L'année dernière à Londres lors de la soirée ATP qui affichait à sa tête les Melvins, Sleep et Slayer, j'ai eu une discussion plutôt longue avec Buzz autour de la difficulté de survivre dans le monde de la musique, l'obligation de travailler de tout son possible et de se battre pour son projet pour ne pas se faire bouffer. Le sujet avait l'air de le toucher particulièrement et Buzz m'avait promis qu'il en parlerait face à la caméra quand je le voudrais, certainement pas ce soir là vu le joyeux bordel dans les loges... le lendemain j'étais à Paris beaucoup plus occupée à filmer Sleep j'ai donc gardé cette histoire en tête et attrapée un créneau horaire lors de leur dernière venue en France pour être sûre de le faire. Donc nous y voil,à sauf que forcément le discours face à la caméra ne fut pas exactement le même et comme je ne suis pas journaliste, que je n'aime pas forcer les gens, j'ai simplement ouvert une discussion autour de choses qu'il aime ou non : Disneyland, Le Golf, sa collection de jouets, John Waters, Los Angeles, le cinéma, l'Art, la musique, Mike Patton qui reste une énigme pour moi, et leur regretté projet Fantomas. Voilà donc 28 des 58mn de cette interview agrémentée d'extraits live de leur dernière soirée au Trabendo, de l'ATP et quelques extraits d'un concert que j'ai filmé il y a 4 ans à Courtrai, en Belgique. Leur tour manager de l'époque devait me faire passer les rushs des 3 caméras qui filmaient pour la salle ce soir là, depuis il a été viré et je n'aurai malheureusement jamais l'occasion de faire quoi que ce soit de ma captation.
Vous êtes ici
États-Unis
Après la trilogie des Totems, Master Musicians of Bukkake revient cette année avec un album rompant (au moins visuellement) avec ses premières frasques. Au programme de Far West, plus d'électro, plus d'extravagance sonore pour une balade épique et sombre sur fond d'histoire des États-Unis. L'album est sorti ce mois-ci chez Important Records et est disponible en streaming à la suite. Bon voyage !
Les cosmiques Philadelphiens de Rosetta seront de retour le 8 août prochain avec un album intitulé The Anaesthete (littéralement "qui est touché par l'anesthésie"). Le groupe a la volonté de le proposer à un prix libre, en ligne, aux différents formats numériques et pas/plus au format CD. L'idée ici est qu'ils puissent produire eux-même un tirage vinyle (ainsi que du merchandising) en Amérique du Nord avec les ventes. A noter que ce sera Debemur Morti qui se chargera de distribuer tout ça en Europe (ainsi que Monolith en Australie). Rosetta dit faire complètement confiance à son public et pense que la meilleure manière de faire pour un petit groupe est de tout faire soi-même de la sorte. En réinvestissant 100% des recettes de l'album au format numérique le groupe prend quand même le pari qu'un internaute paiera deux fois pour le même album (si j'ai bien compris une fois pour la version numérique puis une seconde fois s'il le désire pour la version vinyle). On peut se demander pourquoi ils n'ont pas choisi une plateforme de crowdfunding (type Kickstarter ou Ulule en français). Dans un registre de sortie plus classique, le groupe publiera un dernier EP chez Translation Loss courant 2014 et ils supporteront les Canadiens de KEN Mode durant le mois d'août aux Etats-Unis.
Après une longue période de gestation, une attente populaire pour cause de CV bien remplis de ses membres, et une promotion relativement discrète (le groupe n'a jamais vraiment tourné...), je découvre complètement en retard le projet Greymachine, soit l'association de Justin Broadrick (Godflesh), Diarmuid Dalton (Jesu), Dave Cochrane (Ice, God) et Aaron Turner (ISIS), ce qui n'est peut-être pas une mauvaise chose pour avoir du recul...
On a passé assez vite sous silence ce multiple side-project peut-être justement trop bâtard pour que ces membres y soient suffisament impliqués : Adam Mcgrath, guitariste de Cave In et trois membres de Piebald, tous résidant à Boston. Sous une impulsion de testostérone et de houblon, les gaziers se décident à faire du gros rock n'roll qui tache, afin d'avoir aussi leurs traces sur de vieux vinyls qui sentent bon le grenier dans une trentaine d'années.
