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Les TOPS albums 2015 de la rédaction

Portrait de baktelraalis
Les TOPS albums 2015 de la rédaction

2015 fut une année chargée. Plus que jamais encore, Internet nous a innondé de ce torrent de culture à domicile dont nous avons parfois bien du mal à gérer l'afflux démentiel et pourtant si délicieux. Un tweet favorisé par ci, un poste sur Facebook sauvegardé par là, mon courriel sur le bord de l'explosion, et ma vie qui déborde. Saturé, 2015. Des groupes qui ne surprennent plus, moins de temps, voire pas le temps, de se permettre de tout écouter et pourtant, on peut le dire, de grands albums ont marqué 2015. Comme chaque année pas ceux que l'on aurait cru, comme chaque année impossible de prévoir ce que l'on va se surprendre à aimer, et c'est ça qui est beau avec la musique et finalement avec la vie. S'ouvrir, se laisser surprendre par l'inconnu et se laisser retourner la croupe comme une crêpe (avec une petite touche de sirop d'érable). En tout cas c'est, je l'espère, l'effet que vous fera le top albums 2015 de la rédaction et sa mixtape. Merci à vous de nous lire, merci de venir nous taper sur l'épaule en show ou sur Internet, car dans ce dément projet de tenir un zine en 2015, parfois nous fatiguons, parfois nous doutons, et sans vos retours, nous ne serions plus là. MERCI. Aimez-vous, gâtez-vous, et nous on se retrouve en 2016. Bonne écoute!

TOP DE LA REDACTION

01. With the Dead – s/t (Rise Above Records)

02. Chelsea Wolfe - Abyss (Sargent House)

03. Marriages - Salome (Sargent House)

04. Rival Consoles - Howl (Erased Tapes)

05. Golden Void - Berkana (Thrill Jockey)

06. Ghost - Meliora (Loma Vista Recordings)

07. Goatsnake - Black Age Blues (Southern Lord Records)

08. Acid King – Middle of Nowhere, Center of Everywhere (Svart Records)

09. Misþyrming – Söngvar elds og óreiðu (Fallen Empire Records)

10. Uncle Acid & the Deadbeats - The Night Creeper (Rise Above Records)

11. Faith No More - Sol Invictus (Reclamation Recordings)

12. Spidergawd – Spidergawd II (Crispin Glover Records)

13. Mgła - Exercises in Futility (No Solace)

14. BADBADNOTGOOD & Ghostface Killah – Sour Soul (Lex Records)

15.  Failure - The Heart is a Monster (Failure Records)

16. Wiegedood - De Doden Hebben Het Goed (Consouling Sounds)

17. Caspian - Dust and Disquiet (Triple Crown Records) 

18. Monolord - Vaenir (Riding Easy Records)   

19. Vietcong - s/t (Jagjaguwar & Flemish Eye)

20. Prurient – Frozen Niagara Falls (Profound Lore Records)

21. Kendrick Lamar - To Pimp A Butterfly (Top Dawg Entertainment)

22. Clutch - Psychic Warfare (Weathermaker Music)

 

 

TOPS DE L'ÉQUIPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BADBADNOTGOOD & Ghostface Killah – Sour Soul (Lex Records)

J'aimais déjà énormément ce qu'étaient capables de créer musicalement les jeunots de BADBADNOTGOOD depuis quelques albums, et ce délicieux mix jazz funk à en faire blemir David Axelrod continue de plus belle via cette collaboration avec Ghostface Killah (prolifique membre du Wu Tang). Au menu des instrus 60's qui enculent et un posage de lyrics mortels de la part de Ghostface. Un des albums qui a littéralement usé mes écouteurs cette année.

Acid King – Middle of Nowhere, Center of Everywhere (Svart Records)

De retour après 10 ans d'absence, le trio pionnier du stoner rock remet les pendules à l'heure tout en questionnant la liaison entre temps et espace. Alors que ce mouvement musical est touché par une terrible surabondance de groupes, ils viennent reposer les bases d'une musique lourde et clairement méditative. LA référence cette année en la matière pour moi (et malheureusement pas grand-chose d'autres).

With the Dead – s/t (Rise Above Records)

Au début j'ai eu mal, mais comme toutes les premières fois en fait. Et puis petit à petit, j'ai commencé à percevoir la force de frappe gigantesque de With the Dead, projet composé de l'ancienne section rythmique d'Electric Wizard et du chanteur de Cathedral, Lee Dorian. Après plusieurs écoutes pour habituer les cartilages, on y trouve des compositions brutes de chaos qui ne perdent rien en intelligence. Riffs massues, refrains transperçants, au-delà des querelles humaines et des potins, apprécions pleinement ce qu'ils ont réussi à créer : l'album de doom de l'année.

Spidergawd – Spidergawd II (Crispin Glover Records)

Comme cité il y a peu ici même, on m'a introduit à Spidergawd en me disant « Imagine les Foo Fighters, mais qui feraient de la bonne musique ». Composé de la section rythmique du groupe norvégien  Motorpsycho (qui existe quand même depuis 1989 !) Spidergawd est le projet qui sort d'apparence de nulle part mais qui vient se placer très haut la main dans mon top 2015. Vous manqueriez vraiment quelque chose si vous ne jetiez pas une oreille sur eux, et ce, quel que soit l'album.

Wiegedood - De Doden Hebben Het Goed (Consouling Sounds)

Alchimistes des musiques sombres, tout ce que les membres de la Church of Ra touchent se transforme en or. Wiegedood (composé de membres d'Amenra, Oathbreaker, Hessian, Rise and Fall) en est une fois de plus la preuve en venant selon moi raffler la place d'album black-metal de l'année à des projets comme Mgla, Enslaved, Deafheaven ou Botanist (palme de l'originalité musicale de l'année dans ce style) avec un album qui aspire l'âme du début à la fin.

Revok – Bunt Auf Grau (musicfearsatan)

Hardcore ouais, mais punk et noise pourraient tout aussi bien définir la musique de Revok. Cri libérateur avant n'importe quelle étiquette musicale, le son de Revok m'a définitivement tapé dans l'oreille en 2015. J'ai écouté plusieurs albums de hardcore cette année, ouais, et il y en a des bons, mais aucun n'est venu me chercher les tripes comme Bunt Auf Grau. N'hésitez pas à redécouvrir l'entrevue du groupe dans son local parisien ici si vous ne les connaissez pas.

Mondo Drag – s/t (Kozmik Artifactz)

Ma pépite heavy prog cette année revient à Mondo Drag, ce projet californien constitué d'anciens membres de Blue Pills et Radio Moscow. Tout aussi bon que New Rituals publié en 2009 et qui a tourné méchamment dans mes enceintes cette année aussi, cet éponyme va vous projeter vers une constellation de titres qui fera battre votre petit coeur au rythme des 70's. Sortez vos lampes à lave, voici venu le temps des pupilles dilatées.

