Depuis plusieurs semaines, Warp Records et le génial producteur électronique Daniel Lopatin lui-même s’amusent à distiller des infos sur le prochain Oneohtrix Point Never à travers un jeu de teasing improbable.
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techno
Si sa musique n’était pas suffisante pour la placer dans le milieu des esprits indépendants, Dasha Rush a aussi fait le choix d’éditer sa musique sur son propre label, Fullpanda Records. Le propre de l’artiste indépendant est de ne pas supporter qu’on lui dise quoi faire, la Russe exilée a choisi de se lier seulement avec des esprits qui ne choisiraient pas de la domestiquer. Sleepstep n’est toutefois pas édité par ses soins mais par ceux du label Raster-Noton associé de pas très loin au nom d’un des membres des regretTés Pan Sonic. Tout s’explique.
Malgré une identité inconnue et un nom imprononçable, les Suédois de SHXCXCHCXSH ont réussi à se faire connaitre grâce à leur signature sur le label de Shifted, producteur anglais de techno minimaliste. Froide et industrielle, la techno de ce duo a de quoi fasciner autant que les rythmiques imprévisibles des Anglais de Autechre de par son absence de chaleur humaine, un choix d’atmosphère qui les rapproche en partie du travail des Normands de Blut Aus Nord dans un tout autre genre.
La nuit du jeudi 5 juin 2014 était placée sous le bel étendard de l’electro. En effet, la Villette Sonique avait alors signé pour une soirée pleine de sons bons pour le corps et l’esprit (sûrement validée par un ORL quelque peu imbibé). En guise de préliminaires, nous avons pu assister à la prestation de Factory Floor, très décevante, et peu convaincante. Après cette démonstration glaciale qui ne méritait même pas un walk of shame musical, il était temps de nous laisser aller à la tendre et violente étreinte de Jon Hopkins, pour enfin libérer nos corps engourdis sur les rythmes entêtants de Four Tet, tel Atlas ce soir-là, portant la terre sur ses épaules fatiguées.
« Un soldat est un esclave en uniforme ». Celui de l'Anglais Samuel Kerridge ? Un petit ensemble pantalon/polo noir intégral. Ses maîtres ? Le beat sale et les ambiances plus lourdes que tous les chars KV produits par l'armée russe pendant la seconde guerre mondiale. Sous ses ordres ? Laptop, claviers maîtres et autres tables de mixage, prêts à s'engager dans une guerre éclaire avec n'importe quel système auditif un peu trop curieux.
Le nom Samuel Kerridge ne vous dit peut-être rien et pourtant, il y a en ses lettres l’annonce d’une fin du monde prochaine. Si l’on devait comparer la musique de l'artiste à une peinture, on choisirait L'Apocalypse d’Albrecht Dürer. Le jeune Britannique se présente à nous sans grande prétention, avec son corps longiligne étiré comme une perche et ses cheveux bruns négligemment plaqués sur son front. On ne peut véritablement pas le soupçonner de fricoter avec les puissances telluriques.
Après une édition du tonnerre l'an dernier avec la présence de Brian Lustmord, Tim Hecker, Stephen O'Malley et Nicolas Jaar, le MUTEK revenait en grand cet été avec une autre programmation éclatante. N'ayant pas les moyens de me permettre un laisser passer complet pour le festival, j'ai dû me limiter à seulement deux événements. Le talentueux pianiste allemand Nils Frahm et la convoitée Nocturne 3 (Jon Hopkins, Emptyset, Ryoichi Kurokawa et Robert Hood) furent mes sélections. Alors que quelques milliers de curieux d'un peu partout à travers le globe venaient faire le plein d'électo, l'ambiance du centre-ville prenait une tout autre allure. La proximité et la qualité des salles ajoutaient beaucoup à l'expérience particulière que nous offre le MUTEK. Encore une fois pour cette 14e édition, le succès était totalement au rendez-vous.