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Hathors + Black Rainbows + Glowsun 21/10/2013 @ Glazart, Paris

Portrait de Floriane
Hathors + Black Rainbows + Glowsun 21/10/2013 @ Glazart, Paris

Furieux lundi au Glazart, où comment bien commencer la semaine en se prenant du gros son dans les écoutilles. Les Stoned Gatherings ne déçoivent généralement pas, et ils nous le prouvent une fois de plus par une soirée bien ficelée. Entre le stand merch, où l’on trouve toujours de jolies sérigraphies sur lesquelles s’attarder, et les nouveaux murs en noir et blanc du Glazart (décorés par les artistes Kylam & Kermit Dee) les conditions sont idéales ! Bref, le sol se met à trembler. C’est l’heure de se rapprocher de la scène !

Hathors

« Brain Fucked Garage Rock by Traumatized Problem Children » comme ils aiment à se décrire eux-mêmes.

Difficile position pour un groupe, que d’ouvrir la soirée. Pourtant les Hathors n’ont eu aucun mal à entamer leur set par une déferlante de décibels haut de gamme, avec un son à mi-chemin entre le punk-rock et le grunge. Ou plutôt un « Brain Fucked Garage Rock by Traumatized Problem Children » comme ils aiment à se décrire eux-mêmes. Pour ma part, je ne connaissais pas le combo, et ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre. J’avais entendu parler d’un certain tremplin pour les Eurockéennes de Belfort en 2012, où ils seraient sortis vainqueurs parmi deux autres concurrents en Suisse… J’ai été très agréablement surprise par la belle entrée de jeu du trio. Cependant, l’enthousiasme est quelque peu retombé sur les morceaux suivants. Ce n’est qu’en deuxième partie de concert que les Suisses ont vraiment capté mon attention. L’ambiance chauffe, les Hathors se déchaînent. Visiblement plus à l’aise, ils commencent à bien se lâcher, allant même jusqu’à se rouler par terre, tel un Angus Young en pleine crise d’épilepsie. Ça produit toujours son petit effet ! De ce set, je garderai en tête l’énergie de la prestation scénique, qui suscite la curiosité et l’envie d’aller écouter leur album.

 

Black Rainbows

Un beau panorama de ce que le Metal a de meilleur.

Le combo italien était très attendu sur cette date organisée par les Stoned Gatherings. Les Bretons de l’Amicale du Fuzz en avait fait de belles éloges, notamment à l’occasion de la première soirée de l’association, où ils étaient programmés (soirée qui avait lieu la veille du concert au Glazart). La sortie de Holy Moon, leur dernier EP, m’avait aussi bien mis en appétit. Une chose est sûre, c’est que l’arrivée de Gabriele et de sa bande aura marqué la petite salle du Glazart. Dès les premières notes, le public est hypnotisé. Rien n’est laissé au hasard, le trio maîtrise le moindre accord de ses compo. Quant au style, difficile de les assigner dans un genre. Ils nous ont laissé entrevoir un beau panorama de ce que le metal a de meilleur. Du jazz-blues au rock prog, en passant par le heavy, le classic rock, le stoner ou le psyché, on croit reconnaître le titre, mais ce n’est ni plus ni moins que du Black Rainbows ! Clairement influencé par les seventies, le son des Black Rainbows se situe quelque part entre les Blue Cheer, Monster Magnet et Fu-Manchu. Un sympathique mélange qui se digère sans problème. Le groupe sait observer et tirer parti de la force des formations qui ont réussi avant lui, pour ensuite exploiter leurs techniques à bon escient. Les Black Rainbows ont fait vibrer le Glazart à grand renfort de riffs lancinants et de morceaux affûtés, taillés pour la scène et impeccablement exécutés. Comment ne pas tomber sous le charme ? A retenir de cette prestation, les titres d’Holy Moon, leur dernier opus, qui avait déjà séduit bon nombre d’oreilles averties sur enregistrement, et qui a gagné la considération du public en live. Rien à redire, c’est littéralement un sans-faute.

 

Glowsun

[...] des mélodies répétitives, tortueuses et incisives.

Eh non la soirée n’est pas terminée. Loin de là. Quelques bières plus tard, ce sont les Glowsun qui prennent la relève, repoussant les frontières du psychédélisme à leur paroxysme. Ambiance haut-perchée dès les premiers sons. Immédiatement transporté vers un autre monde, on se laisse bercer par la basse lourde et les petites notes qui pleuvent tranquillement avant de se faire étouffer par une brume de fuzz. Cette alternance de douceur et de puissance caractérise bien la musique des Lillois. Le fait de casser la routine du rythme donne du souffle et de la prestance aux morceaux. Evident me direz-vous ? Et bien non, en tout cas pas d’une façon aussi marquée comme c’est le cas chez Glowsun. « Death Face », « Dragon Witch », « Green Sun », « Peppers », « Virus », « Lost Soul », que des tubes ! Réguliers sur la longueur des compo, les Glowsun transmettent leurs notes on ne peut plus stoner. Les garçons à la wahwah facile entraînent leur assistance en terres psyché et sabbathiennes, ou poussent la puissance et le groove. Ils créent une ambiance tout particulière, hypnotique, avec des mélodies répétitives, tortueuses et incisives. La tension ne descend pas, elle aurait même tendance à monter en intensité. Le Glazart est chaud bouillant. Entre deux « levées de pinte » du chanteur, Johan, le public exulte. Le charisme du front man est communicatif, et ses interventions vocales calibrées mettent l’atmosphère musicale en valeur. Après un rappel insistant, le trio remonte sur scène pour livrer un « Arrow of Time » digne d’un été californien, chaud et enfumé de substances peu catholiques.

Impossible de retomber de son petit nuage. Le concert dépasse même le créneau horaire prévu, mais ça fait tellement de bien de quitter quelques heures la terre ferme avant de se replonger dans la semaine de boulot…

Crédits photos : Patrick Baleydier

Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs...

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