Golden Void - Berkana (Thrill Jockey)

Un bon album de rock de bout en bout, voilà qui n'est pas chose aisée à trouver. Pourtant, il existe toujours des orfèvres du riff et Isaiah Mitchell et sa bande en sont véritablement. Guitariste aussi au sein d'Earthless, Isaiah est l'un de nos chers contemporains musiciens des plus impressionants qui soit. Et mes souvenirs de Golden Void en live au Roadburn 2013 sont là pour en témoigner. Un seul regret en 2015, aucune opportunité de pouvoir les voir à Montréal pour la sortie de cet album qui vient déjouer la notion du temps. Pas un seul titre à jeter. Ma-gique.

Prurient – Frozen Niagara Falls (Profound Lore Records)

Fraicheur et audace, Dominick Fernow revient cette année avec un grand cru expérimental. Loin de s'enfermer dans une seule direction, Fernow nous emmène dans son univers complexe mélangeant noise teinté de touches synth-pop. Un seul regret, ne pas l'avoir vu dans une plus petite salle en première partie de Godflesh cette année. À la revoyure !

Petrels  Flailing Tomb (Denovali Records)

Première approche du projet ayant pour unique membre Oliver Barrett avec "Flailing Tomb" publié via Denovali Records début 2015. Bande-son alternative du film de science-fiction Alphaville de Jean-Luc Godard, Barrett accroche l'oreille par une création sonore qui n'aurait pas à rougir d'une comparaison avec Fuck Buttons rentrant en collision avec Ulver. C'est libre, inspiré, les compositions sont méchamment entêtantes, un vrai coup de coeur.

 

Alessandro Cortini - Risveglio (Hospital Productions)

Généralement reconnu comme le collègue de Trent Reznor au sein de Nine Inch Nails, Cortini prouve assurément qu’il peut se débrouiller fin seul pour composer efficacement. Risveglio est un album majestueux, sa sonorité viendra vous hanter pendant de longues heures. Les mélodies inquiétantes voudront constamment revenir sur votre système sonore. Peu importe l’album que vous mettrez après l’écoute de celui-ci, il paraitra fade et vous voudrez remettre Risveglio.

Basic House - Visa Prick (Opal Tapes)

Visa Prick est un album très inégal, mais l’ensemble des six compositions est terriblement captivant et imprévisible. L’écoute de ce disque obscur vous plongera dans les plus forts contrastes de la musique électronique, les rythmiques tribales typiquement techno se métamorphoseront en segments ambiants. Vous aurez décidément du mal à anticiper ce que le prochain morceau vous réserve, un résultat surprenant et vivifiant, sans doute ma plus belle découverte de l’année.

California X - Nights In The Dark (Don Giovanni)

Il faut toujours un album de rock pour avoir un top complet, celui qui se hisse au sommet de la pile cette année de mon côté est l’excellent Nights In The Dark de California X. Les jeunes Américains font absolument tout de manière exemplaire, l’album est captivant, entrainant, original et surtout addictif. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas taper du pied sur un titre comme « Hadley »« MA » ou pour ne pas avoir de frissons sur les trépidantes balades « Blackrazor » et « Summer Wall ». À chaque fois que je tombe sur Nights In The Dark, je l’écoute en entier avec un large sourire.

Egyptrixx - Transfer Of Energy (Feeling Of Power)

L’univers de la musique expérimentale canadienne ne serait pas le même sans la participation du duo torontois Egyptrixx. Le quatrième album intitulé Transfert Of Energy provient d’une autre galaxie, les sonorités utilisées sont déroutantes, jamais je n’ai entendu une musique électronique orchestrée de cette façon. Le fabuleux titre Body II Body viendra vous casser en deux avec sa coupure digne des plus violentes pistes de danse au monde. Tout est imprévisible, de la première à la dernière note en passant par la magnifique pochette. Un album d’une richesse rarement rencontrée.

Electric Moon - Theory Of Mind (Sulatron Records)

Le stoner n’a pas réussi à trouver une place de choix dans mes listes de lecture en 2015, la redondance (et l’abondance) du style semble avoir eu raison de mon intérêt envers cet univers musical. Je dois néanmoins glisser cette merveille dans mon top 10 car j’y suis toujours revenu quand l’envie d’un bon riff qui fait voyager me prenait. Le trio allemand frappe visiblement dans le mille avec cette nouvelle parution de quatre titres, un délice du début à la fin. Leurs compatriotes de My Sleeping Karma méritent également de la reconnaissance, j’ai longtemps hésité à les mettre eux aussi avec l’excellent Moksha.

Floating Points - Elaenia (Pluto)

Cet album ne figurait pas dans ma liste jusqu’à la veille de la remise de nos tops au rédacteur en chef du site. Les choses ont changé lorsque la monstrueuse composition Peroration Six termina sa lecture hasardeuse dans l’une de mes listes de lecture comprenant des nouveautés du mois de novembre dernier. Il n’est pas étonnant de voir le premier album de Samuel Shepherd, alias Floating Points, se retrouver dans un nombre aussi important de tops annuels. Elaenia est tout simplement parfait, une savante dose d’électronique et de jazz, une pure dépendance sonore.

Patricia - Bem Inventory (Opal Tapes)

L’Américain Max Ravitz, mieux connu sous le nom de Patricia, est actuellement l’un des artistes les plus distinctifs de la scène électronique. Ses compositions sont fascinantes et étonnent par leur originalité. Sa profondeur et son talent vous laisseront certainement le sourire en coin, il faut une multitude d’écoutes pour comprendre réellement ce que les titres camouflent sur Bem Inventory. Il ne s’agit vraisemblablement pas d’un album qui vous bouleversera, mais il est difficile de l’écarter d’un top vue sa sonorité unique.

Rival Consoles - Howl (Erased Tapes)

Lié depuis plusieurs années à l’excellente étiquette Erased Tapes, le talentueux musicien Ryan Lee West nous propose ici son album le plus complet et ambitieux. Sans atteindre des sommets aussi élevés que sur ses précédents EP avec des titres comme « Voyage» ou encore « Odyssey », la constance est toutefois plus présente sur Howl. Les compositions sont relevées grâce à l’ajout d’une multitude d’instruments, notamment de la batterie sur le splendide titre « Low ». Rival Consoles se hisse soudainement à un autre niveau, il saura certainement rejoindre les amateurs d’électronique qui avaient été conquis par Immunity de Jon Hopkins.

Vril - Portal (Delsin Records)

Découvert grâce à sa participation au festival La Bacchanale en septembre dernier, impossible de me passer de l’étrange sonorité électronique du musicien allemand depuis. Moins percutant que son premier album Torus, ce second effort en seulement deux ans a tout de même de quoi vous éblouir. Portal est une magnifique collection de morceaux riches et imprévisibles.

White Hills - Walks For Motorists (Thrill Jockey)

Encore une fois sur paru sur l’étiquette Thrill Jockey, le nouvel opus des space rockeurs new-yorkais de White Hills surprend par son efficacité. Il suffit d’une seule écoute de la séquence des titres « Wanderlust » et « Lead The Way » pour comprendre l’ampleur de l’oeuvre. Vous voyagerez aisément en terrain astral en compagnie de l’un des groupes les plus sous-estimés de la scène psychédélique américaine.

 

Godspeed You Black Emperor - Asunder, Sweet and Other Distress (Constellation Records)

Album imparfait, mais ô combien passionnant. Le titre de clôture « Piss Crowns Are Trebled » est une merveille instrumentale, qui vaut à lui seul cette première place.

