Toujours plus agréables à lire qu'à écrire, les tops de fin d'année sont plus qu'une habitude, une véritable tradition au sein des magazines culturels. Une tradition qui devient aussi difficile que de gérer un média en lui-même qui désire parler de musique, car le flux et les algorithmes, ces entités en lutte perpetuelle sous nos regards d'internautes isolés, deviennent un véritable enjeu de société. D'un côté les flux, toujours plus nombreux, toujours plus denses, de l'autre l'algorithme, toujours plus "intelligent", toujours plus affuté, soi-disant pratique, mais pénalisant, véritables oeillères pour les oreilles (et pas que). Quid des envies ? De l'humeur ? De l'aventure ? Du risque ? Du renouveau ? Non je ne veux pas écouter du stoner ou du post-rock toute la journée parce que ce mois-ci un album dans le genre m'a plu. Non je ne veux pas une playlist "chansons punk pour se rebeller" ou "pop gothique pour nuits blanches". Non je n'ai pas envie d'écouter la musique comme j'appuie sur un déo à chiotte. Je veux que le temps s'arrête chez un pote car un artiste inconnu vient de me frapper les pavillons en arrière-fond, je veux passer chez un disquaire que j'aime et me faire coller un truc dans les mains quitte à avoir peur de revenir lui revendre, bref, vous m'aurez compris. Abordez ce top sans attentes, restez ouverts et curieux, et même s'il y a 80% de chance que vous arriviez sur cet article via un algo (et ouais), on vous aime et vous remercie d'être là pour venir voir et écouter ce qu'on a à proposer. Prenez-soin de vous, de notre côté on va essayer de survivre à 2017. Bonne écoute !
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Terra Tenebrosa
On est en mai et l'actus ne prend toujours pas de pauses mais laissez-nous vous guider comme d'habitude vers nos coups de gueule / coups de coeur de ce mois passé. Dans les plus, évidemment, de la musique sombre et lourde à tous les étages et dans les moins, place aux speculateurs, aux méprisants et aux hypocrites. Clique, clique !
Ce samedi avait commencé de la même manière qu’il y a environ 52 semaines plus tôt, à savoir avec le disquaire day, ce magnifique moment où l’on fait croire à tout le monde que la consommation de musique va bien, que le marché est sur une bonne voie, tout en proposant des albums en vinyles réédités pour des sommes relativement modiques (rires) ou des inédits pressés dans l’urgence afin de proposer des objets rares et raisonnables comme ce superbe live de Mastodon pour seulement 50 de nos euros.
Avant l'ère de la toile, un des moyens les plus efficaces de percevoir l'écho des abysses de la créativité musicale était les fanzines. Imprimés puis distribués par voie postale ils inondaient la planète entière contre quelques timbres. Puis le virtuel a débarqué dans nos vies. Les plateformes de diffusion telles que les blogues et leur facilité de création ont permis à des gens peu à peu de se passer du papier pour créer un réseau formidable d'échange immatériel, plus dense et polymorphe. L'information reste la même, les canaux de diffusion évoluent, la Terre tourne encore et encore. Nous sommes à une époque de notre civilisation qui ne laissera presque pas de traces ou très peu comparé à nos aïeux. À l'heure de l'immatériel et des données dans les nuages, un binôme a pris l'initiative courageuse de nous pondre sur un support physique une trace sonore de leur époque. Certes cette trace ne sera, comme tout, pas éternelle. Cela dit avec ses artworks signés Synckop, son DVD débordant de contenus signés Mariexxme, l'édition IIV de la compilation Falling Down risque de vous rester gravée dans la rétine et dans les oreilles pour un bon moment.