C’est bien peu de dire que le passage à Paris de Steve Albini et de son increvable trio bruitiste de Chicago était attendu comme le Sauveur par tous les musicomanes amateurs d’expériences auriculaires limites…
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Live-reports
Un bon festin s’apprécie toujours mieux le ventre vide. Ce soir, nous pouvions sauter la première partie sans mauvaise conscience. Thot s’est perdu dans ses effets de scène vaniteux et son maniérisme musical.
Il y a des concerts pour lesquels on s’arrache un dernier souffle d’énergie dans la semaine pour s’y pointer. Le plateau présentant Alaskan mais aussi Hopeless Youth, Greber et The Discord of a Forgotten Sketch en était un, et pour cause, Alaskan venait nous hurler son chant du cygne.
Retour attendu des patrons du post-metal instrumental à Paris ce jeudi 5 mai, à la Maroquinerie toujours, cette même salle dont le quartet Illinois avait déjà fait trembler les murs quatre années plus tôt, lors d’un concert mémorable en compagnie de OM.
Le buzz grandissant autour de Mutoid Man et Baroness a culminé en une très belle soirée au Théâtre Corona dimanche dernier. La foule a d'abord été séduite par la puissante performance de Mutoid Man, puis conquise par l'interprétation épique du dernier album de Baroness. Un retour sur le concert des deux groupes à l'enjouement contagieux.
Et une nouvelle soirée estampillée "post" ma foi fort attendue ce dimanche 24 avril sous les caves voûtées du chaleureux Klub, en plein coeur du 1er arrondissement parisien, pour les quelques privilégiés - la salle souterraine affichant quasi-complet — venus découvrir les trois architectes sonores néo-zélandais de Jakob, en pleine tournée européenne.
Attention la jolie poupée que voilà, ce soir en robe de tulle rouge, a de quoi faire passer les L7 et Beth Dito pour des animatrices de centre commercial. Certes il y a un style énergique, teinté de punk et de garage rock qui s’avère être un terrain de jeu propice aux prestations scéniques délurées mais Teresa Suarez alias Teri Gender Bender est surtout l’incarnation de la bête de scène rock’n’roll dans tout ce qu’elle a de plus excentrique, imprévisible et indécent (pour notre plus grand plaisir, bien sûr). Souvent retranchée derrière un look de baby doll trompeur, si la voix peut parfois rappeler PJ Harvey sur disque, l’attitude sur scène tient davantage d’une Nina Hagen.
Il y a quelques années, un ami qui n'avait pas une grande compréhension de l'univers du métal m'a questionné au sujet du style musical que j'écoutais alors avec assiduité, le Stoner rock. Il croyait que le nom de ce style musclé se rapportait à son côté primitif, le stoner rappelant l'«âge de pierre». Je songeai immédiatement au film La guerre du feu, je nous resservis du vin et lui annonçai que, malheureusement, il était bien loin de la véritable définition du genre qui a plus à voir avec la consommation d'une certaine épice qu'avec l'Homme de Néandertal.
J'ai découvert Golden Void au Roadburn 2013, et ai tout de suite regretté de ne pas avoir fait cette découverte une semaine plus tôt, pour leur passage à Paris. Depuis, je n'ai cessé de vanter les merveilles de ce groupe à tous les amis, au point que, trois ans et des dizaines de concerts plus tard j'avais un peu peur d'avoir survendu le truc. Mais il a suffi d'un seul morceau par le groupe (dont la moitié était par ailleurs malade) pour confirmer mes souvenirs: Golden Void enterre aisément tous les Colour Haze, tous les Radio Moscow, tous les Uncle Acid, et globalement tous les groupes de rock à tendance psyché que j'ai jamais vus. Et Holy Sons alors ? Oh bah c'était tout aussi parfait : trois musiciens, dont le génie derrière une grosse partie des compos de Grails, qui jouent des superbes morceaux avec une aisance déconcertante. Bref, merci beaucoup aux groupes d'avoir ruiné la surprise du meilleur concert de l'année dès janvier, hein.
De retour au Glazart après plus d'un an d'absence (bah alors, kestufou ?), je constate avec satisfaction que la salle a changé en bien : des barrières à l'entrée, une scène beaucoup moins encombrée et mieux visible, et enfin un son que j'ai trouvé meilleur qu'avant. Quoi de mieux qu'un bon concert de black metal pour en profiter ? Nous avons donc eu ce soir droit aux Islandais de Misthyrming et la tenue dira-t-on... aérée du leader, à One Tail, One Head et leur présence scénique totalement déjantée, et enfin aux maîtres : Mgla. Et ce sont clairement les Polonais qui emportent la palme de la soirée, avec un set absolument impeccable, que ce soit niveau son que niveau prestation. Vraiment impressionnant. Vous avez manqué ça ? Pas grave, vous pouvez encore vous rattraper en mars !