C H R I S T - T O W E R (Oeil du Tigre)

Le groupe montréalais a réussi le tour de force de laisser leur down-tempo se graver au fin fond de mon âme tourmentée. Une découverte à faire absolument avec ce premier album !

Caspian - Dust and Disquiet (Triple Crown Records) 

Beaucoup de surprises dans ce cinquième album studio, qui réussit de nouveau à extirper Caspian du genre vieillissant qu’est le post-rock. Un disque plein de maturité. 

Rival Consoles - Howl (Erased Tapes)

L’élégante musique électronique de Rival Consoles a tout pour rappeler celle de Jon Hopkins. Une écriture riche, portée par une quête de dynamisme qui n’empêche pas l’émergence d’émotions pures et intenses.

Marriages - Salome (Sargent House)

Ce disque est un aimant : le charme opère tandis que le trio joue la carte d'une mélancolie désabusée et débridée. Une sorte de mélange entre post-rock et cold wave, pour du plaisir à l’état brut.

Rafael Anton Irisarri - A Fragile Geography (Room 40)

C’est toute la discographie de Rafael Anton Irisarri que j’ai découvert avec ce nouvel album. De subtiles nappes et textures à la beauté mélancolique pour agrémenter nos rêves oubliés.

MG - s/t (Mute Records)

J’ai tellement écouté Depeche Mode quand j’étais en culotte courte (merci les parents!) que forcément l’album solo de Martin Gore (cofondateur de Depeche Mode) allait titiller agréablement mes tympans ! 100% instrumental, 100% synthé, 100% cinématographique.

Vietcong - s/t (Jagjaguwar & Flemish Eye)

Indie rock indomptable, un condensé de tout ce que l’on attend de la part d'un groupe de rock aujourd’hui. C’est bon, point barre.

Moon Duo - Shadow of the Sun (Sacred Bones Records)

Hypnotisant au possible, cet album je l’ai usé jusqu’à la moelle. Et il y a ce titre « Zero » qui a le don de me rendre complètement barge ! 

Big Brave - Au De Là (Southern Lord Records)

Un paysage sonore de pleine lune, qui éclipse le calme en de puissants tourments. Une identité forte, trop forte même, et une voix agaçante d’attirance. 

 

Marriages - Salome (Sargent House)

Si je n’ai toujours pas terminé d’en faire le tour 8 mois après sa sortie, ça doit être bon signe. Une richesse folle et des morceaux beaux à pleurer servis par la voix parfaite d’Emma Ruth Randle et des murs de guitares enivrants. Je ne m’en lasse pas.

Un morceau : « Binge »

Chelsea Wolfe - Abyss (Sargent House)

Un album dense et abouti où toutes les ambiances sonores sont réunies (et réussies), de l’indus au doom. On embarque sans résistance dans les abysses, guidés par une Chelsea Wolfe toujours aussi hypnotique et musicalement très bien accompagnée.

Un morceau : « After the fall »

Rival Consoles - Howl (Erased Tapes)

Sortie tardive mais assez solide pour avoir sa place dans ce top, un de mes coups de coeur électro de l’année, paru chez Erased Tapes, label du très estimé Nils Frahm. Une palette de textures sonores et d’émotions variées qui n’est pas sans rappeler un certain Jon Hopkins. Si ces deux noms là te parlent, tu ferais bien d’aller jeter une oreille.

Un morceau : « Walls »

Motorama - Poverty (Talitres)

Troisième album pour mes russes préférés et leur pop sombre et magnétisante. Voix glaciale et basse entêtante, la recette parfaite d’une cold-wave empreinte de douce mélancolie qui fera la bande son idéale de tes longs après-midis d’hiver.

Un morceau : « Old »

Spectres - Dying (Sonic Cathedral)

Leur noise bruyant et ultrasaturé venu de Bristol est abrasif mais addictif. Une cacophonie jouissive, entre une lointaine voix lancinante et des murs de guitares qui bombardent les oreilles avant de s’apaiser en note dissonantes. Faut juste lâcher prise pis se laisser noyer dans leur beau bruit. 

Un morceau : « Sink »

Viet Cong - s/t (Jagjaguwar & Flemish Eye)

Si tu fuis toute chose encensée par la presse estampillée rock-indé, alors tu as dû passer à côté. C’est dommage, un bon uppercut post-punk furieux ça fait du bien de temps en temps. Rythmique répétitive et urgence des riffs psalmodiques, c’est simple mais efficace, et ça donne très chaud en concert.

Un morceau : « Continental Shelf »

Helena Hauff - Discreet desires (Ninja Tune)

Ce n’est pas un hasard si la jeune productrice hambourgeoise a récemment rejoint les rangs de Kongfuzi Booking. Sa techno martiale a la brutalité du punk et la froideur de l’indus. 10 morceaux comme autant de pièces brutes et minimalistes à l’élégance obsédante.

Un morceau : « Tripartite Pact » 

MY DISCO - Severe (Temporary Residence Limited)

Monolithe austère et minimaliste à l’extrême, il faut prêter plusieurs écoutes attentives à Severe pour en saisir la force toute en tension. Un album à l’intensité anxiogène et mécanique, puisant dans les silences et la puissance primitive de ses instruments, qui vaut l’éventuel effort nécessaire pour se laisser porter par ces compositions hypnotiques.

Un titre : « King Sound » 

Drenge - Undertow (Infectious Music)

Avec leur faciès d’indie-rockeurs lycéens sur le retour, je ne donnais pas cher de la musique du duo. Mais voila, cet album est finalement plein de morceaux tubesques aux penchants grunge et garage bien sentis. Rien de renversant mais ça a le mérite d’être efficace.  

Un morceau : « Have you forgotten my name »

Title Fight - Hyperview (ANTI-)

Dans la catégorie « surtout, ne pas écouter le reste de leur discographie ». Depuis que cet album de Title Fight s’est glissé un jour sur le fil d’actualité d’un réseau social, il n’a plus quitté mon casque. Un son shoegaze bien propre pour des compositions très pop. J’ai 14 ans et je fais du yaourt toute seule dans ma chambre.

Un morceau : « Mrahc »

 

Misþyrming – Söngvar elds og óreiðu (Terratur Possessions)

La révélation de l’année 2015 est islandaise. Derrière ce nom exotique et poétique (« Chansons de feu et de chaos ») se cache un album de black metal très loin des clichés voix de goule-son dégueulasse-riffs de guitare basiques. Ici tout est minutieusement travaillé, arrangé, et le résultat est tout simplement époustouflant. Allez, plus que 4 mois avant de les voir au Roadburn !

Ghost - Meliora (Loma Vista Recordings)

Je me contrefiche de tous les commentaires haineux (jaloux ?) qui fusent dès qu’il est question de Ghost. Que cela plaise ou non, les Suédois masqués ont une nouvelle fois sorti un excellent album, plus varié que son prédécesseur et toujours rempli d’hymnes en puissance (mention spéciale à « He Is »).

ØLTEN – Mode (Hummus Records)

On parle souvent de musique lourde sur Pelecanus. Si vous ne savez pas vraiment à quoi on fait référence, écoutez « Gloom » (majestueusement accompagnée par Monsieur Tomas Liljedahl) et vous comprendrez.

