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Colour Haze - To The Highest Gods We Know (2014)
Avec To The Highest Gods We Know, les maîtres du Stoner Rock proposent d'explorer un peu plus les possibilités de la pédale fuzz. Adepte des ambiances psychédéliques et rétros, Colour Haze s'attarde cette fois-ci dans de plus profondes contrées, à la lisière du jazz fusion et de la musique traditionnelle indienne. Si beaucoup de motifs se rattachent à l'époque des sixties et à ses atmosphères enfumées de substances délirantes, cet opus dégage aussi un côté spirituel, une envie de chercher toujours plus loin, une sorte de quête d'absolu. Colour Haze prend ainsi la route de l'Orient pour un énième voyage cosmique. C'est un véritable plaisir que de l'accompagner.
Les 6 titres de l'album forment au total quelques 42 minutes de musique. Étonnant pour un genre musical avide de morceaux sans fin. On y retrouve les habituelles couleurs et mélodies dans les lignes de basse, tout comme ces thèmes répétitifs à la guitare, ancrés dans la culture hippie, et qui emportent immédiatement l'auditeur dans les paysages embrumés caractéristiques de Colour Haze.
To The Highest Gods We Know soigne particulièrement ses entrées et ses sorties. Les intro hyper travaillées présentent des riffs minimalistes mais pertinents. Il en est de même pour les outro, à l'instar de celle de Circles, le premier titre, qui s'arrête avant la fin pour mieux mettre en relief les 4/5 dernières notes. Ultime subtilité… Ce disque souligne une sensibilité aiguisée à son paroxysme. Le but étant visiblement de faire se dresser les poils des avant-bras. Pari réussi ! Paradise s'envole vers le septième ciel des voyages psychédéliques, tout en douceur et retenue, servi par une voix calme et limpide.
L'influence de la musique indienne se fait fortement sentir. Call dépose les premières notes perdues entre deux continents, dans les méandres de la créativité de Colour Haze. Le morceau qui porte aussi le nom de l'album est le plus téméraire dans les choix artistiques. Il est également le plus intéressant… L'intro à la guitare classique fait le lien entre l'Occident et l'Orient. Les accords flamenco s'enchaînent tout en douceur sur les origines mauresques de la guitare espagnole, puis sur les Indes. Vaste interprétation certes, mais qui trouve sa logique dans une suite de percussions qui s'incorporent progressivement, suivie par des violons. Un décor musical traditionnel en Asie, et plus encore dans les partitions des danses ancestrales. Colour Haze ose tout de même y mettre son grain de sel en y ajoutant des dissonances très rock/heavy qui cassent intelligemment le côté lisse de cette musique populaire. C'est un filet d'eau qui clôt le morceau, apportant une touche finale zen. A l'opposé de To The Highest Gods We Know, Last Call clôture le disque par les dissonances devenues familières, ainsi que des notes tenues, très aiguës, presque agressives, accompagnées par la voix résolument méditative de Stefan Koglek. En guise de conclusion, un très court morceau de 1:32 minutes… Une prière ?
Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs... |
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