La Bay Area de San Francisco est un sol fertile en ce qui attrait à la musique, des groupes très importants ont des racines dans cette région du nord de la Californie. Neurosis, Faith No More, Primus, The Residents, pour ne nommer que ceux-là. C'est aussi le territoire de chasse privilégié d'un tout autre type d'animal sauvage, un groupe qui depuis plus de trente ans pousse et repousse les limites du rock, du métal, du delta blues, de la musique de chambre, du nihilisme, psychédélisme et de l'art de créer le malaise.
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Hydrahead Records
Dans la catégorie groupes obscurs et cultes, Cavity se pose bien là, comme des dizaines dans son genre. Ces membres formeront après le split en 2003 soit Floor d'un côté, soit Torche de l'autre, ou Black Cobra, formations que tous les lecteurs doivent bien connaître. Formé en 1992 à Miami, non loin des bayous de Louisiane, les gaziers auraient pu choisir le death metal technique pour être dans le vent à l'époque, mais leur attirance pour la drogue, les riffs du dieu Sabbath, et leur faible niveau technique ne leur permirent que d'être un de ces acteurs de l'ombre pourtant essentiel à la gloire du Sludge.
Après une longue période de gestation, une attente populaire pour cause de CV bien remplis de ses membres, et une promotion relativement discrète (le groupe n'a jamais vraiment tourné...), je découvre complètement en retard le projet Greymachine, soit l'association de Justin Broadrick (Godflesh), Diarmuid Dalton (Jesu), Dave Cochrane (Ice, God) et Aaron Turner (ISIS), ce qui n'est peut-être pas une mauvaise chose pour avoir du recul...
On a passé assez vite sous silence ce multiple side-project peut-être justement trop bâtard pour que ces membres y soient suffisament impliqués : Adam Mcgrath, guitariste de Cave In et trois membres de Piebald, tous résidant à Boston. Sous une impulsion de testostérone et de houblon, les gaziers se décident à faire du gros rock n'roll qui tache, afin d'avoir aussi leurs traces sur de vieux vinyls qui sentent bon le grenier dans une trentaine d'années.
Il y a des lundis plus gris que d'autres, et celui-ci restera comme un des plus maussades qui soient, même si la vie réserve évidemment parfois pire. Cela dit, quand vous voyez disparaître une structure qui, depuis 20 ans, 10 ans à ma propre connaissance, a participé à définir un son, un visuel, une qualité et une humanité absente dans bien des endroits en rapport avec la production musicale, oui, on n'est pas bien.Hydrahead c'était depuis 1993 Botch, Cave In, Daughters, Harvey Milk, Jesu, Knut, Oxbow, Pyramids, Torche et bien d'autres encore... Hydrahead c'était aussi et surtout la naissance du "thinking man's metal".
Pour réaliser ce cocktail typiquement bostonien qu'est le "Old Man Gloom", munissez-vous d'un shaker en acier trempé, placez une grosse goulée de A.Turner, ajoutez un quart de N.Newton, une tasse de C.Scofield et saupoudrez le tout d'épices S.Montano. Côté déco une paille-looping-fluo avec une tête de singe fera son petit effet et ajoutera une profondeur à votre concoction. Cette boisson des grands jours ajoutera toujours de la gourmandise à vos apéros dinatoires mais attention, elle aurait quand même tendance à peser sur l'estomac après quelques verres…
La nouvelle est tombée : Eugene S. Robinson et Chuck Dukowski montent un groupe qui s'appelle Black Face. Le premier est le chanteur de Oxbow, un journaliste et auteur de talent. Le second est un des fondateur, bassiste et compositeur de pas mal des titres les plus percutants de Black Flag et travailla également chez le mythique label SST.
Les californiens de chez Hydrahead Records nous gâtent encore, après une première compilation sortie en Juin 2010 les ptits gars remettent le couvert avec For To Listen composée de petites raretés de groupes comme Neurosis (avec un morceau issu de l'EP Sovereign réédité chez Hydrahead en vinyl avec un artwork signé A.Turner), Jesu, Buzz*oven, Oxbow, Cave In ou encore un remix de Justin Foley de The Austerity Program d'une compo de Pyramids. Pour télécharger tout ça gratuitement, c'est par ici que ça se passe.
Duo guitare/basse assez discret sur Hydrahead, les deux gaillards n'aiment pas trop tourner d'après ce que j'ai compris.
Pelican est un putain de bon groupe, inspiré, créatif, lumineux et évasif. Que le combo se la fende mélodique tendance Post-Rock, ou plus massif tendance Post-Hardcore, je trouve toujours les passages excellents.