This Gift Is A Curse – All Hail The Swinelord (Season of Mist)

VIOLENCE.

Grave Pleasures - Dreamcrash (Metal Blade Records)

Un conseil : ne tombez pas dans la comparaison avec les défunts Beastmilk. Contentez-vous d’écouter cet album avec des oreilles vierges et bientôt vous aussi vous vous dandinerez sur tous les tubes qu’il contient. 

Marriages – Salome (Sargent House)

Allez savoir pourquoi, j’avais rangé Marriages dans la catégorie post-rock instrumental. La faute sans doute à la présence de deux ex-Red Sparowes. Imaginez donc ma surprise quand j’ai découvert que 1 – je m’étais complètement trompée et que 2 – l’alliance du shoegaze et du timbre de voix d’Emma Ruth Rundle faisait des merveilles.

Wiegedood - De Doden Hebben Het Goed (Consouling Sounds)

Oui, encore un album apparenté black metal mais quand la qualité est là, impossible de l’ignorer. 

Wiegedood fait une entrée très remarquée avec ce premier opus qui dépasse largement les limites du genre. A suivre de très près. 

Graveyard – Innocence & Decadence (Nuclear Blast)

Une fois encore les Suédois réussissent à se démarquer de tous les groupes surfant sur le revival rock 70’s, et ils le font avec une grande classe.

Mgła - Exercises in Futility (No Solace)

J’ai fait un calcul rapide et j’ai découvert que j’avais écouté cet album 12 fois au cours des 3 jours qui ont précédé la rédaction de ce top de fin d’année. Je crois que tout est dit. 

Caspian – Dust And Disquiet (Triple Crown Records)

Utilisation de cuivres, chant, morceau acoustique… Cet album a clairement de quoi déstabiliser mais en creusant un peu, on se rend compte que tous ces éléments ont un rôle à jouer. Ils s’imbriquent parfaitement les uns dans les autres, créant ainsi une unité musicale que je n’avais jamais ressentie auparavant chez Caspian.

Chelsea Wolfe - Abyss (Sargent House)

Je pensais que Chelsea Wolfe n’arriverait pas à faire mieux que Pain Is Beauty en termes de noirceur et de mélancolie. J’avais tort.

 

Failure - The Heart is a Monster (Failure Records)

Première écoute: "Mouais, Fantastic Planet était mieux quand même". Cinquièle écoute: "Putain, c'est quand même pas mal". Dixième écoute: "THE SNOW ANGEL BURNED OUT, RAN HOME AND WATCHED HER WINGS COOL, OOOOOH". Bref, Failure ont définitivement réussi le difficile exercice du come-back après presque 15 ans d'inactivité, et ce sans se retrouver dans la case "has-been". Chapeau bas.

Mgla - Exercices In Futility (No Solace)

Ma découverte black metal de l'année, tout simplement. Exercices in Futility est un album qui réunit à la fois une composition originale et on ne peut plus épique et un skill de batterie tout simplement hallucinant, le tout baigné dans une ambiance nihiliste de bout en bout. Après avoir saigné ce disque ainsi que le précédent With Hearts Towards None pendant quelques semaines, pas de doute possible : Mgla est mon nouveau groupe de black metal préféré.

Team Sleep - Woodstock Sessions vol.4 (Woodstock Sessions/Team Sleep)

L'autre jour je lisais une interview de Chino Moreno dans laquelle il disait que pour enregistrer cet album live, ils ont répété ensemble pendant 2-3 jours, et qu'une heure avant le début il était encore en train d'apprendre les accords. Et j'ai trouvé ça absolument bluffant, parce que cet album sonne aussi bien que n'importe quel album studio sorti cette année. Si on ajoute à ça le fait que les morceaux ont été grandement retravaillés et améliorés, on obtient sans hésitation aucune un incontournable de 2015.

Chelsea wolfe - Abyss (Sargent House)

Un peu comme pour Failure, j'ai été assez déçu à la première écoute de cet album, trouvant que les meilleurs morceaux étaient ceux sortis sous forme de singles. Il aura fallu que je voie l'artiste en live pour me rendre compte qu'Abyss est (en dehors du dernier morceau sur lequel je bloque toujours) au moins aussi bon que Pain is Beauty, si ce n'est meilleur.

Misthyrming - Söngvar elds og óreiðu (Terratur Possessions)

Bien que j'ai jeté une oreille à ce groupe de black metal islandais dès l'annonce des trois (!) sets au Roadburn 2016, je dois avouer que je n'ai pris que récemment le temps d'écouter l'album plusieurs fois pour bien m'imprégner du truc. Et force est de constater que c'est quand même vraiment bien. Ambiance franchement pas très gentille, quelques leads bien ingénieuses, et prod on ne peut plus honnête pour un premier album : what not to like ?

Golden Void - Berkana (Thrill Jockey)

On prend les mêmes et on recommence. C'est marrant, il y a des groupes pour lesquels ça sonne comme un reproche, et d'autres dont on n'attend que ça. Golden Void rentre dans cette deuxième catégorie pour moi : le premier album était pas mal, mais j'aurais pas dit non à un peu plus. Me voici servi, donc. Parisiens, on se voit au Batofar en février !

Marriages - Salome (Sargent House)

J'ai découvert ce groupe au Roadburn 2015. Enfin non, pas vraiment. Mais un peu quand même. En fait, je connaissais déjà les autres projets de Emma Ruth Rundle, chanteuse du trio (Red Sparowes, The Nocturnes + ses albums solo), mais n'avais pas jeté une oreille a Marriages depuis l'EP Kitsune, assez quelconque à mon goût. Très bonne surprise donc, avec un album qui sonne exactement comme ce que j'attendais de Kitsune : à la fois mélancolique et puissant.

Der Weg Einer Freiheit - Stellar (Season of Mist)

Une autre découverte au Roadburn 2015 sur recommandation d'un ami, je dois avouer que même s'il n'est pas aussi "ground-breaking" que celui de Mgla, l'album des Allemands au nom obscur est quand même foutrement solide et puissant. 

Corrections House - How to Carry A Whip (Wax Trax!)

Un peu comme pour Golden Void, on prend les mêmes et on recommence. A un détail près : c'est quand même pas aussi subtil que l'excellent Last City Zero. Mais une chose est sûre : entre riffs d'une violence digne de Godflesh et des paroles made in Eyehategod, cet album donne vraiment envie de se foutre sur la gueule, et c'est déjà pas mal.

Ghost - Meliora (Loma Vista Recordings)

Plus j'avance dans ce top, et plus je me rends compte que je n'ai pas écouté grand chose de nouveau cette année, du moins pas grand chose qui m'ait marqué... Non pas que Meliora soit un mauvais album, mais il commence à mon goût à dangereusement à tourner en rond. A réserver en priorité aux fans du groupe ; les autres feraient mieux de se ruer sur Infestissumam, quand même bien plus efficace et catchy.

 

Seraient peut-être dans ce top si j'avais eu plus de temps pour les écouter: Enslaved, C R O W N, Steve Von Till, Wiegedood...

 

With The Dead — s/t (Rise Above Records)

Un super groupe (Cathedral / Ramesses / Electric Wizard) qui balance un super album ?! Oui, ça arrive. La preuve. Mention "evil as fuck" de 2015.

