Les Melvins. Ont-ils besoin d'être présentés ? Si vous ne les connaissez pas en 2017 et que vous fréquentez Pelecanus.net, c'est que vous n'avez pas bien fait vos devoirs. Bref, les Melvins, l'institution musicale du Nord-Ouest Pacifique (maintenant installé à Los Angeles) est fort probablement l'un des groupes les plus important, unique, intègre, indépendant et original des 35 dernières années. Voilà, c'est dit. Ils ont influencé tout le monde ou presque qui un jour ont pris une guitare et décidé de faire de la musique bruyante. Un parcours singulier est le leurs, et ce n'est pas différent avec cette nouvelle offrande qui arrive le 7 juillet. Un album double, rien de moins. Une première pour Buzz, Dale et cie.
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Vous ne connaissez peut-être pas encore son nom (ou alors, vous confondez avec le dessin-animé les Thundercats), mais Thundercat, aka Stephen Bruner, est partout. Après avoir sorti l’un des meilleurs albums de 2013, Apocalypse, il a continué à bosser avec ses copains sur d’autres projets. Des copains comme Flying Lotus, sur l’album You’re dead, ou Kendrick Lamar, sur To pimp a butterfly. Il a de bonnes fréquentations le garçon mais c’est surtout parce que ce bassiste prodigieux est aussi doté d’une capacité miraculeuse à pondre des mélodies entre jazz et soul tout simplement magiques.
Le seul nom de Chelsea Wolfe suffit à nous évoquer quelques tambours de guerre, le souffle du vent, lourd, glacé et indomptable, qui craquelle la peau alors que l’on regarde la mer se déchaîner comme sur une toile de Caspar David Friedrich. Teasé à coup de morceaux tous plus bons les uns que les autres, le nouvel album de l’Américaine, Abyss, n’en finissait plus de se faire attendre. En 2013, elle parvenait déjà à effectuer une transition réussie, laissant sa folk dronesque derrière elle pour expérimenter ses affinités avec le métal, le post-punk et les musiques électroniques. Maniant habilement le mélange des genres, la louve s’enfonce encore un peu plus dans l’exploration de l’obscurité et de la mélancolie dans son nouvel opus estival, à n’écouter que la nuit.
Bien que cela fasse peu de temps qu’une chronique d’un album de Ras G a été publiée sur le site, le producteur ne perd pas de temps à composer et produire de nouveaux morceaux. Pour preuve, voilà qu’arrive le quatrième volume de sa série de compilation Raw fruit disponible en version cassette et numérique. Une obsession pour les vieux formats contredite par la négation de cette attirance pour la physicalité que l’on retrouve dans l’introduction où une discussion sur la valeur des cassettes est suivie par un sample d’une des plus fameuses vidéos youtube de la série Thug life. Cette contradiction résume pourtant très bien la musique de Ras G, à la fois basée sur la découverte d’un héritage musical à coups de samples et toujours tournée vers l’avenir en construisant un nouvel univers très personnel.
Recevoir l’adoubement de Stones Throw est pour un beat maker une sorte de consécration dont il faut se montrer digne. Comme le dit sa biographie officielle, Knowxledge a bossé sur la première mixtape de Joey Bada$$ (sur Killuminati feat. le regretté Capital STEEZ) et le dernier Kendrick Lamar (sur Momma) mais il ne faut pas oublier qu’il a à son actif 22 disques et 46 EP sortis en version digitale. Le genre de discographie que l’on n'associe pas forcément à un jeune homme qui, à vue de nez, n’a pas plus de 25 ans. Ainsi, si certains vont le découvrir avec Hud dreams, lui-même pourrait passer pour un vétéran du milieu des beatmakers et producteurs.
Le phénomène Odd Future n’est plus qu’un souvenir désormais tant chacun de ces membres a trouvé sa voix loin des débuts qualifiés d’horror-core par certains. Dès la sortie de Goblin de Tyler the creator, la classification d'horror rap avait pris du plomb dans l'aile. Chaque album suivant produit par le crew avait ensuite jeté une nouvelle pelletée de terre, en tête les sorties de Frank Ocean et The Internet mais ce fut le premier album d'Earl qui referma le caveau.
Voici un disque de bonne foi, peut-être le plus moderne écouté depuis longtemps. Chimère ? Du tout. Goatsnake sait très bien d’où il vient (le blues) et sait parfaitement où aller en insufflant ce je-ne-sais-quoi de contemporain. Il suffit d’écouter le premier morceau pour s’en convaincre. Another River to Cross est une subtile passation d’armes, destinée non à révolutionner le genre mais à rappeler ce qui sous-tend cet album, ce qui constitue son identité profonde.
Dans le monde des musiciens plus préoccupés par la création d’instrumentaux que dans la collaboration exclusive avec des rappeurs, l’influence de Flying Lotus, Madlib et J Dilla est omniprésente au point de devenir une référence un peu lassante malgré le talent de certains (Dibiase ou Mndsgn en particulier).
"Abyss", nouvel album de la mystérieuse Chelsea Wolfe paraîtra le 7 août chez Sargent House. L’enregistrement s’est déroulé à Dallas avec le producteur John Congleton (Swans, Angel Olsen, Baroness…). Côté musiciens, on y retrouvera le multi-instrumentiste Ben Chisholm avec qui la belle travaille depuis longtemps, le batteur Dylan Fujioka, la violoniste Ezra Buchla mais aussi Mike Sullivan, guitariste de Russian Circles.
Apollo Brown et Ras Kas n’auraient pas pu trouver une meilleure introduction que l’extrait du prêtre du ghetto, une vidéo bien connue des nerds de l’internet, qui figure au début de Blasphemy tant le rappeur associé au producteur de Detroit nous livre un sermon tout aussi chargé en swagger accusatrice.