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Russian Circles + The Atlas Moth 14/09/2014 @ Cabaret Mile End, Montréal

Portrait de Duff
Russian Circles + The Atlas Moth 14/09/2014 @ Cabaret Mile End, Montréal

C'est par un maussade dimanche de mi-septembre cisaillé par des températures d'arrière-saison et fleurant bon les feuilles mourantes, que les deux formations Illinoises de Russian Circles et The Atlas Moth ont décidé de venir visiter Montréal de nuit. Oui, c'est hot Montréal la nuit.

L'exercice musical consistait ici à satisfaire un parterre de connaisseurs plutôt hétérogène, composé de simili-Hipsters fringants et autres post-personnes mélomanes. Une belle populace ayant bravé la léthargie naturelle et inhérente du jour sacro-saint, pour étancher leur soif de bruit dans l'antre du méconnu Cabaret Mile End.

 

The Atlas Moth

The Atlas Moth nous a baladé dans un univers unique, au travers d'une palette sonore originale qui projette leur musique bien en dehors de toute classification de base.

Le quintet de The Atlas Moth a donc ouvert le spectacle. J'avoue n'avoir jamais prêté une oreille assez attentive à leur musique, les ayant cantonnés après leur premier opus à l'étiquette d'un énième groupe de Stoner / Sludge sauce Chicago et alentours. Mais, la teneur solide du son, la maîtrise des ambiances et l'énergie qu'ils ont livré sur scène m'ont bien plu. The Atlas Moth nous a baladé dans un univers unique, au travers d'une palette sonore originale qui projette leur musique bien en dehors de toute classification de base. A la croisée de multiples chemins musicaux, on peut entendre autant de teintes Métal, Sludge et Post-Rock, que de grosses références Rock-Psyche ou Blues. Au fur et à mesure que les morceaux s'enchainent, chacune de leur chanson se transforme en véritable surprise et il est difficile de prévoir ce qui va vraiment suivre. Bref, c'est frais et plaisant! Malheureusement, ce premier set a aussi signé la fin de vie de mon cher appareil photo (RIP), qui s'est éteint tout en douceur pour ne plus jamais se rallumer.

 

Russian Circles

C'est propre, c'est beau, c'est fin et salement gras à la fois.

Le temps de me remettre de mes émotions et de faire mon deuil photographique à grand renfort de mauvaise bière (pas vraiment bon marché), Russian Circles venait de prendre ses quartiers sur scène. J'ai découvert Russian Circles un peu par hasard en 2008 à Londres. Alors que j'étais venu répéter mes pas de danse sur These Arms are Snakes, tout ce que j'ai retenu de la soirée c'était le set de Russian Circles. Cette puissance, ces constructions originales, cette dynamique, la particularité de se consacrer uniquement à l'orchestration, cette batterie étonnante et ce son si travaillé, si particulier, m'avaient vraiment marqué au fer rouge. Pour moi, c'était comme si Explosion in the Sky, Isis et Pelican avaient forniqués ensemble pour créer quelque chose de superbe. Russian Circles est définitivement un groupe à venir apprécier dans les petites salles, car je trouve que la promiscuité rajoute à leur show une certaine profondeur intime, qui se marie parfaitement avec leur musique. Le Cabaret Mile End apparaissait donc comme la salle idéale, avec son son travaillé et sa belle gueule de petit club de Jazz. Le trio attaque fort et nous capture directement dans leurs limbes sur les remugles apocalyptiques de Deficit. Une belle entrée en matière qui s'est enchainée sur Harper Lewis, 309 puis Geneva et a continué sa lancée sur un petit tour d'ensemble de leur monde musical. Pendant un peu plus d'une heure, nous planons à la surface de leurs vagues sonores et, dans la contemplation de leur prestation, noyés dans l'atmosphère brute de leur musique, la débauche d'énergie crachée dans les airs était tout à fait palpable. Russian Circles ne déçoit pas. C'est propre, c'est beau, c'est fin et salement gras à la fois. Enfin, l'envolée de Mladek clôt le show. Mais personne ne voulait vraiment que cela s'arrête, à vrai dire, on était bien tous debout à se prendre des grosses gifles de riffs. Le groupe ne s'est pas fait trop prier et est revenu à la charge pour sonner le glas sur la puissance rythmique de Youngblood. En somme, une bien belle soirée qui fait un peu oublier la routine du lundi qui a suivi. Et accessoirement la perte de mon appareil photo…

Post-Ginger

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