Sweat Lodge - Talisma (Ripple Music)

Presque venus de nulle part et mis en avant par l'excellent label Ripple Music, les Texans de Sweat Lodge ont sorti L'ALBUM à écouter sauvagement de l'année. (ndr : tout faire de façon sauvage en l'écoutant d'ailleurs).

Golden Void - Berkana (Thrill Jockey)

Second effort pour le side de Isaiah Mitchell de Earthless et encore une petite pépite à écouter au soleil...

Doctor Doom - This Seed We Have Sown (Ripple Music)

J'avoue - comme pour Conan - je me suis d'abord intéressé à ce groupe à cause de son nom. Verdict ? Une galette groovy à souhait, du riff à la pelle et, ne pas bouder son plaisir, c'est un groupe français.

Uncle Acid & the Deadbeats - The Night Creeper (Rise Above Records)

Un jour, peut-être, Uncle Acid sortira un mauvais album qui ne figurera pas dans mon top de l'année.

Spidergawd - Spidergawd II (Crispin Glover Records)

Ce groupe, c'est la classe. Sur disque, sur scène.

Dr. Yen Lo ‎– Days With Dr. Yen Lo (Pavlov Institute Records)

Ka et Preservation ont sorti le bijou de rap côte est. Rien que ça.

Hills - Frid (Rocket Recordings)

Comme Goat, ils sont suédois et signés sur Rocket Recordings. Comme Goat, Hills tape dans le psyché sous multiples influences. Comme Goat, ils ont sorti un album à écouter en boucle (l'option lampe à lave est fortement recommandée).

Death Alley - Black Magick Boogieland (Tee Pee Records)

En provenance directe d'Amsterdam, Death Alley, c'est le petit groupe qui en veut de l'année. Du riff féroce heavy, parfois un poil punk. Parfait avec une pinte dans chaque main.

BadBadNotGood & Ghostface Killah - Sour Soul (Lex Records)

Quand les petits génies du jazz font un album de rap avec un des meilleurs MC de la planète...

 

Goatsnake - Black Age Blues (Southern Lord Records)

L’album m’a fortement marqué, il n’y a strictement rien à jeter. Chaque titre mérite une applause. C’est pour moi l’un des meilleurs du groupe et j’ai eu énormément de plaisir à l’écouter en live. Elu pépite de l’année !

The Midnight Ghost Train - Cold Was The Ground (Napalm Records) 

J’ai découvert The Midnight Ghost Train avec Buffalo que j’avais chroniqué à sa sortie ; Cold Was The Ground c’est l’album de la maturité naissante, mélange subtil de heavy et de blues. La voix et le charisme de Steve Moss ne le rendent que meilleur.

Stonebirds - Into The Fog And The Filthy Air (Pink Tank Records)

J’aime à mettre en avant les perles musicales de ma région d’origine. Je ne pense pas faire de zèle en positionnant le Stonebirds parmi les albums remarquables de cette année 2015. Ils ont su trouver le juste milieu entre les ambiances aériennes et lourdes.

Monolord - Vaenir (Riding Easy Records)

Après l’amour fou que j’ai voué à leur précédent album, j’attendais Monolord au tournant. Je n'ai été nullement déçue. Les Suédois sont passés maîtres en gras sombre.

Kadavar - Berlin (Nuclear Blast)

Berlin c’est la bouffée d’air frais de l’année. C’est l’album qu’on écoute pour se mettre le coeur en joie en se chaussant le matin avant de partir au boulot, pour prendre l’apéro en fin de journée ou bien pour se motiver à sortir lorsqu’il pleut.  

Hangman's Chair - This is not supposed to be positive (Dooweet Records)

Sensible, profond, réfléchi. Hangman's Chair a su taper là où il fallait. Je trouve de l’originalité, de la qualité, et je me laisse aller à l’écoute en boucle. Une douceur auditive mélancolique mais forte, que le mouvement grunge n’aurait pas renié.

Slayer - Repentless (Nuclear Blast)

Slayer, Pape du thrash depuis toujours ! Ma première écoute de Repentless était pourtant pleine de mauvaise foi, la critique dans les starting blocs. Je ne voyais pas ce qu’ils pouvaient écrire de mieux que « South Of Heaven ». J'ai eu ma réponse.

Ruby the Hatchet - Valley of the Snake (Tee Pee Records)

Magnifique revisite du rock sixties avec une voix à la Grace Slick. Ruby The Hatchet donne un change de qualité à Blues Pills ou Black Moth.

Clutch - Psychic Warfare (Weathermaker Music)

J’ai toujours beaucoup de mal à ne pas apprécier les albums de Clutch. Bon c’est comme ça. La thématique du cinéma m’a plu, tout comme les refrains entrainants que je peux entonner dans des pubs sombres à des heures pas respectables.

With the Dead - s/t (Rise Above Records)

With The Dead réveille une douleur cachée voire inconnue. Il oblige la paume des mains à se retourner vers le ciel et les doigts à serrer une boule maléfique invisible en se tordant les zygomatiques. Impossible d’en sortir indemne.

 

Zu - Cortar Todo (Ipecac Recordings)

Chez nos amis transalpins, on peut être expérimental sans être oublieux des vertus primitives de la musique : la communion. De plus, l’ombre du grand Ornette Coleman plane sur les envolées de saxo. Que dire de plus ?

Goatsnake - Black Age Blues (Southern Lord Records)

La chimère semble incapable de produire un album qui ne vous donne pas des frissons et des envies de crier au génie.

Faith No More - Sol Invictus (Reclamation Recordings)

Je maintiens : « L’espoir renaît ». Mike Patton est toujours imparable.

Ufomammut - Ecate (Neurot Recordings)

Autres transalpins de génie. Nous avons envie de hurler à la lune en l’écoutant ? C’est bon signe, c’est fait pour.

Yppah - Tiny Pause (Ninja Tune)

Yppah me fait le même effet qu’Amon Tobin autrefois : il me redonne fois en l’électro.

Le Butcherettes - A Raw Youth (Ipecac Recordings)

Non, le punk n’est pas mort. Il s’est débarrassé de son encombrant héritage et a maintenant pour chef de file une jeune femme mexicaine. Son cosas de la vida !

Jenny Lee Lindberg - Right On ! (Rough Trade)

Album solo de la bassiste de Warpaint. Ce serait dommage d’y voir uniquement une créature destinée au seul zoo du Pitchfork. 

With The Dead - s/t (Rise Above Records)

Lee Dorian aux manettes. Voilà.

Foo Fighters - Saint Cecilia (RCA Records)

Ça fait du bien et c’est bien. Inutile de bouder son plaisir.

Big Red Panda - Grand Orbiter (sans label)

La réputation de nos amis portugais n’est plus à faire : toutes les conditions pour vivre de prodigieux festivals sont optimales. Et les artistes locaux sont dans les starting blocks, prêts à donner des leçons au monde entier.

 

Sleaford Mods - Key Markets (Harbinger)

A peine un an après un album déjà très réussi, SM reprend le chemin du studio pour une réussite dans la continuité logique. En boucle. 

