J'espère que vous n'êtes pas étranger à la formation montréalaise Menace Ruine. Cet énigmatique duo alliant les styles drone, folk, avec une touche de black metal s'est incrusté dans la liste des participants du festival Roadburn 2011 grâce à la sélection des membres de Sunn O))). Il est également possible que vous ayez réussi à les capter l'automne dernier lors de leur tournée européenne avec l’excellent groupeMamiffer. Dans tous les cas, le détour en vaut la peine et vous devriez débuter vos recherches avec le superbe album Alight In Ashes, paru l'an dernier sur le label canadien Profound Lore.
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Ambient
Le drone-duo américain Barn Owl originaire de San Francisco reviendra le 14 avril prochain, toujours chez Thrill Jockey, avec "V", après une succession d'albums plus renversants les uns que les autres, d'Ancestral Star au dernier datant de 2011, Lost in the Glare. À l'horizon l'annonce de légères variations dans leurs compositions et la promesse d'échappées soniques nées de toujours plus de pédales et d'effets mais aussi de plus d'électronique et d'ajouts de rythmes truffés au fond de ces longues pérégrinations ambient. N'oubliez pas que le groupe sera de passage en France à Lyon et Paris grâce à Kongfuzi Booking au mois d'avril prochain. Voici ce que leur label Thrill Jockey en dit :
Barn Owl a toujours été dévoué à la noirceur, poussant par le passé le desert-rock dans des territoires sombres et inexplorés. V marque un changement d’approche pour le duo composé de Jon Porras et Evan Caminti. Le binôme a augmenté son arsenal de guitares et d’effets et ce avec une variété de sons électroniques, élargissant grandement le son et les textures de l’album. Une attention particulière a été donnée aux rythmiques nichées dans des environnements sonores denses et lents, donnant à l’album une présence rythmique, de celles qui sont enfouies en-dessous de couches complexes. La leur étant une rythmique fantôme, quasiment au-delà de toute perception.
Tout le monde (ou presque) appréciant la musique lourde, lancinante et ambiant a déjà côtoyé le nom de Nadja : il est vrai que depuis 2003, une pléthore de disques en tout format nous sont tombés sur le nez de la part des deux musiciens, pour le meilleur et parfois le pire. Les Canadiens appliquent inlassablement leur formule "droomgaze" comme je m'amuse à l'appeler (soit le parfait crossover du drone, du doom, et d'une certaine notion du shoegazing) avec une régularité et une inspiration linéaire. Face à une discographie extrêmement riche, et même si je n'ai pas encore écouté le dernier disque avec le batteur de Jesus Lizard, je fais un retour sur l'un des disques phares de Nadja : Thaumogenesis, sorti en 2007.
Il m'arrive souvent d'en avoir marre des trucs pleins de distorsion, des trucs qui crient, qui hurlent, tout sombres. Ouais. Quand c'est comme ça, j'ai toujours quelques trucs magiques sous le coude pour péter la routine. Parmi tout cela de la funk/soul, de l'électro parfois même du hip-hop, même si c'est plus rare. Et puis depuis quelques années un genre me happe de plus en plus : le néo-classique / ambient.
Il n'y a pas que le post-machinbidule dans la vie. Il y a aussi Ben Frost. Qui est-ce donc, me demanderont certains. Et bien, Ben Frost est le gars que j'adule depuis plusieurs années, en priant régulièrement Cthulhu pour qu'il passe dans le coin. Il faut croire que ça a fini par marcher, le bonhomme ramenant en effet ses machines dans les murs de la Gaîté Lyrique.
Une autre soirée de musique étrange planait sur Montréal car au lendemain de la performance de Yamantaka//Sonic Titan, nous avions déjà droit à un autre coup d'éclat du Suoni Per Il Popolo. Ce festival aura eu raison de nous cette année avec sa magnifique programmation. Au menu pour cette soirée plus calme et intime, la crème de la musique ambiant/drone montréalaise agrémentée de quelques autres merveilles comme Theologian de l'état de New York et Northumbria de Toronto.
Je termine ma bière et regarde les centaines de milliers de micro-bulles glisser dans ce cercle de verre. Mon casque enfourché sur les oreilles, je me glisse doucement entre ces dernières pour les prochaines 25 minutes. Ouais, c'est à peu près à ça que ressemble une collaboration entre Ólafur Arnalds et Nils Frahm...
Au rayon Dark ambient, un projet de la Church of Ra m'avait énormément plu il y a quelques temps :Sembler Deah. C'est à travers le travail absolument classe de William Lacalmontie (qui pratique aussi et surtout la photographie d'une main de maître) que je me remémore l'existence d'un tout autre projet de la même paroisse et dans un style similaire : Treha Sektori. Après quelques écoutes de Sorieh sorti en 2009, je dois bien avouer que celui-ci n'atteint pas pour le moment Sembler Deah dans mon top, mais la bande annonce du nouvel album est trop trippante pour passer sous silence. Il est évident qu'avec un support visuel pareil, Treha Sektori aura encore mon attention avec ce nouvel opus intitulé "Endessiah" qui sortira le 31 octobre prochain via un des label canadien référence du genre : Cyclic Law.
Ah, Earth. Mélodies très simples, mais rendues étonnement profondes par un subterfuge des plus obscurs, notes distillées au compte-gouttes comme les rations d'eau dans un désert aride, une ambiance unique qui sent bon le sable chaud et la chaleur étouffante ... Voici les images qui me viennent en tête lorsqu'on évoque ce groupe. Mais c'est aussi exactement le genre de groupes dont la musique est tellement personnelle qu'il devient très dur de juger de sa qualité en live, j'ai ainsi eu des avis très partagés de la part des personnes les ayant déjà vu. Alors, ça passe ou ça casse ?
Vous vous souvenez de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble ? Je vous avais parlé d'eux à l'occasion de la sortie d'un live via le label allemand Denovali Records en décembre dernier. Et bien sachez qu'ils ont un autre line-up, un autre projet, avec un nom tout aussi génial, pour une musique toujours aussi sombre et folle : The Mount Fuji Doomjazz Corporation, qui lui, s'affiche plus comme un projet "live" que le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, avec un nombre d'intervenants différents. Au programme toujours un univers brumeux expérimental, sinueux et onirique. Envie de découvrir ce que ça donne ? Joie et allégresse ! Ils sortent actuellement Egor, leur quatrième et nouvel album toujours via les Allemands de Denovali et c'est disponible en streaming intégral via leur page Bandcamp. Bon voyage !