Qu’est ce qu’un projet solo acoustique dans le monde de la musique, sinon l’un des topoï les plus rebattus ? Cela sonne parfois comme une sorte de Mildlife Crisis. Les guitares saturées ? Je suis trop vieux pour ce genre de conneries (variante : Je vaux mieux que ça.) Allez, je range mon ampli orange, je sors la bonne vieille guitare acoustique, je pose quelques arrangements de voix et je remplis un LP le temps de le dire. Un vieux proverbe ne dit-il pas que, si ça marche comme un canard, si ça nage comme un canard et si ça cancane comme un canard, alors cela a toutes les chances d’être un canard ? Bref, sur un malentendu, j’ai toutes les chances de m’inscrire au panthéon des légendes du folk.
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Buzz Osborne
En 2013, The Melvins célébraient leur 30e anniversaire d’existence. Au fil des décennies, les mutations du groupe sont notables de part et d’autre par la participation de Big Business sous forme de quatuor dans les années 2000. En ces trente belles années, The Melvins sort Tres Cabrones ( « Trois Bâtards », un clin d’œil amusant à l’album de ZZ Top, Tres Hombres), le 19e album du groupe, composé de pièces déjà parues mais remixées pour l’occasion.
L'année dernière à Londres lors de la soirée ATP qui affichait à sa tête les Melvins, Sleep et Slayer, j'ai eu une discussion plutôt longue avec Buzz autour de la difficulté de survivre dans le monde de la musique, l'obligation de travailler de tout son possible et de se battre pour son projet pour ne pas se faire bouffer. Le sujet avait l'air de le toucher particulièrement et Buzz m'avait promis qu'il en parlerait face à la caméra quand je le voudrais, certainement pas ce soir là vu le joyeux bordel dans les loges... le lendemain j'étais à Paris beaucoup plus occupée à filmer Sleep j'ai donc gardé cette histoire en tête et attrapée un créneau horaire lors de leur dernière venue en France pour être sûre de le faire. Donc nous y voil,à sauf que forcément le discours face à la caméra ne fut pas exactement le même et comme je ne suis pas journaliste, que je n'aime pas forcer les gens, j'ai simplement ouvert une discussion autour de choses qu'il aime ou non : Disneyland, Le Golf, sa collection de jouets, John Waters, Los Angeles, le cinéma, l'Art, la musique, Mike Patton qui reste une énigme pour moi, et leur regretté projet Fantomas. Voilà donc 28 des 58mn de cette interview agrémentée d'extraits live de leur dernière soirée au Trabendo, de l'ATP et quelques extraits d'un concert que j'ai filmé il y a 4 ans à Courtrai, en Belgique. Leur tour manager de l'époque devait me faire passer les rushs des 3 caméras qui filmaient pour la salle ce soir là, depuis il a été viré et je n'aurai malheureusement jamais l'occasion de faire quoi que ce soit de ma captation.
Deuxième jour de la Villette Sonique. Après m'être pris une grosse claque par MF Doom et Flying Lotus la veille, et avoir passé la journée à courir dans tous les sens (je tiens à signaler que j'ai vu Matt Pike jouer de la guitare avec un t-shirt, moment suffisamment unique pour être noté), la fatigue commence un peu à se sentir. Pas grave, car ce soir c'est rendez-vous avec pas moins de deux groupes de légende, j'ai nommé Sleep et Melvins.
C’est simple, ils sont potes avec tout le monde, ils sont partout et ils sont foutrement géniaux. Les Melvins ont désormais une carrière digne des plus grands, et un retour sur celle-ci s’avère un exercice aussi touffu et dense que la chevelure de Buzz Osborne...