King Midas Sound & Fennezs - Edition 1 (Ninja Tune)

Très calme par rapport aux élans de fureur live dont le groupe est capable, KMS est revenu avec un album posé, premier chapitre d’une aventure en 4 volets. Ici en compagnie de Christian Fennezs, l’album, austère et très beau, s’avère solide et passionnant.

Prodigy - The Day is my Enemy (Take me to the hospital)

Si le cinéma a célébré Mad Max, on pourra célébrer Prodigy pour les mêmes raisons. Du rouleau compresseur bourrin mais fait avec passion dans les règles de l’art des grands anciens. Taloche sur taloche, c’est la raclée audio. Epuisant mais jouissif. 

Battles - La Di Da Di (Warp)

Le trio continue de faire son rock débridé et créatif sans se soucier de ce qui se passe à côté. Intelligent et foisonnant de détails. 

Gnod - Tnfinity Machine (Rocket recordings)

Double album fortement addictif du collectif à forme indéfinie, les guitares lourdes et psychédéliques se mêlent aux motifs électroniques enivrants. Le mélange de Futur Sound Of London, Terminal Cheesecake et Sunno)))

Death Grips - The Power That B (Third Worlds)

Le meilleur Death Grips depuis ex military, pas moins. Mais les coups médiatiques foireux ont eu raison de l’intérêt que le public pouvait avoir pour eux.

Kamasi Washington - The Epic (Brainfeeder)

Triple album de Jazz de ce proche de la clique Flying Lotus, superbe coffret passionnant, faisant cohabiter le jazz des plus grands, classique, avec des élans de modernité sans pour autant se planter dans les facilités maladroites de la scène dont il est issu. Pas de scratchs, de beats ou de MC, juste du jazz galactique et habité.

Kendrick Lamar - To Pimp a Butterfly (Top Dawg Entertainment)

Revirement stylistique complet pour son deuxième album, Kendrick Lamar est un très grand du hip hop actuel charismatique grâce à une vision artistique qui semble complète. 

Shit and Shine - Everybody's a Fuckin Expert (Edition Mego)

3 albums cette année, Clouse n’a pas chômé. Ma préférence ira à ce petit dernier, où la musique de S&S semble se rapprocher de plus en plus des abstractions des empereurs de Warp. 

Failure - the Heart is a Monster (Failure Records)

ILS SONT REVENUS !

 

EP

The Bug – Sleng Teng (Elektron Grammofon)

Après avoir dégainé « Zim Zim Zim », chute studio non conservée sur Angels & Devils sur un superbe vinyle rouge, Kevin Martin a sorti un excellent 4 titres commandé par Elektron, la marque d’instruments scandinave. La terre tremble. 

Meat Beat Manifesto – KASM02 (Skam)

Le silence radio de Jack Dangers, l’homme derrière ce projet indispensable depuis la fin des années 80, entamé en 2011 touche à sa fin avec 4 titres sortis sur un nouveau sous-label de l’excellent Skam. Trop court. 

Corrupted – Loss (Crust War)

En espérant que ce premier 7' soit un premier pas vers un nouvel album, les maitres absolus du doom japonais semblent être sur le retour avec… une chanteuse. Et ça défonce.

Carpenter Brut – III (No Quarter)

Plus teigneux, plus méchant, plus brut. Derrière, il ne reste que la désolation. Et l’envie d’en entendre plus.

Run The Jewels – Bust no Moves (Mass appeal)

4 titres pour le Record Store Day, on s’en contente, car RTJ, même avec de l’inédit sous forme de chute de studio reste un plaisir certain.

 

Compil / réeditions

Trevor Jackon presents Science Fiction Dub Classics (On U Sound)

Trevor Jackson dépoussière le catalogue d’On U Sound pour faire redécouvrir tous les trésors de la clique Adrian Sherwood. Absolument indispensable ! 

Actress - dj kicks (K7)

Excellente sélection de l’Anglais, entre l’obscur et le très obscur de la dance malsaine. 

Spectre – Ruff Kutz (Pan)    

Pan re-édite cette cassette plutôt rare en double LP, présentant des démos, inédits et morceaux non terminés de Spectre et de son label Wordsound (Sensational, Techno Animal, Scorn,Ted Parsons…). Encore un peu d’histoire : avec la compilation sci-fi dub, on touche aux fondamentaux qui ont formé ce qu’on nomme aujourd’hui le dubstep… entre autres ! Mais la gloire n’a jamais pointé le bout de son nez chez ceux-là. Le verdict est le même : indispensable !

Broadcast – Discographie (Warp)

Warp dépoussière ses classiques en vinyle. Après Boards of Canada, c’est au tour de Broadcast. On ne s’en plaindra pas, toute la disco du groupe mérite le détour et il est difficile de ne pas tomber amoureux de cette musique si caractéristique, dingue et charmante. 

Happy Mondays – Pills ‘n’ Thrills and Bellyaches

Depuis des décennies les Anglais sont des dingues qui ont accouché de groupes incroyables. Plaisir en 2015 de (re)découvrir les mafieux de Happy Mondays, leur pop transgenre et leur son, Madchester drogué et luxuriant.

 

Vhöl - Deeper Than Sky (Profound Lore)

Un petit côté low-fi, garage et tout, une odeur de vieille huile, la saveur de l'imparfait. Le trash, c'est ça. J'écoute du trash métal depuis le tout début des années 80. Certains continuateurs donnent l'impression pas totalement fausse que le genre fait du surplace, qu'il est condamné à la redite. Avec Vhöl, nous sommes devant la preuve qu'il est possible d'amener le genre un peu plus loin. Et c'est jouissif.

The Atomic Bitchwax - Gravitron (Tee Pee Records)

Un produit plus achevé, un son plus mature, mais toujours un groove d'enfer. Des guitares bluesy, une ligne de basse qui cavalcade et voilà. The Atomic Bitchwax, c'est du pur plaisir.

Sunn O))) - Kannon (Southern Lord)

Pour l'ambiance sonore, l'espèce de bouette vrombissante, toute en saturation et en harmoniques, qui nous vrille les oreilles et qui nous fait nous enfoncer plus profondément dans le fauteuil, en extase.

High On Fire - Luminiferous (Century Media Records)

Pour la hargne, pour la saleté, pour le ventripotent Matt Pike. Parce que c'est High on Fire et que ça me donne le goût de tout démolir dans la pièce et de me casser moi-même la gueule.

Leviathan - Scar Sighted (Profound Lore Records)

Pour la démence, pour le malaise, pour la structure et la tessiture angoissantes au possible. On écoute une pièce et on se dit, « merde, je ne pourrai pas en écouter une autre comme ça » et puis on en écoute une seconde et bientôt, sans trop s'en rendre compte, pris dans un tourbillon de délire qu'aucun film d'horreur ne saurait égaler, on s'aperçoit qu'on s'est rendu jusqu'au bout. Un pur délice.

Faith No More - Sol Invictus (Reclamation Recordings)

M'ennuyais un peu de Faith No More. Pleins de questions, j'étais donc. Vont-ils ? Sauront-ils ? Comment s'y prendront-ils ?... Mais voilà. On se calme. Ça va. Ils sont de retour et tous de blanc vêtus en spectacle, avec des fleurs partout sur la scène en plus. C'est beau. Tout simplement.

