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Primitive Man + Cult Leader + Of Feather and Bone + Apes, Turbo Haüs, Montréal
À peine rétablis de nos acouphènes causés par Full of Hell et Nails la semaine dernière, nos visages ont fondu au son de Primitive Man, Cult Leader, Of Feather and Bone et Apes au Turbo Haus lundi soir. Ce fut un concert lourd et dissonant dans un contexte intime.
Apes de Québec ont donné le coup d'envoi en jouant leur nouvel album dans son intégralité, Lightless qui sortira en automne. Leur rapidité ainsi que leurs riffs dissonants de tremolo picking font d'eux un des meilleurs groupes de hardcore/grind dans la province présentement. Le chanteur était parmi la foule, nous criant au visage, tandis que les quatre autres membres shreddaient à leurs instruments respectifs. Leur musique était brutale, mais on y trouvait des touches mélodiques avec de nombreux riffs s'apparentant au black metal. Malgré quelques problèmes techniques chez un des guitaristes, Apes ont martelé leurs chansons une après l'autre pour offrir une prestation énergique en début de soirée.
Of Feather and Bone ont poursuivi le headbanging et la cadence rapide avec une dose de grind/crust. Avec des changeovers ultra rapides entre les groupes, nous n'avons pas eu à patienter longtemps pour voir le groupe déchaîner leur rage sur la foule. En plus de nombreux blasts, on retrouve plusieurs clins d'oeil au punk hardcore avec des breakdowns dignes du 90s HC dans leurs titres. Of Feather and Bone font de la musique pas mal haineuse pour des gars originaires d'un état où la marijuana est légale.
Cult Leader ont crinqué les décibels avec leur metallic hardcore chaotique. C'était fort, aggressif et épique. On ne s'attendait pas à moins venant de trois membres anciennement de Gaza. Le chanteur Anthony Lucero représentait l'incarnation même de la rage primale, il hurlait du fond de ses tripes. Le batteur bûchait sa batterie comme s'il essayait de la détruire, tout en ironiquement éclairant la scène avec une lumière dans son bass drum. La distortion, la dissonance et le feedback étaient au rendez-vous en ce qui a trait à la guitare jouée de façon impeccable. Faisant dos aux spectateurs, le bassiste gueulait les backvocals tout en maintenant le lower end du groupe via un cabinet arborant le visage de James Brown. La foule était très réceptive à la prestation effrenée de Cult Leader. Le groupe a calmé le jeu avec Driftwood en tant que dernier morceau. Le titre de six minutes (plus ou moins trois fois plus long que leurs autres chansons) est lent avec des riffs dissonants répétitifs et un côté mélodique qu'on retrouve à peine sur le reste de Nothing For Us Here. Driftwood est une lamentation cathartique, le calme avant la tempête de Primitive Man...
Lorsque tu poursuivras tes recherches dans le dictionaire des synonymes, tu trouveras 'malsain'. Un coup de pelle dans la tronche, ça t'intéresse? Non? Tant pis. Les cabinets custom du groupe, ainsi que la voix apocalyptique combinée avec les coups de cymbales bien placés ont laissé les spectateurs du Turbo Haus bouche bée entre les morceaux. Un trio qui sonne comme une tonne de briques, c'est toujours impressionnant. Le doom aux effluves black metal de Primitive Man est un des plus pesants et oppressants à mon avis. Leurs couvertures d'albums controversées, un homme avec un fusil à la tempe (Scorn) et des femmes aux torses nus avec des mitraillettes à la main et des drapeaux américains leur voilant le visage (Home is Where the Hatred Is), représentent bien les thèmes nihilistes qui se retrouvent dans leurs textes. La haine de soi, de l'autre, la vengeance, l'isolation sont des sujets qu'on retrouve constamment dans leurs paroles. On n'arrive pas trop à déchiffrer ce que ELM dit, en revanche, l'équivalent sonore de se faire rentrer dedans par un train est non négligeable. Malgré les quelques passages rapides, Primitive Man n'est pas le groupe le plus varié. Cependant, ce n'est pas à tous les jours qu'on peut vivre une expérience misanthropique via la musique. Le groupe de Colorado qui sonne comme la fin du monde a joué un relativement court set qui nous a laissé sur notre appétit, on se ménagera donc une petite dose de haine pour leur prochain passage à Montréal.
Crédits photos : Baktelraalis
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