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Covenant Fest, jour 01, 13/04/2017 @ La Sala Rossa, Montréal
Jeudi soir, le 13 avril, à l'aube d'un long week-end commençait la première édition montréalaise du Convenant Fest, un festival déjà établi à Vancouver, et qui s'implante dans la métropole québécoise, avec une belle sélection de groupes de musiques extrêmes répartis sur trois jours. Des noms comme Gorguts, Sortilegia, Dysrhythmia, Imperial Triumphant parmi tant d'autres allaient se succéder sur la scène de la sala Rossa, et Pelecanus était la pour couvrir deux de ces trois jours. Donc sans plus attendre, voici un résumé du jour un.
Neige et Noirceur
Neige et Noirceur avait la tâche d'ouvrir le Covenant Fest 2017 à la sala Rossa avec leur mélange de drone et de black Metal atmosphérique et ce fut un grand coup de départ. Une bonne performance bien sentie de la part du trio montréalais avec un son très riche et enveloppant, des percussions discrètement placées à travers le mur de son agilement construit avec l'aide de synthétiseurs et échantillonnages, des ambiances dignes des montagnes ténébreuses du Mordor accompagnées de voix d'outre-tombe et des cris à glacer le sang. Il m'avait grandement impressionné en septembre passé au Redbull Academy et encore une fois ils ont su tirer leur épingle du jeu avec leur son ambiant qui détonnait beaucoup du death Metal plus traditionnel qui allait les suivre. Un groupe culte à surveiller.
Tchornobog
Le groupe ukrainien Tchornobog était le suivant à prendre la scène de la sala Rossa, et selon ce que j'ai pu comprendre, le duo est plutôt un projet de studio et leur spectacle de jeudi était en fait leur premier. Ils avaient donc assemblé un groupe autour du duo central, et justement : ça manquait un peu de finesse. Le son était atrocement sourd, on ne distinguait absolument rien ou presque, la batterie était pratiquement absente du mix et plusieurs malencontreux problèmes techniques sont venus gâcher la fête. Je dois leur lever mon chapeau pour avoir continué et terminé le spectacle comme des pros, faisant fi desdits problèmes et pour avoir continué à donner le meilleur d'eux-mêmes. Il nous ont servi un death Metal dans le tapis avec des tempos à donner des tendinites aux guitaristes et après avoir écouté leur Bandcamp pour me faire une meilleure idée, je dois avouer que du gros death à saveur black metal pour fans aguerris ce n'est pas trop ma tasse de thé. Ils ont tout mon respect pour avoir surmonté les problèmes technique comme des pros.
CHTHE’ILIST
Le troisième groupe de la soirée était les Montréalais via la rive-sud de CHTHE’ILIST. Groupe culte du nouveau mouvement du death Metal canadien qui sont eux aussi tout comme Dysrhytmia sur l'étiquette ontarienne Profound Lore. Ils donnent dans un death Metal super technique et d'une rapidité étourdissante, le son était légèrement mieux que le groupe précédent mais sans plus. C'était encore très difficile de discerner les nuances de la batterie ou de la basse mais j'imagine que c'est typique d'un concert de death. Le groupe y est allé d'enchainements endiablés et ultra rapides. Très peu de pause, très peu de parties plus calmes, l'équivalent musical de se faire passer dessus par un train. J'avais bien aimé leur album Le Dernier Crépuscule et j'avais bien hâte de les voir jouer le tout en live, mais la sonorisation laissait quelque peu à désirer et par conséquent la musique en a souffert quelque peu. Cependant ce n'est aucunement la faute du groupe, qui, bien qu'il performe très peu de concerts, semblait en très grand contrôle de leurs instruments et des chansons. Une belle surprise, et un groupe que j'aimerais revoir en spectacle et dont je réécouterais l'album.
Dysrhythmia
Les alchimistes des tempos bizzaroides et de la dissonance, le trio de Brooklyn, Dysrhythmia nous payait une rare visite hier soir à Montreal en tête d'affiche du premier jour du Covenant Fest 2017. Le groupe originaire de Philadelphie et maintenant basé à New York, roule sa bosse depuis 1998, et a sorti fin 2016 son plus récent album THE VEIL OF CONTROL. Paru sur l'étiquette canadienne Profound Lore, leur deuxième avec le label, l'album est tout simplement génial. Je dois vous avouer d'emblée que c'est LE groupe que je tenais absolument à voir sur ce festival.
Dysrhythmia est beaucoup plus prog, jazzy, mécanique et froid, avec des accents dissonants et tempos qui exigent pratiquement une connaissance en algèbre pour comprendre et déchiffrer, bref très différent du reste de la soirée. Un son quelque part entre le Don Caballero des débuts et le chaos dissonant de Dillinger Escape Plan sans les vocaux. Le spectacle était centré sur les deux plus récentes parutions du groupe, soit les excellents Test of Submission et VEIL of Control, le son aussi pour la première fois de la soirée était enfin excellent.
Le batteur Jeff Eber, un nom quelque peu méconnu parmi les milliers de batteurs plus reconnus dans le genre était tout simplement monstrueux, génial et en très grande forme, et m'a totalement hypnotisé avec ses rythmes incompréhensibles, flanqué de ces tout aussi virtuoses co-membres Colin Marston et Kevin Hufnagel qui eux aussi étaient au sommet de leur forme et de leur art.
Marston à la six cordes (bassiste aussi de Behold! The Arctopus, Krallice et plusieurs autres projets) nous a servi une leçon de prouesses à la six cordes, avec du taping qui n'aurait pas été déplacé dans un album de King Crimson et un son de basse tranchant et lourd. Kevin Hufnagel (Sabbath Assembly, aussi un artiste solo qui fait dans la musique ambiante avec un catalogue assez étoffé) a lui aussi lancé des riffs dissonants à souhaits, tout en ne tombant pas dans l'exercice technique insupportable, avec un son de guitare très épuré et beaucoup moins saturé de distorsion (tant mieux). Sur l'album, il utilise en studio une guitare 12 cordes custom et en live il transpose le tout sur une six cordes traditionnelle sans aucun anicroche, laissant beaucoup de place à ces comparses, tout en remplissant l'espace que les chansons demandent avec une dextérité hors pair, et une retenue tout à l'avantage de la musique. Un superbe spectacle d'un géant méconnu du genre, que j'étais personnellement très heureux d'enfin voir et qui mérite d'être découvert par les amateurs de Metal, de math et de dissonance en tout genre. Comme le chandail qu'ils vendaient au spectacle le dit si bien :
No vocals
No breakdowns
No dancing
No fun (Pas tout à fait vrai)
No tour dates
Setlist:
- Subjective Abstraction
- The Veil of Control
- When Whens End
- Severed and Whole
- Black Memory
- Internal/Eternal
- In Secrecy
Merci à Thomas Mazerolles pour nous avoir permis d'utiliser ses photos :
Batteur pour Nous Étions et Argument, bassiste pour Valeri Fabrikant et The Band Of Peace, père de famille, maniaque de musique en tout genre. |
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