surtout de gris foncé à noir fluo.
Vous pouvez demander à n’importe quel Parisien féru de concerts : l’avantage principal d’habiter la capitale – ou du moins sa proche banlieue –, c’est la pléthore de concerts auxquels il est possible d’assister. Le secret d’un pays aussi tourné vers son propre nombril se cache dans le fait de loger dans ce nombril. Le Parisien peut tout voir : petits groupes qui font leurs dents, légendes cultes, stoner suédois, folk islandaise, electro corse, black metal québécois, zouk de Barbès, new-wave disco pour hipster… Oui, j’en passe - et des bien pires.
En seulement trois disques, Blaak Heat Shujaa est devenu un des groupes les plus importants de la scène psychédélique / desert rock. Leur passage à Paris en compagnie de Black Pyramid et Spin Drift n'a pas contredit ce fait. Encore une fois, le vent chaud et les relents d'alcaloïdes se sont faits sentir au Glazart.
Tout s’est passé si vite. A peine annoncée la fermeture des Combustibles, l’accueillante maison qui a vu passer bien des légendes du stoner et du doom, on apprenait que l’organisation avait trouvé un nouvel écrin pour la douceur des progras Stoned Gatherings : les barbus patchés du monde entier en escale à Paris allaient désormais délivrer leurs sets furieux au Glazart, Porte de la Villette. Retour sur ce premier concert plutôt concluant.