C'est le 9 juillet prochain qu'ISIS republira chez Robotic Empire pour la version vinyle, et chez Ipecac Records pour la version CD, leur excellent album "Celestial". Bon, perso j'adore le travail de Robotic Empire sur leurs sorties vinyles (j'en possède d'ailleurs pas mal) mais toujours est-il qu'ISIS (comme l'a dit un membre de la communauté du site récemment) est le groupe qui tire le plus profit de ses oeuvres alors que le groupe n'existe aujourd'hui plus. Opportunisme ou réélle re-publication avec la volonté d'améliorer l'oeuvre initiale, personne ne peut vraiment le dire... en tout cas pour le moment.
Tu cherches un album frénétique, aussi heavy que sentant l'asphalte à claquer fort en caisse cet été ? Aussi, tu aimes Doomriders, Burning Love ou même encore les légendaires Motörhead ? Des groupes à la musique sincère, passionnée, bourrée d'histoire où "non" a souvent été la réponse ? Ne ferme pas la page : tu es pile au bon endroit.
Oscillant toujours entre punk, hardcore et noise, le trio de Louisville Coliseum reviendra le 30 avril prochain via Temporary Residence avec le successeur de l'excellent "House With a Curse" sorti en 2010 : "Sister Faith". Depuis le dernier LP et la sortie en 2011 de l'EP "Parasites" le groupe s'est séparé de son bassiste Mike Pascal, ce qui ne leur a heureusement pas été fatal puisqu'ils ajoutent Kayhan Vaziri à leur line-up. S'il y a bien un groupe que j'aimerais me prendre dans la face cette année, c'est bien eux !
C’est dans la chaleur de la Californie, étonnamment, que nait Neurosis dans les années 80. Dans un élan créatif de jeunes gens qui, typiquement, s’emmerdent profondément, Scott Kelly, Dave Edwardson etJason Roeder, toujours membres, fondent le groupe pour jouer un punk hardcore teigneux et appliqué. Les mecs écoutent Amebix et Black Flag, prennent de la drogue (on est dans la banlieue de San Francisco), et publient deux albums que l’on qualifiera de dispensables, voir de seconde zone. Mais ce sont les multiples avancées qui feront l’identité et la puissance du groupe en devenir.
La créative entreprise Scion A/V qui bosse dur pour faire découvrir, produire et aider la culture comme on l'aime a proposé en ligne et gratuitement il y a quelques temps un split réunissant White Hills (Brooklyn, US) et Earthless (San Diego, US). Les morceaux, d'environ 2 x 10 minutes, ont été enregistrés en novembre 2012 au studio Roxy d'Hollywood lors du showcase dédié au Roadburn / Burning World Records. Le split est disponible au téléchargement sur le site de Scion A/V ou en ligne sur Youtube. Bonne et généreuse initiative de la part de Scion A/V, dont je suis toujours curieux que l'on m'explique la démarche et le pourquoi du comment une entreprise comme Toyota Motor Corporation (qui est derrière celle-ci) a un réél intérêt à se faire le mécène de différents genres musicaux (car ils ne proposent pas que du rock). Mais qui s'en plaidra ? A noter que Burning World Records offre actuellement de manière limitée ce split 10" lors de toute commande de plus de 50 euros. Faites-vous plaisir.
Earthless s’est formé en 1991 autour de Mario Rubalcaba, Isaiah Mitchell et Mike Eginton avec le désir d’incorporer dans sa musique un large panel d’influences (avec des groupes tels que Travelin’ Band, Jimi Hendrix, Hawkwind, The Birthday Party, Can ou encore Rory Gallagher pour ne citer qu’eux) ré-imaginées afin de renaître au sein d’une entité propre. Décrit par Rubalcaba comme “heavy, furieux et à te faire fondre soniquement”, la musique d’Earthless propose une musique instrumentale épique qui a fait du trio californien un groupe incontournable de la scène heavy-psyche-rock contemporaine.
White Hills c’est Dave W à la guitare, Ego Sensation à la basse et Nick Name à la batterie. Le groupe new-yorkais mélange d’énormes riffs à t’attendrir le cerveau à d’intenses spirales de son qui aboutissent toujours à de purs moments d’extase. Donnant autant d’importance aux moments calmes qu'aux embardées, la musique de White Hills est toujours entre le bouillonnement et le flottement, entre l’abandon et le contrôle. Le résultat est un space-rock profond bâti pour être vu et expérimenté en live.