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Quand Black Flag devient Black Face : interview exclusive avec Eugene S. Robinson

Portrait de Vincent Duke
Quand Black Flag devient Black Face : interview exclusive avec Eugene S. Robinson

La nouvelle est tombée : Eugene S. Robinson et Chuck Dukowski montent un groupe qui s'appelle Black Face. Le premier est le chanteur de Oxbow, un journaliste et auteur de talent. Le second est un des fondateur, bassiste et compositeur de pas mal des titres les plus percutants de Black Flag et travailla également chez le mythique label SST.

Oui, le plus massif et furieux chanteur de la scène rock jouera avec le bassiste de génie, accompagnés de Milo Gonzales à la guitare (Insect vs Robots) et de Tom Dobrov à la batterie (ex-Oxbow). Et pour jouer quoi me direz-vous ? Les titres de Black Flag écrits par Dukowski. Ouais, Black Flag. LE groupe de hardcore. Celui qui nous a tous « orienté » d'une manière ou d'une autre. Un pilier de la musique amplifiée. La rage à l'état pure.

Une setlist de 29 titres est déjà prévue et quatre nouveaux titres sont déjà prêts : "Monster," "Leave Me Out to Rot," "Where Will We Run" et "I Want to Kill You".

Franchement, je suis très loin d'être un fan des reformations, mais celle-là est différente pour moi. Pour la simple et bonne raison que les personnes impliquées sont « vraies », que Black Face ne passera pas à la radio, encore moins à la télé - j'aimerais que ce soit le cas pourtant - qu'il n'y a aucun « buzz » à faire dessus mais surtout, parce que je sais que je vais me prendre une des plus sévères raclées de toute ma vie dans un de leurs concerts dès que l'occasion se présentera.

Le phoenix renaît de ses cendres et il revient pour nous mettre la gueule en bouillie.

Rapide entretien avec celui qui est donc désormais le chanteur de Black Face !

VD : Stupide mais essentiel : comment est-ce arrivé ? Qui a amené l'idée sur le tapis et combien de temps entre celle-ci et du concret ?

ER : Assez facilement. Je crois que cela faisait quelques années que nous en parlions avec Chuck et il m'a envoyé un jour une vidéo de son groupe CD6 sur laquelle il jouait « My War ». Je l'ai laissée dans un coin sans l'écouter pendant un bon moment parce que, voilà, tu sais... Je connaissais déjà le morceau... Puis, dans un moment de libre, j'ai regardé cette vidéo et là, j'ai immédiatement souffert d'une crise de cécité hystérique. Comme un électro-choc, j'étais paralysé. Sa femme, Lola, chantait et soudainement, le morceau séparé de ses racines, de tout le tralala Black Flag, sa puissance m'a jeté au sol. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à harceler Chuck. Bien plus avec l'argument de « nous pourrions détruire ce monde » que « ce serait sympa, non ? »... Plus proche de la prise de la Bastille que des Petites Canailles...Et comme j'ai toujours pensé que je mourrai sur scène comme Jackie Wilson, cela m'a paru comme une évidence de le faire. Quatre ans plus tard, nous voilà.

VD : Pour beaucoup d'amateurs de musique, nous avons grandi avec Black Flag et nous savions que c'était plus que de la musique. Une sorte de chronique sociale. Comment te sens-tu de faire partie de cela ?

ER : Bien, je ne suis pas différent de toi sur ce coup. Une de mes toutes premières interviews - je suis un vieux journaliste - a été Black Flag. J'ai été dans des groupes qui tournaient avec Dez. Oxbow était signé chez STT. Chuck achetait des encarts publicitaires dans mon magazine The Birth Of Tragedy. Rollins m'a donné une cassette avec The Swans dessus. Donc, d'une certaine manière, cela fait un moment que je sens faire partie du truc. En fait, si tu es très, très chanceux et retors, il existe une vieille vidéo où je chante My War... Quand j'ai entendu que Black Flag splittait, Henry m'a expliqué qu'en définitive, il se faisait virer du groupe. Seulement lui. Je me suis donc dit que, peut-être, d'une certaine façon... « Hey, je vais envoyer une bande démo pour une audition ». Hahah... Au passage, si tu trouves cette vidéo, je te tuerai. J'ai eu la sagesse de ne jamais l'envoyer, mais plusieurs fois, j'ai été à deux doigts de le faire. Pour moi, Dez a été le meilleur chanteur de Black Flag mais Henry était le meilleur frontman. Et de là, je me suis fait la réflexion : « les deux combinés, le monde s'arrêterait». Je ne dis pas que je vais être cela. Je dis simplement qu'il était impossible que je ne me lance pas dans l'aventure. C'était hors de question. Quelle que soit la raison.

VD : Quand pourrons-nous écouter l'album ? Déjà trouvé un label ? Et qu'en est-il de la rumeur qui parle de deux sept pouces ?

ER : Déjà, plus aucun de mes disques chez Hydrahead, avec qui je travaille, ne paraîtra en CD. Tout sortira sous la forme de 7 pouces AVANT que nous ayons un album entier. A proprement parler, l'album n'existera que bien après que notre musique commence à être diffusée. OXBOW utilisera cette méthode pour The Thin Black Duke (ndr : prochain album attendu depuis un moment déjà) et Black Face également. Il y aura donc deux 7 pouces et nous commencerons à tourner. Disons au printemps 2012, avec peut-être, un ou deux concerts pour nous chauffer en décembre.

Quand Black Flag devient Black Face : interview exclusive avec Eugene S. Robinson
Journalist, radio speaker, PR guy, booker, crate digger, community manager, promoter. Je pourrais aussi l'écrire en français, il est vrai...

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