Je suis entré en contact avec l’univers de Red Fang pour la première fois, comme ce fut le cas pour plusieurs, avec le visionnement de leur vidéo, plus que désormais classique, Prehistoric Dog. Ce fut instantanément un coup de foudre. Ce clip aux allures de publicité pour la bière Pabst Blue Ribbon avait tous les éléments pour me séduire : shotguns de bière aux gallons, des scènes de LARPing, une énergie de rock distorsionné électrisante et un humour noir avec un soupçon de gore. Je me souviens avoir partagé le vidéo en questionnant mon réseau social «Holy Fuck! Pourquoi n'ai-je pas vu ce clip plus tôt?».
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Chronique
Difficile de traiter d’un disque de ce type au plus juste. Chaque nouvelle tentative de décortiquer un album d’ambient (sombre ou non) dans lequel l’entrée est difficile s’avère être un labyrinthe sans fin. A l’image de la musique d’ailleurs. Il existe des chef-d’œuvres. Enfin... toute la difficulté d'évoquer une telle musique est de trouver le mot juste. Finalement, cette "non musique" a un impact à 99% subjectif. Dur de dire si tel ou tel disque est de qualité. Qu'est-ce qui est réellement intéressant chez celui-ci qui fera défaut à celui-là ?
Lycia, principalement l'affaire d'un individu venant de l'Arizona, et on a peine à le croire tellement sa musique a plus en rapport les espaces nordiques que les cactus du sud, a glissé hors des radars et routes communes pendant son existence durant les années 90. Si on en croit sa progéniture illégitime, Mike VanPortfleet a créé, par le biais de ses pièces mélancoliques, gothiques, mais tout de même bien mélodiques, un genre à lui seul: le darkwave, ce post-punk-gothique-éthéré a été associé principalement au label Projekt et a su soutenir un sous-genre dans une scène marginale, une scène qui était en totale décroissance pendant cette période (où l'engouement fut plus pour la techno et le grunge).
Je vois des teintes sépias, des rues pavées, poussiéreuses, des volutes de chaleur émanant du sol. Un sol foulé depuis des millénaires par un peuple, une culture qui a toujours été à la croisée de deux mondes. L'Orient et l'Occident. C'est certainement l'une des images qu'endosse ce nouvel album d'Esmerine, ou quand deux musiciens canadiens tous deux issus du grand oiseau Godspeed You ! Black Emperor décident de s'envoler vers une autre culture, un autre pays, la Turquie, à travers Dalmak, une œuvre enregistrée entre Istanbul et Montréal.
Palms a déployé en juin son premier album non pas sans une attente vigilante. L’annonce en avril que trois ex-membres d’ISIS s’alliaient au toujours pertinent Chino Moreno de Deftones a causé une frénésie certaine sur la planète alt et post. Aaron Harris (batterie), Jeff Caxide (basse), Clifford Meyer (guitare/synthé) et Moreno, arrivé sur le tard alors que les trois autres bricolaient de leur côté, livrent donc avec Palms un album de dream-metal cohérent, techniquement solide tant dans l’exécution que la production, mais un tantinet trop linéaire. L’opus, qui s’étend sur 48 minutes en six pièces, aligne certes des moments intéressants, mais sa précision chirurgicale ne convainc pas. Dissection de cet album pluriforme et nuancé.
Zozobra s’est formé en 2006 au lendemain des sessions qui ont données Christmas aux amateurs de sludge expérimental, album décisif de la formation qui l’est tout autant Old Man Gloom. Depuis, la troupe à effectif variable défriche le genre à chacune de ses parutions ponctuelles. Avec Savage Masters, paru au printemps, la formation s’affirme comme le projet d’un seul homme, Caleb Scofield. Radiographie d’un EP à l’identité forte.
Dans la catégorie groupes obscurs et cultes, Cavity se pose bien là, comme des dizaines dans son genre. Ces membres formeront après le split en 2003 soit Floor d'un côté, soit Torche de l'autre, ou Black Cobra, formations que tous les lecteurs doivent bien connaître. Formé en 1992 à Miami, non loin des bayous de Louisiane, les gaziers auraient pu choisir le death metal technique pour être dans le vent à l'époque, mais leur attirance pour la drogue, les riffs du dieu Sabbath, et leur faible niveau technique ne leur permirent que d'être un de ces acteurs de l'ombre pourtant essentiel à la gloire du Sludge.
L’histoire, tu la connais par cœur, peu importe de quel côté tu te places : Queens of the Stone Age est devenu un groupe légendaire, à l’influence considérable et à l’importance tout aussi colossale. C’est un mystère total qui explique cette position, puisque lorsque le groupe sort son premier LP sur Man’s Ruin et Roadrunner à la fin des années 90, le groupe est un projet marginal du jeune Homme, épaulé par Oliveri, alors en quête d’une suite à leur périple désertique culte, Kyuss, bien plus respecté que fortuné
Il y a de ces albums qui sont d'excellents emblèmes des francs succès que rencontre le bouche à oreille, on y vénère des immortels, des classsiques, des favoris sans jamais tenter de créer trop de polémique. On dit que les goûts ne se discutent pas, et pourtant, tout fan invétéré fait l'apologie des siens avec la passion que seul un fan fini de sport peut tenter de rendre au même niveau. Les érudits sont aussi assommants, ennuyeux et pénibles envers la populace qu'un politicien ayant la verve trop pleine de promesses. Mais ils sont parfois cruciaux.
Cortez est un trio/quatuor suisse. Je m'explique. Sur scène, ils sont trois mais dans le groupe, ils sont quatre. Quid ? Me direz-vous ! En effet, au-delà de sa forme originale, une batterie, un chant et une guitare/basse/guitare qui pousse les cheveux dans le sens inverse du vent, Cortez bénéficie d'une tête pensante supplémentaire, à savoir le premier guitariste de la formation qui compose, arrange, mixe et fait le café comme personne. Cela justifie-t-il 7 années entre "Initial", le premier album, et "ce "Phoebus" fraîchement sorti ? Sûrement. Mais bon dieu les gars où étiez-vous ? Que s'est-il passé pendant toutes ces années ? Au final, certains diront "cela ne nous regarde pas".