Tau Cross - s/t (Relapse Records)

Tau Cross est un super-groupe. Rob « The Baron » Miller (Amebix) aux voix et à la basse, Away de Voivod à la batterie et des membres du groupe crust Misery. Au menu, du punk/métal de grande classe. Ouais. Une belle surprise.

Ghost - Meliora (Loma Vista Recordings)

Un premier album coup de poing, une surprise rafraîchissante, saveur rétro sauce XXIe, théâtralité, mystère et magie satanique en sus. Avec Meliora, je m'attendais au pire même si je faisais confiance à leur intelligence musicale. Alors voilà. Ce sont des pros. Le charme opère toujours. Mes craintes se sont évanouies. Décidément, ces gars-là savent s'y prendre. Ils m'ont envoûté. Encore une fois.

Kendrick Lamar - To Pimp A Butterfly (Top Dawg Entertainment)

Pour la fraîcheur que ça apporte dans l'univers stéréotypé du hip-hop, pour l'éclectisme funk et soul. Parce que ça me fait danser. Un peu. Ça arrive, parfois.

Clutch - Psychic Warfare (Weathermaker Music)

Clutch. Parce que c'est Clutch. La production est de plus en plus grosse. Mais ça reste un incontournable. Et je suis un fan. J'avoue...

 

Turnstile – Nonstop Feeling (Turnstile)

Du hit, du hit, du hit. Turnstile remet le son de Shelter au goût du jour avec des mélodies et un sens du rythme que les vieux Red Hot Chili Peppers ont perdu depuis un paquet de temps. Ce groupe va devenir tellement énorme qu'il en sera bientôt insupportable mais pour l'heure il a pondu un disque imparable de hardcore énergique et mélodique pour que l'été dure toute l'année.

Dam-Funk – Invite the Light (Stones Throw Records)

Un joyaux d'une heure et demi de funk parfait de bout en bout. Dam-Funk considère ce disque comme son premier, même si sa discographie est déjà bien remplie, alors il a fait en sorte que son premier disque soit cohérent, complexe et apte à vous faire remuer jusqu'au bout de la nuit. Mission accomplie.

Mutoid Man – Bleeder (Sargent House)

Même si certains, comme moi, regrettent la disparition de Cave In, il y a ici de quoi se consoler avec des titres rock and roll endiablés menés par une cavalcade de roulement comme sait si bien les jouer le diable possédé qu'est Ben Koller.

Windhand – Grief’s Infernal Flower (Relapse Records)

Après avoir conquis le public doom avec un mélange d'Electric Wizard et de Smashing Pumpkins, Windhand trouve enfin son propre son et nous balance une succession de hits géniaux. Le disque le plus accrocheur et à la fois le plus sombre qu'ait composé le groupe jusquà présent.

Prurient – Frozen Niagara Falls (Profound Lore)

L'aventure cathartique de l'année. Destabilisant et pourtant très addictif. Prurient signe sur Profound Lore et balance un pavet dans la mare aussi monumental pour le monde du noise que la sortie des premiers disques de Merzbow sur Relapse Records. Une nouvelle ère s'annonce.

Cannibal Ox – Blade of the Ronin (IHipHop Distribution)

Blade of the Ronin n'est pas the Cold Vein mais Cannibal Ox reste Cannibal Ox. Unique, froid, futuriste. Un disque sans nostalgie parfait pour entamer une nouveau chapitre après cette renaissance inattendue.

Black Breath – Slaves Beyond Death (Southern Lord Records)

Déjà passés maîtres dans l'art du death suédois, les Américains montrent qu'ils peuvent faire plus que ça et nous sortent une version américanisé de la scène de Stockholm. Bye bye le crust, bonjour les solos épiques!

Oddisee – The Good Fight (Mello Music Group)

Le génie de Washington nous revient avec un nouveau disque entre rap, funk et soul. Toujours des morceaux parfaits, toujours autant de sincérité et un talent de songwriter qui ne cesse de se bonifier au fil du temps.

Xibalba – Tierra y Libertad (Southern Lord Records)

Du beatdown au doom en passant par le death metal, Xibalba mélange le tout et fait sonner l'appel du mosh aux quatre coins du monde. Tellement gros qu'il en devient étouffant.

Gangrene – You Disgust Me (Mass Appeal Records)

Du rap ordurier pour parler des ordures, au propre comme au figuré. Sales et amoraux, les deux cabochards du rap sortent un disque au nom approprié mais tellement bien composé que l'on ne peut qu'y retourner encore et encore.

 

Chaos Echoes - Transient (Nuclear War Now!)  - Meilleur album tous styles confondus

Elder - Lore (Armageddon)

Acid King - Middle of Nowhere, Center of Everywhere (Svart Records)

Uncle Acid & the Deadbeats - The Night Creeper (Rise Above Records)

Master Musicians of Bukkake - Further West Quad Cult (Important Records)

Spelljammer - Ancient of Days (RidingEasy Records)

With the Dead - s/t (Rise Above Records)

Monolord - Vænir (RidingEasy Records)

Popol Vuh - Nosferatu (Waxwork Records - Réédition vinyle)

 

Julia Kent – Asperities (The Leaf Label)

Voyage introspectif au violon, déchirements internes à l’archet. Pour son cinquième album solo, la violoncelliste canadienne Julia Kent ne nous épargne rien. Tout y est si sublime que l’on en souffre, si bouleversant que nos nerfs deviennent peu à peu les cordes sauvagement maltraitées de l’instrument. Le corps est en état de guerre. Les distorsions et harmonies des tréfonds de l’âme peuvent enfin se lire sur une partition froissée, révélant l’élégance des aspérités électroniques kentiennes. 

Tracks : « Terrain »« Heavy Eyes », « Invitation to the Voyage »

Chelsea Wolfe – Abyss (Sargent House)

Nous étions nombreux à l’attendre, ce nouveau Chelsea Wolfe. Et il n’a pas déçu. Plus sombre que jamais, Abyss a donné à ses auditeurs le délice de quelques nuits d’insomnie. Les morceaux y flirtent gentiment avec le métal, se drapent d’une électro sépulcrale, inquiétante. La voix de la louve hante chaque centimètre de chair, craquelle les certitudes de la psyché. Elle assène les mots comme l’on porte des coups sur notre résilience quotidienne à la mélancolie. L’œuvre romantique de l’Américaine nous fait contempler le déchaînement de la mer par le simple affaissement des paupières. Le monde court à sa perte et nous en sommes les spectateurs apathiques.

Tracks : « Dragged Out »« Carrion Flowers »« Iron Moon »

Björk – Vulnicura (One Little Indian)

Pour parler du dernier album de Björk, le puits des adjectifs paraît asséché tant nous sommes allés nous y abreuver lors de sa sortie. Récit déchirant d’une rupture, plainte d’une femme en souffrance, chant divin d’un cœur en pleine régénération, Vulnicura est tel un moment clé sur le cordeau fragile de l’éternité. Si l’on a énormément abordé sa collaboration avec Arca et Haxan Cloak, rendons maintenant à l’Islandaise le mérite d’un tel chef-d’œuvre. Intemporelle est la douleur amoureuse, rares sont celles et ceux qui savent en témoigner aussi justement. 

