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Earth - Primitive and Deadly (2014)
25 ans de carrière musicale, 10 albums studios… La longévité de Dylan Carlson peut encore surprendre. Tout ceux qui auront visionné le documentaire Kurt & Courtney (Broomfield, 1998) se rappelleront peut-être d’un fantôme à la peau cireuse, couverte d’ulcères, d’un homme au bout du rouleau parvenu au dernier stade de la toxicomanie. Entendre Carlson s’entretenir avec Broomfield des problèmes de santé de Cobain était douloureux, tant il semblait évident qu’il serait le prochain sur la liste de la faucheuse. Bonne surprise, cela n’est pas arrivé.
Certes l’homme en ressort esquinté, portant désormais les stigmates de ses virées aux pays léthifères des opiacées. Fort peu de choses, en fin de compte, au regard d’une carrière musicale exemplaire. Quid de la poule et de l’œuf ? Quid du précurseur du drone-doom dont la légende veut qu’il ait inspiré Sunn O))) (Bill Herzog venant d’ailleurs jouer sur ce nouvel opus) ? Qu’importe… Earth est de retour avec Primitive and Deadly.
Il faut plusieurs écoutes, souvent perplexes, pour se convaincre que nous sommes bien en présence de l’âme de Earth, magnifiquement secondée par sa batteuse de génie Adrienne Davies. Contrairement à Sunn O))), dont l’expérimentation toujours plus poussée confine à l’autisme, Earth choisit ici de s’identifier comme un groupe plus traditionnel, aux sonorités parfois très pop. Renonçant pour un temps aux jams très méditatifs, l’essence primitive de Earth, Carlson s’engage sur une nouvelle direction que complète son chant lyrique, avec la complicité de son vieil ami Mark Lanegan (Rooks across the Gates). La diversité surprend, sans choquer pour autant l’aficionado : vous y retrouverez à l’identique la culture du riff contemplatif (From the Zodiacal Light). Que serait Earth sans le renouveau indispensable à son évolution ? Tout est là. Précipitez-vous sur l’album, et surtout ne le ratez pas en live.
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain. |
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