Seul, il faut être seul pour s’infliger proprement Will of the Abyss. N’écoutez pas cette oeuvre si vous n’êtes pas prêt à faire l’effort nécessaire. L’union entre Sorc’henn (Laurent Boulouard) et L’Acéphale (Set Sothis Nox La) n’en est pas une comme les autres, elle a la capacité de vous absorber, de vous anéantir. Les tambours, les crépitements et les chants mortuaires s’incrusteront dans votre esprit. Votre cerveau rendra l’âme et vous serez plongé dans un état de catalepsie. La réalité sera chambardée, la profondeur des sons vous engloutira.
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Drone
Quoi de mieux qu'un événement organisé par l'équipe montréalaise de Pelecanus.net pour briser les 2 ans d'absence en ville ? Retrouver ses amis, remettre les pieds dans une salle dont on connait le moindre cadre pendu au mur, mais avec une fracture temporelle de 2 ans. Étrange sentiment vite balayé après quelques bières et lorsque la salle se remplie puis laisse place aux premiers grondements d'une soirée fortement sous le signe du drone et de l'ambient.
Voilà typiquement le type d'actu que je n'aime pas publier ici. Celle où je ne peux RIEN vous proposer à vous mettre dans les oreilles. Celle où, dans l'élan d'une immense frustration vous filerez vous empiffrer de Dinosaurus en vous retapant la discographie des deux groupes concernés d'une traite, en espérant une courbure de l'espace-temps. La nouvelle donc, est apparue au détour d'une simple image sur la page Facebook de Southern Lord Recordings le 7 novembre dernier, oui, Sunn O))) et Ulver semblent nous mijoter une collaboration, ou split si vous préférez, pour 2014, sous le nom de Terrestrials. Les groupes ont travaillé ensemble ne l'oublions pas, sur une piste bonus de l'édition limitée de "WHITEbox" avec un morceau de 15 minutes intitulé "CUTWOODeD" qui s'écoute dans la suite. En attendant c'est promis, la prochaine fois qu'on s'en reparle ce sera pour une date et qui sait, soyons optimistes, peut-être même du son.
Difficile de traiter d’un disque de ce type au plus juste. Chaque nouvelle tentative de décortiquer un album d’ambient (sombre ou non) dans lequel l’entrée est difficile s’avère être un labyrinthe sans fin. A l’image de la musique d’ailleurs. Il existe des chef-d’œuvres. Enfin... toute la difficulté d'évoquer une telle musique est de trouver le mot juste. Finalement, cette "non musique" a un impact à 99% subjectif. Dur de dire si tel ou tel disque est de qualité. Qu'est-ce qui est réellement intéressant chez celui-ci qui fera défaut à celui-là ?
Le drone-duo américain Barn Owl originaire de San Francisco reviendra le 14 avril prochain, toujours chez Thrill Jockey, avec "V", après une succession d'albums plus renversants les uns que les autres, d'Ancestral Star au dernier datant de 2011, Lost in the Glare. À l'horizon l'annonce de légères variations dans leurs compositions et la promesse d'échappées soniques nées de toujours plus de pédales et d'effets mais aussi de plus d'électronique et d'ajouts de rythmes truffés au fond de ces longues pérégrinations ambient. N'oubliez pas que le groupe sera de passage en France à Lyon et Paris grâce à Kongfuzi Booking au mois d'avril prochain. Voici ce que leur label Thrill Jockey en dit :
Barn Owl a toujours été dévoué à la noirceur, poussant par le passé le desert-rock dans des territoires sombres et inexplorés. V marque un changement d’approche pour le duo composé de Jon Porras et Evan Caminti. Le binôme a augmenté son arsenal de guitares et d’effets et ce avec une variété de sons électroniques, élargissant grandement le son et les textures de l’album. Une attention particulière a été donnée aux rythmiques nichées dans des environnements sonores denses et lents, donnant à l’album une présence rythmique, de celles qui sont enfouies en-dessous de couches complexes. La leur étant une rythmique fantôme, quasiment au-delà de toute perception.
Tout le monde (ou presque) appréciant la musique lourde, lancinante et ambiant a déjà côtoyé le nom de Nadja : il est vrai que depuis 2003, une pléthore de disques en tout format nous sont tombés sur le nez de la part des deux musiciens, pour le meilleur et parfois le pire. Les Canadiens appliquent inlassablement leur formule "droomgaze" comme je m'amuse à l'appeler (soit le parfait crossover du drone, du doom, et d'une certaine notion du shoegazing) avec une régularité et une inspiration linéaire. Face à une discographie extrêmement riche, et même si je n'ai pas encore écouté le dernier disque avec le batteur de Jesus Lizard, je fais un retour sur l'un des disques phares de Nadja : Thaumogenesis, sorti en 2007.
2013 démarre avec l'annonce d'un projet alléchant. Prenez Stephen O'Malley (Sunn O)))) ajoutez Atsuo et Michio Kurihara (Boris, Ghost), William Herzog, et la participation sur quelques titres de Eyvind Kanget Timba Harris (Secret Chiefs 3) et vous obtenez un collectif nommé Ensemble Pearl. L'enregistrement supervisé par Randall Dunn (musicien dans Master Musicians of Bukkake et aussi ingé-son d'albums de Sunn O))), WITTR, Earth, Eagle Twin...) arrivera sur nos platines le 19 mars prochain via le label Drag City. Le tout est annoncé fortement influencé par la musique rock et contemporaine des années 50 à 70 (Tangerine Dreams, Link Wray) et est décrit comme un enregistrement "Heavy amplified rock". L'équation parfaite pour un résultat que l'on ne peut attendre de découvrir...
Il n'y a pas que le post-machinbidule dans la vie. Il y a aussi Ben Frost. Qui est-ce donc, me demanderont certains. Et bien, Ben Frost est le gars que j'adule depuis plusieurs années, en priant régulièrement Cthulhu pour qu'il passe dans le coin. Il faut croire que ça a fini par marcher, le bonhomme ramenant en effet ses machines dans les murs de la Gaîté Lyrique.
Une autre soirée de musique étrange planait sur Montréal car au lendemain de la performance de Yamantaka//Sonic Titan, nous avions déjà droit à un autre coup d'éclat du Suoni Per Il Popolo. Ce festival aura eu raison de nous cette année avec sa magnifique programmation. Au menu pour cette soirée plus calme et intime, la crème de la musique ambiant/drone montréalaise agrémentée de quelques autres merveilles comme Theologian de l'état de New York et Northumbria de Toronto.
Un jour, en concert on m'a demandé si je travaillais pour un média, et si oui, lequel. "Pelecanus.net" ai-je repondu. "Pele-quoi ?" "Pelecanus." "Ah, un peu comme un anus de pélican, en fait ?" "Ouais, en gros". Ceci dit, en vrai j'en sais rien. Je suis allé au zoo aujourd'hui, mais n'y ai pas vu de pélicans. J'ai vu des pandas roux par contre. Vraiment adorable comme animal.