Le seul nom de Chelsea Wolfe suffit à nous évoquer quelques tambours de guerre, le souffle du vent, lourd, glacé et indomptable, qui craquelle la peau alors que l’on regarde la mer se déchaîner comme sur une toile de Caspar David Friedrich. Teasé à coup de morceaux tous plus bons les uns que les autres, le nouvel album de l’Américaine, Abyss, n’en finissait plus de se faire attendre. En 2013, elle parvenait déjà à effectuer une transition réussie, laissant sa folk dronesque derrière elle pour expérimenter ses affinités avec le métal, le post-punk et les musiques électroniques. Maniant habilement le mélange des genres, la louve s’enfonce encore un peu plus dans l’exploration de l’obscurité et de la mélancolie dans son nouvel opus estival, à n’écouter que la nuit.
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Mike Sullivan
"Abyss", nouvel album de la mystérieuse Chelsea Wolfe paraîtra le 7 août chez Sargent House. L’enregistrement s’est déroulé à Dallas avec le producteur John Congleton (Swans, Angel Olsen, Baroness…). Côté musiciens, on y retrouvera le multi-instrumentiste Ben Chisholm avec qui la belle travaille depuis longtemps, le batteur Dylan Fujioka, la violoniste Ezra Buchla mais aussi Mike Sullivan, guitariste de Russian Circles.
C'est par un maussade dimanche de mi-septembre cisaillé par des températures d'arrière-saison et fleurant bon les feuilles mourantes, que les deux formations Illinoises de Russian Circles et The Atlas Moth ont décidé de venir visiter Montréal de nuit. Oui, c'est hot Montréal la nuit.
Russian Circles, pour des raisons que j’ignore, est un groupe que l’on découvre assez tôt lorsque l’on explore les courants post contemporains. C’est une bonne chose : le trio de Chicago offre une musique intense d’une fascinante noirceur. À l’instar de Pelican par exemple, Russian Circles navigue dans les eaux troubles, goudronnées par des pionniers depuis près de trois décennies de math-rock apocalyptique, de shoegaze noir et de décibels oppressants.
Ça y est l'automne est là et bien là. On se caille, il pleut, la grisaille nous ruine le moral. Bref les conditions idéales pour aller voir ces deux formations pas si antagonistes que certains le pensaient. La douce noirceur de Chelsea Wolfe pour commencer suivie par la puissance glaciale de Russian Circles, le tout dans un Divan du Monde complet depuis déjà bien longtemps. Retrouvez (revivez) toutes ces impressions dans mes photos.
C'est reparti pour les 3 Chicagoans ! Après Empros, le trio reviendra nous envoyer leur post-metal massif et classieux dans la face avec Memorial, dont la pochette bleutée signée Ryan Russell se retrouvera chez tous les bons disquaires à partir du 29 octobre prochain via Sargent House. Notons au passage qu'ils ont convié la ténébreuse Californienne Chelsea Wolfe (elle aussi en pleine sortie d'un nouvel albumPain is Beauty) sur un titre de Memorial mais aussi en tournée puisque vous les retrouverez ensemble grâce à Kongfuzi Booking à Paris au Divan du Monde le 23 octobre qui vient. Un titre, dans l'air du temps, intitulé "Deficit" est déjà disponible à l'écoute dans la suite.
"Nous avons toujours essayé d’équilibrer nos influences metal avec des éléments orchestraux plus nuancés. Mais cette fois, c’est bien plus concentré, les parties lourdes sont beaucoup plus saisissantes et exagérées tandis que les moments de douceur sont plus restreints, délicats et atmosphériques. Nous avons oeuvré pour créer un enregistrement franc, intense et lourd. Nous avons inconsciemment été attiré par des sonorités plus sinistres et sombres. Nous voulions nous sortir de notre côté ouvertement tapageur."
Une soirée plus métallique qu'à l'habitude nous attendait au Club Soda. Les mythiques Between The Buried And Me se pointaient à Montréal pour promouvoir leur dernier disque The Parrallax II : Future Sequence. En toute honnêteté, mon appréciation pour cette formation de Caroline du Nord a dramatiquement chuté depuis quelques années. Néanmoins, je n'ai jamais raté leurs visites depuis la sortie de l’album Colors en 2007. Ces musiciens ont une grande ouverture d'esprit et ils invitent des artistes intéressants sur chacune de leurs tournées. Cynic, Devin Townsend et The Ocean sont les premiers noms qui me viennent en tête. Pour ce nouveau périple en sol nord-américain, nous avions droit à une recette tout aussi réussie avec le support de Russian Circles. Les deux formations étaient de passage à Montréal quelques jours avant de rejoindre les affreusement populaires rockeurs de Coheed And Cambria pour le reste de la tournée. Jamais je n'aurais cru voir Russian Circles sur ce genre de mégatournée honteuse. Les temps changent…
Soyons honnêtes, Empros n'a pas fait l'unanimité dans les rangs. Le post-metal de Russian Circles avait semble-t-il atteint avec ce dernier album une limite et n'avait pas su me séduire de par un manque d'originalité plus que par un manque d'énergie.
J'ai découvert Russian Circles en 2008, avec l'album Station. Depuis, ils ont eu le temps de sortir deux autres albums, sans que je puisse les voir en live une seule fois. Evidemment, après quatre ans d'attente, je n'allais pas louper l'occasion de combler cette lacune, d'autant plus qu'ils sont ce soir accompagnés par Deafheaven, un groupe plutôt "trending" ces temps-ci, et qui figurait aussi sur ma liste de groupes à voir. Définitivement, ce soir j'ai de la chance.
Voici l'un des concerts que j'attendais le plus de l'année. Mon amour pour Boris s'étire sur plusieurs années, mais étonnement ma connaissance de Russian Circles est toute récente. J'anticipais beaucoup de bien pour cet événement, et par le fait même que nous explorions une nouvelle salle très étonnante de la ville de Montréal. Le très sombre Cabaret du Mile-End était l'hôte de ce carnage auditif. Vous avez sans doute entendu parler des effets secondaires d'un concert de Boris : c'est un mal d'oreille infernal qui vous attend si vous oubliez vos meilleurs amis, les bouchons! La charge de décibels est inégalée et dans une petite salle c'est d'autant plus difficile de s'en remettre.