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Kylesa + Ken Mode + Circle Takes the Square live 15/01/12 @ Glazart, Paris
En ce début d'année nos coupains de Kongfuzi (qui devraient sérieusement songer à faire des pass à l'année) attaquent fort avec le groupe savannien (ça se dit, ça ?) Kylesa, accompagné des deux autres autres très bons collectifs que sont Circle Takes the Square et Ken Mode. N'ayant pas encore vu Kylesa depuis la sortie de Spiral Shadow, et ayant entendu un grand nombre de "c'était mieux avant", c'était donc une excellente occasion pour enfin pouvoir juger par moi-même.
Mais avant ça, Ken Mode ! Ken Mode, qu'est-ce donc ? Et bien, figurez-vous (si vous n'en avez pas encore entendu parler, n'avez pas vu leur live au Hellfest pourtant disponible gratuitement sur Internet, etc.) que derrière ce nom étrange qui me donne envie de faire des mauvais jeux de mots se cache un groupe canadien de hardcore/sludge/etc vraiment pas dégueu, même loin de là. Ce trio s'installe donc sur scène à 19h pétantes, et nous jouera un set assez court (une trentaine de minutes), mais plutôt efficace. Le son est énorme, les compos maîtrisées, et, même si les gars n'ajoutent rien de neuf au genre, ça reste très bien exécuté, et le groupe arrive facilement à captiver mon attention pendant toute la durée de leur show. Le moment le plus fort sera sûrement le dernier morceau, Never Was (ainsi que le magnifique interlude instrumental l'ayant précédé), durant lequel le groupe fera apparaître tout son côté sludgy, en écrasant le public avec une ambiance lourde et pesante, constituée de notes étouffées et de chuchotements du chanteur (qui d'habitude nous assène plutôt d'un chant hurlé bien puissant). Ce dernier a par ailleurs vraiment l'air d'être à fond dans l'ambiance, et passe le set entier à tirer des grimaces qui feraient pâlir les mecs de Meshuggah. Le public semble globalement conquis (on y rencontre même des fans du groupe), mis à part quelques individus conversant à haute voix même sur les passages les plus calmes, ce qui leur a valu plusieurs regards de tueur de la part du frontman.
Place ensuite à Circle Takes the Square, un autre trio, mais plus orienté screamo cette fois-ci. Là encore, c'est hyper efficace, même si au premier abord les compositions peuvent sembler un peu déstructurées. Cependant, ne connaissant pas énormément le répertoire du groupe (tout au plus ai-je écouté deux albums), je n'ai pas pu identifier les morceaux joués, surtout que sur l'heure qu'a duré le set j'ai dû passer quarante minutes à éviter tant bien que mal des coups de pied à la tête. D'autant plus frustrant que la plupart de la salle était restée relativement calme, alors que les premiers rangs subissaient des assauts répétés d'une dizaine de mecs ayant visiblement mis "faire un slam sur Circle Takes the Square" dans leurs résolutions de l'année. On ne peut cependant que saluer tous les gens qui connaissent par cœur les paroles, ce qui semble étonner le groupe, compte tenu du fait que cette tournée est leur premier passage en France.
Bon, revenons maintenant dans un terrain plus connu. Parce que bon, je commence un peu à être un habitué de Kylesa, les ayant vu deux fois lors de la tournée Static Tensions et ayant même un vinyle dédicacé par Laura (comment je me la pète). Première chose à remarquer: y a eu du changement ! Laura a perdu des kilos (et a mis au placard sa Gibson Les Paul Goldtop, sacrilège !), Phillip Cope a troqué ses cheveux + barbe contre quelques tonnes de pédales d'effets et un thérémine, l'un des batteurs a perdu sa grosse caisse quelque part et le bassiste est devenu brun et bouclé... ah non, ils l'ont remplacé en fait.
Le groupe attaque d'un coup, sans faire de pause après un bref soundcheck, avec Said and Done (du moins je crois, ma mémoire, habituée à des concerts de post-bidule, a du mal à retenir des setlists de plus de 7 morceaux), et force est de constater que c'est toujours aussi bon. La partie rythme, assurée par les deux batteries est toujours aussi puissante, et nos oreilles se noient dans les nuances des sons fuzzy des guitares. Miam ! L'ambiance dans la salle est présente dès ce premier morceau, et si les coups sont moins violents qu'au groupe précédent, c'est une bonne moitié de la salle qui se prête au jeu et forme des vagues humaines convergeant vers la scène.
Le morceau continue et on peut y observer une des nombreuses nouveautés du groupe: pendant le break, prolongé pour l'occasion, on a droit à ce qu'on pourrait appeler un solo de thérémine de la part de Phillip, pendant que Laura fait joujou avec ses pédales. De même, sur Only One, deuxième morceau joué (et un de mes préférés tous albums confondus), je remarquerai par ailleurs une bien plus grande utilisation d'effets que pendant la tournée Static Tensions (logique quand on se trimbale avec pas moins de quatre pedalboards). Est-ce mieux ou pas ? Ni l'un ni l'autre, c'est juste différent. Car même si le son est légèrement plus brouillon qu'avant, ce que le groupe perd en précision, il le gagne en ambiance, avec des sonorités plus psychédéliques qu'auparavant.
S'en suivent deux morceaux du dernier album, Tired Climb et To Forget, et ma première impression est confirmée: j'aime bien le nouveau Kylesa. Regrettera-t-on juste les voix (surtout celle de Laura), toujours à peine assez fortes. Hop, un petit détour dans les anciens albums avec Bottom Line, et on revient vers du neuf avec Don't Look Back. Ce morceau (au riff principal rappelant un morceau de Blink-182 si vous étiez un ado en 2003, et Where is my Mind si vous êtes plus vieux, dans quel cas je vous envie) est à mon goût le plus faible de Spiral Shadow, mais en live, c'est plutôt énorme, et on remarque clairement un gros sourire sur les visages des musiciens, visiblement toujours aussi heureux de tourner.
Bon, c'est pas tout ça, mais où sont les grands classiques ? Et bien, les voilà, après un petit Distance Closing In, on retrouve ces morceaux tant attendus que sont Unknown Awareness et Scapegoat. Le premier sonne un peu étrange à mes oreilles habituées à la version plus sobre, mais dans l'absolu c'est du tout bon, et le groupe finit donc sa prestation sous un tonnerre d'applaudissements, avant de disparaître. Enfin, presque tout le groupe, Philip reste en effet sur scène et continue à s'amuser avec son thérémine alors que le public scande le nom du groupe (ou du moins ce qui y ressemble, j'ai entendu des "caille-liza" sur ma droite). Il est ensuite rejoint par un batteur qui entame une petite mélodie sur un moche synthé lo-fi, en la modifiant progressivement jusqu'à ce qu'on reconnaisse l'intro de Running Red. Bon ok, là, pour le coup, je préférais vraiment l'ancienne version avec son piano, mais on s'en fout, c'est Running Red et sa bonne petite dose de headbangs assurés !
Le rappel se terminera sur Where the Horizon Unfolds (là encore je ne suis pas sûr, ceci dit), et le groupe quittera la scène pour de bon cette fois. Alors, bilan de la soirée: était-ce mieux avant ? Kylesa sont-ils devenus des hippies ? Et bien, chacun son avis, mais pour moi il y a toujours de quoi se taper les poings par terre, vous pouvez être sûrs de me retrouver dans les premiers rangs lors de leur prochain passage dans le coin.
J'aime les ours, le whisky et les internets. |
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