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Messe des Morts VI, Psaume I (jour 02), 25/11/2016 @ Théâtre Plaza, Montréal

Portrait de Simonne
Mgla + Cult of Fire  + Morrigan + Blaze of Perdition + Monarque, 25/11/2016 @ Théâtre Plaza, Montréal

J'ai tenté de me faufiler le plus rapidement possible entre les humains-zombies qui faisaient leurs achats Black Friday sur la rue St-Hubert, mais j'ai manqué les prestations des trois premiers groupes, incluant la première prestation de Moonreich en Amérique du Nord. Note à moi-même: prendre congé le vendredi de la Messe des Morts les prochaines années. Heureusement, je suis arrivée à temps pour Monarque, un de mes groupes de black métal québécois préférés. J'ai également eu la chance de voir Blaze of Perdition, Morrigan, l'impressionnant Cult of Fire et l'énigmatique Mgla.

Monarque est considéré comme l'un des plus importants groupes de la scène black métal québécoise et son retour était bien au-delà de mes attentes.

C'est la première fois que je voyais Monarque depuis leur retour d'hiatus plus tôt cette année. Portant leur habituel corpsepaint, les cinq musiciens de Québec ont franchi la scène aux cabs Marshall recouverts de drapeaux du groupe. Ils ont rapidement commencé à jouer leur black métal abrasif devant une foule réceptive. Ç'a commencé à brasser un peu dans la foule, où la grande majorité des gens headbangaient - contents d'enfin revoir les légendaires Monarque en concert. L'agressivité et la noirceur étaient au rendez-vous, et bien évidemment, La Quintesse du Mal aussi. Monarque est considéré comme l'un des plus importants groupes de la scène black métal québécoise et son retour était bien au-delà de mes attentes.

Un changeover ultra rapide digne de la bonne organisation du festival a laissé place à Blaze of Perdition sur scène. Le quatuor de Pologne se produisait pour la première fois en Amérique du Nord devant des spectateurs curieux. Le chanteur-bassiste portait un masque en cuir, alors que les deux guitarites à ses côtés avaient une ligne rouge tracée au milieu du front tel un Tikka Hindou. Blaze of Perdition a joué plusieurs titres de son agressif dernier album Near Death Revelations. Le tremolo picking était à l'honneur, ainsi que des gros riffs entraînants appuyés par un batteur énergique et précis. Il y a eu quelques problèmes au niveau du son, surtout lors des passages plus posés de delay et de reverb à la guitare, mais somme toute Blaze of Perdition a offert une belle première prestation sur le continent. 

Le duo allemand Morrigan se produisait ensuite pour la première fois en Amérique du Nord eux aussi. Morrigan se trouve être le projet des deux membres fondateurs de Mayhemic Truth, et c'est également la continuité musicale de ce projet défunt. Ce n'est pas toujours évident de jouer du métal à deux, mais le duo de pagan black métal a réussi avec brio grâce à ses nombreuses années d'expériences musicales sous la ceinture. Leur musique alternait constamment entre des passages apaisants de chant clean - d'une voix drôlement similaire à celle de Chino de Deftones - et des passages plus heavy avec un vocal démoniaque sorti tout droit des ténèbres. Clairement très influencés par Bathory, les paroles inspirées de la mythologie allemande et celtique du groupe résonnaient haut et fort dans le Théâtre Plaza et servaient de retour au calme avant la prestation très attendue de Cult of Fire. 

Cult of Fire a su créer une atmosphère visuelle aussi unique que sa musique

S'il y a un groupe qui met le paquet dans l'aspect visuel de ses prestations live, c'est bien Cult of Fire de la Republique Tchèque. Un immense backdrop de Kaali, la déesse de la destruction, ainsi que deux autels installés sur chaque côté de la scène avec de l'encens qui brûle, les membres portant de grosses toges cérémoniales: le groupe a suscité l'attention de tous avant même d'avoir joué une seule note. Baignés dans l'obscurité, ils ont joué leur musique occulte ritualistique devant une foule complètement captivée. Cult of Fire a su créer une atmosphère visuelle aussi unique que sa musique: les guitares mélodiques par-dessus une batterie linéaire accompagnent le thème lyrique de la vénération de la mort dans un contexte d'inspiration hindouiste. Les pièces varient beaucoup dans leur approche musicale du sujet, mais Cult of Fire a su créer une ambiance méditative qui fût franchement très appréciée par les spectateurs.

Mgla a clos la soirée avec une prestation expéditive et droite au but.

Mgla a clos la soirée avec une prestation expéditive et droite au but. Portant des masques noirs et des manteaux de cuir, ils ont enchaîné titre après titre sans arrêt et sans dire un mot à la foule. Ils ont joué plusieurs titres de Exercises in Futility, leur album paru l'année passée et encensé dans le monde du métal. Leur prestation était mémorable, ils ont joué avec beaucoup d'intensité leur black métal mélodique - et ce, de façon impeccable côté musicianship. Le groupe au visuel mystérieux multipliait les riffs dissonants et les riffs groovy, alors que le batteur très dynamique assurait bien évidemment les blastbeats, mais également un jeu de cymbales qui dépassait parfois la compréhension. Sans le savoir, c'était le dernier soir de la Messe des Morts cette année, mais le festival s'est terminé en grand. 

Billets de spectacles ou instruments de musique, tous mes revenus vont vers la musique.

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