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Mutoid Man - Helium Head (2013)

Portrait de Jean-Simon
Mutoid Man - Helium Head (2013)

Si George Lucas avait des couilles, ce n’est pas à John Williams qu’il confierait la direction musicale de Star Wars, c’est Mutoid Man qui choperait le contrat. Même si, simplement en raison de la bande originale, le film passerait du convivial G pour général au M pour mature. Vous l’aurez lu ici en primeur.<--break->

Stephen Brodsky (Cave In) et Ben Koller (Converge, All Pigs Must Die, Acid Tiger) sont Mutoid Man, projet annoncé et longuement anticipé par les amateurs. Et bonne nouvelle, ils pondent avec Helium Head (à paraître fin novembre) un album de trash-défonce des plus réjouissants. Kryptonite incluse (j’ai validé et oui, kryptonite est féminin!).

Cousin légitime des Lightning Bolt de ce monde, le duo clanche sur chaque pièce de ce Helium Head une charge de lasers hurlants, tsé comme dans les films de sciences-fiction où y’a des explosions dans l’espace pis toute?!

Peu d’espace est laissé à l’auditeur sur ce gravé de sept pièces. Même les transitions entre les chansons ne respirent pas. Le produit fini est compact, d’une pesanteur intersidérale et d’une rapidité que n’envierait pas le Boson de Higgs. Et même lorsque les riffs sauvages de Brodsky martèlent à bas tempo, l’omniprésence percussive de Koller nous ramène à l’ordre, comme quoi il faut toujours être vigilant dans un champ d’astéroïdes.

Et comme si ce n’était pas suffisant, Brodsky au rayon des guitares a cru bon d'asséner le coup fatal en dubbant par dessus sa vase low tempo, des licks aussi noises que festives. C’est d’ailleurs de cette profusion de notes aiguës que vient tout le plaisir d’écouter Helium Head. Gnarcissist, Scavengers ou Friday the 13/8 sont à cet égard autant d’exemples de furie déchaînée que de maîtrise instrumentale. Purement réjouissant qu’est ce chaos bordélique d’ondes galactiques, malgré un certain brouillage radio sur Tatooine.

Sur le plan du vocal, les habitués du lyrisme de Brodsky chez Cave In seront surpris sur la moitié des titres où se dernier se paie une véritable rince de son fort intérieur. Vociférant furieusement des textes aussi absurdes que subtils pour le geek de salon, le chanteur affiche une forme tonitruante en empruntant un registre qui est d’ordinaire plus celui de son collègue Scofield qui officie chez Zozobra et Old Man Gloom.

En somme, Helium Head est un album que vous écouterez après avoir murmuré le proverbial Beam Me Up Scotty. Les effets peuvent variés, mais ainsi seulement, vous en apprécierez toute la teneur.

Mutoid Man - Helium Head (2013)
Mutoid Man
Helium Head
Gnarcissist
Scavengers
Scrape the Walls
Friday the 13/8
Sacriledge
Lost in the Hive
The Manimals (CD bonus track)
Journaliste et brigadier des Internets (oui oui), je vous ponds des critiques de disque analytiques sur des groupe qui font dans le «garoché». ISIS est ma muse, pis moi sur twitter c'est @jsimonfabien.

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