Tracks : « Lionsong »« Stonemilker »« Family »« Atom Dance »

Anna von Hausswolff - The Miraculous (City Slang)

Le nouvel album d’Anna von Hausswolff porte bien son nom. Inspiré par les paysages ruraux de la Suède – son pays natal –, The Miraculous est la sortie qu’il ne fallait pas manquer avant 2016. Pour ce troisième LP, la créativité de la jeune femme a visiblement été stimulée par ses errances bucoliques, nous plongeant aussi bien dans une ambiance doom aux frontières du post-rock que dans une atmosphère pop-rock et légère. Entre les mains de la Suédoise, l’orgue se transforme en un monstre dronesque prodigieux (pour l’anecdote, elle a joué sur l’un des plus gros orgues de Suède, une belle bête contenant plus de 9000 tuyaux dont l’extrémité supérieure trempait dans l’eau afin d’obtenir certains sons). Il y a ici une telle rigueur et application qu’il serait difficile d’y trouver à redire.

Tracks : « Come Wander With Me/Deliverance »« An Oath »« Stranger »

Little Simz - A Curious Tale of Trials + Persons (Age 101)

Du rap conscient. Oui, la formule est un peu gâtée mais pour le coup, elle s’applique parfaitement. D’ailleurs, il paraît plus juste d’employer « rap empathique » dans ce cas précis. Au même titre que d’autres personnes de sa génération telle que Kate Tempest, Little Simz ne peut limiter ses chansons à trois mots de vocabulaire destinés à on ne sait quel amour perdu qu’elle désirerait récupérer. Le LP s’affranchit des genres musicaux, voguant de l’électro au jazz en passant par la récitation et les influences carrément pop et soul. La production y est parfaite. À 21 ans, la conteuse-chanteuse-rappeuse britannique impose un flot incroyablement élégant. Dans cet album, elle parle de tout ce qui touche à sa jeunesse en incarnant différents personnages, prisonniers d’une Terre aux abois. Célébrité, suicide, dépression, révoltes, guerres, résistance, la palette de couleurs est variée… Comme le prouve le clip de « Gratitude », où elle documente la protestation étudiante sud-africaine. Déjà repérée par des figures importantes du rap, Little Simz sort ses tracks sur son propre label et ne souhaite pas qu’on l’identifie en tant que rappeuse mais en tant qu’artiste, musicienne. Sa punchline : « Je ne suis pas quelqu’un que l’on peut mettre dans une case ». 

Tracks : « The Lights, Gratitude »« God Bless Mary »« Dead Body »« This is Not an Outro »

Sofie Letitre – Uncanny Valley (Division Recordings)

Encore peu connue du grand public, Sofie Letitre a récemment sorti un EP qui aurait mérité un peu plus d’attention de la presse. Uncanny Valley est la somme de toutes les obsessions de sa créatrice – psychologue au quotidien, où elle a décidé d’explorer les oppositions qui nous habitent. Grâce à l’alliance de l’electro et de sa voix profonde, l’artiste laisse aller au fil des titres son imagination fertile, où machines et êtres humains s’affrontent. Pour la Néerlandaise, il s’agit de « combiner la pureté et l’intensité des sons électroniques avec la chaleur et l’humanité des instruments acoustiques ».  Un pari réussi.

Hior Chronik - Taking The Veil (Kitchen. Label)

Il y a le son des cloches, celui des cordes, du piano, ces voix qui te chuchotent quelques vers de poésie et enfin, le silence. Hior Chronik est un magicien singulier. Son pouvoir : faire léviter les notes de musique et les laisser là, en suspens, pour mieux les rattraper. Le Grec, installé à Berlin comme nombre de ses comparses amoureux des mélanges entre classique et contemporain, a offert l’une des plus jolies surprises de l’année. L’une des plus tristes aussi. L’une des plus belles, des plus pures. La grâce d’un effleurement de peau sous la forme ronde et rassurante d’un disque.

Tracks : « Small Wonders (feat. Yasushi Yoshida) »« Sailing Away (feat. Amber Ortolano) »« When the Night Comes (feat. Daphne Farazi) »

Colin Stetson & Sarah Neufeld - Never Were the Way She Was (Constellation Records)

Colin Stetson, le viking de l’avant-garde musicale, c’est ce mec épatant qui fait des choses absolument perturbantes avec ses saxos. En live, il peut te faire du drone, de la techno industrielle et du jazz à la seule force de son souffle. Mais associez ce talent à celui de Sarah Neufeld, prodige du violon originaire de Vancouver membre d’Arcade Fire, et vous obtenez ceci : Never Were the Way She Was. Pour leur seconde collaboration, les deux musiciens sont arrivés au faîte de l’harmonie. Ici, l’histoire du temps qui passe résonne comme une complainte lancinante. Si l’on prête l'oreille, il est possible d’entendre chaque battement de cœur, chaque respiration coupée par la beauté qui se matérialise à nos pieds.

Tracks : « Won't Be a Thing to Become, with the dark hug of time »« Never Were the Way She Was »...

Saffronkeira – Synecdoche (Denovali Records)

L’heure est venue de tester nos pouvoirs, de faire naître le chaman en chacun de nous. Que les païens s’animent et dansent, qu’ils célèbrent la liberté de n’être rattachés à rien ni à personne. Nous parcourons si longuement les labyrinthes internes de notre complexité, que soudain, nous voyons la naissance du monde se dérouler sous nos yeux. Entre la lumière et l’obscurité se brodent les contours de l’humanité. C’est en cet intermède que l’Italien Eugenio Caria (aka Saffronkeira) a décidé de nous emmener. Aux confins de l’univers, là où tout se crée, là où les sons se rencontrent pour former de surprenantes mélodies.

Tracks : « Paradigmatic (with Subheim) »« Syntagmatic (with Field Rotation) »« Epifonema (with Witxes) » 

Dasha Rush – Sleepstep (Raster-Noton)

Dasha Rush, voilà un nom que l’on associe davantage à nos mouvements de hanches sur un dancefloor miteux à Berlin plutôt qu’à nos longues soirées d’hiver sous la couette. Tisane en prime. Pourtant, la DJette revient en 2015 avec un LP d’ambient proche de la perfection. Sleepstep s’écoute comme un tout. L’ensemble est doux et soyeux tel un pull que l’on ne voudrait jamais ôter, un livre à la main au coin de la cheminée. Les exquises sonorités d’electronica entamées par Dasha Rush tissent les liens de notre propre existence, tendre et lumineuse. Ô somnolence bienheureuse, ton étreinte me manquait.

 

Bonus : les albums qui auraient pu être dans mon top 10 (si ce dernier avait été un top 20) : Ólafur Arnalds & Alice Sara Ott - The Chopin Project ; Oum – Zarabi  ; Molly Nilsson – Zenith; Tropic of Cancer - Stop Suffering EP  ; Florence and the Machine - How Big, How Blue, How Beautiful ; Nils Frahm - Late Night Tales  ; Sunn O))) – Kannon  ; Shapednoise - Different Selves  ; CHVE – RASA ; Lubomyr Melnyk - Rivers and Streams 

Les TOPS albums 2015 de la rédaction
Baktelraalis
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