Au contraire de Warner Bros et Paisley Records qui forcèrent Prince a réduire son triple album à un double album appelé Sign of the times, Stones Throw ne contredit pas ses artistes et sort donc aujourd’hui le triple LP de Dam Funk constitué de 20 morceaux. Un disque que le musicien considère être son premier album après avoir mis six ans à le composer et avoir sorti divers projets, dont un quintuple LP en guise d’introduction ! On n’arrête pas les génies et ça, Stones Throw le sait bien pour avoir abrité J Dilla et continué de sortir les disques de Madlib.
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Chronique
Choisir un nom de groupe ? J’imagine très bien les brainstormings et les coups de gueule de chacun. Big Red Panda ? Allez, vendu. Putain d’idée de génie. Si les internets ont érigé la portée de chatons au rang de mètre étalon de la mignoncité, le panda roux peut se prévaloir d’un bon 9,9/10. Cela ne traduit en rien l’esprit du groupe ? Bof. Revendiquer la popularité du panda roux reste une excellente idée lorsque vous êtes un groupe portugais inconnu : on y rentre curieux, on en ressort conquis.
A la vaste question de savoir ce que pourrait être la musique du futur - autre que le retour des boysband prévu pour 2017 - Postcoitum nous trace une voie sonique parfaite avec leurs musiques électronique et expérimentale riche et extrêmement sensible. Pour apprendre à connaître Postcoitum dont l’album Learning to be me est sorti il y a quelques semaines, je te propose tout d’abord un petit instant Wikipédia. C’est le simple plaisir de faire un copier-coller.
Premier album des Suédois de Malmö, et le ton est donné par l’artwork de la pochette. Un animal totem ? Choisissons en toute simplicité un roi des rats, histoire de faire référence aux traditions séculaires païennes de la vieille Europe ! Une déclaration d’intention fortement ambitieuse, nous aimons ça. Las, cela se révèle à double tranchant. Le roi des rats, soit c’est du costaud en terme de sorcellerie, soit c’est de la supercherie on ne peut plus grossière.
Faîtes résonner les trompettes de l’Apocalypse ! Rise Above vient de nous livrer un nouveau grimoire malévole. Garantie infernale ? C’est le taulier du label, l’ineffable Lee Dorian (ex Cathedral, ex Napalm Death) qui vient présider la messe noire, épaulé par les vétérans Tim Bagshaw et Mark Greening (ex Electric Wizard, ex Ramesses). Tout cela aurait pu donner un résultat très convenu, quoique très intéressant. Il n’en est rien.
Arrêtons tout, chef-d’œuvre en perspective. Je vais gagner un peu de temps sur ce papier : inutile de faire de l’ambiance, l’artiste la compose pour moi. Si vous êtes à la recherche de la meilleure synthèse d’électro, de psyche, de shoegaze et de rock, vous êtes arrivés au bout de vos peines : agenouillez-vous et entonnez des chants de grâce (à qui vous voulez, nous ne sommes pas sectaires).
Tout est bon dans le cochon, même quand il patauge dans la boue. Le duo de producteur/rappeur Gangrene (Oh no et Alchemist) qui opère sous le nom de Gangrene l'a bien compris et célèbre donc avec ce disque tout ce que l’on dit impropre.
Hormis lors de leur participation à un split avec Hooded Menace, il semblerait que le nom de Ilsa ait été ignoré par les fans de doom et de sludge pour des raisons que j’ignore, et que je refuse même de comprendre. Depuis leur premier album en 2009, The Maggots Are ungry, ils n’ont fait que sortir une série d’albums que tout fan de doom et de death metal devrait posséder.
La production solo d’Alchemist est assez aléatoire mais ses collaborations sont elles généralement très satisfaisantes, même quand le MC sort les pires idioties du monde (voir le disque Albert Einstein avec Prodigy de Mobb Deep). Il y avait donc peu à attendre d’un nouvel album du producteur puisqu’il se préparait aussi à sortir un très attendu nouveau Gangrene avec Oh No. Pourtant, malgré la déception de Israeli salad, agréable mais manquant de cohérence et peu entrainant, ce Retarted Alligator Beats est une excellente surprise.
A l’écoute du premier Corrections House, nous étions nombreux à nous demander si cet emballant projet resterait du one-shot, les talents de ce super groupe fourmillant de projets individuels et avec de groupes respectifs. Mais non, récidive ! Se tenir à carreau semblait trop leur demander, et nous sommes repartis pour un nouveau séjour carcéral « Dog Pound style » (un petit hommage pour l’occasion à Kim Shapiron, réalisateur français lui aussi intenable).